jeudi 30 juin 2016

Et ta soeur (2014)



Un film adapté d'un autre film, ça s'appelle un remake, ou un reboot, surtout à partir d'un certain budget. Je ne sais pas trop comment qualifier l'opération réalisée par Marion Vernoux ("Les beaux jours", notamment) qui consista à tourner "Et ta sœur", en adaptant le film "Your sister's sister" (sorti en France sous le titre "Ma meilleure amie, sa sœur et moi") de Lynn Shelton. Parce que, d'habitude, les remakes se font dans l'autre sens : il est assez rare qu'un réalisateur hexagonal adapte un film américain, fût-il indépendant. Pour le coup, ça n'a pas très bien marché : ils ne furent pas nombreux à aller voir ce film en salles. 

Pierrick se remet mal du décès de son frère. Pour lui permettre de préparer au mieux son concours de bibliothécaire, Tessa, sa meilleure amie, lui propose d'aller s'isoler dans la maison qu'elle possède sur une île, en Bretagne. C'est sans compter Marie, la demi-sœur de Tessa, présente dans la dite maison, et qui cherche à oublier sa récente rupture. Quand Tessa débarque à son tour, les trois jeunes gens vont se voir révéler beaucoup de ce qu'ils auraient préféré taire. 

Une réunion impromptue, un huis-clos, on se croirait presque, avec ces données de base, dans un film choral où l'amitié, mise à rude épreuve, sort finalement fortifiée. Ici, la sororité, l'amour et l'amitié se trouvent confrontés, dans une maison incroyable, plantée dans les très beaux décors bretons. 

Pour se rapprocher de ses personnages et les rendre plus humains, Marion Vernoux a choisi de les filmer au plus près, caméra à l'épaule. Mal lui en a pris, puisqu'on est tenté de lui offrir un trépied, afin de rendre le film plus confortable à regarder. De même, les réparties souvent marmonnées de certains des acteurs, Grégoire Ludig en tête, ne font rien pour aider le spectateur à approcher les héros de cette petite histoire. Et ce n'est pas du côté du scénario qu'il faut chercher le salut. Laborieuse dans sa mise en place et souvent plate dans son déroulement, l'intrigue ne provoque guère l'empathie, au point qu'on se demande souvent pourquoi les trois personnages restent ensemble. 

C'est dommage que ces défauts viennent ternir le film. Ses interprètes (Virgine Efira et Géraldine
Nakache surtout) lui confèrent un capital de charme qui aurait pu faire pencher la balance du bon côté. Dans le rôle de la grande sœur, Virginie Efira prouve qu'elle peut jouer autre chose que des comédies romantiques, tandis que Géraldine Nakache montre qu'elle a un réel talent dramatique, souvent sous-exploité, dans quelques jolies scènes. Entre elles deux, Grégoire Ludig, l'un des membres du Palmashow, provoque tantôt l'agacement, tantôt l'émotion, ne laissant qu'entrevoir un vrai potentiel. 

On peut s'interroger sur l'utilité de ce film, au vu de la bonne réputation de l'original américain. Il a le mérite de mettre en avant de très jolis décors et de charmantes actrices, mais surtout d'éveiller l'intérêt pour celui qui lui servit de modèle. C'est déjà ça. 



samedi 25 juin 2016

Je suis à vous tout de suite (2015)



La comédie française, genre sinistré, fut la cause de maintes lamentations dans ces colonnes. Dans le naufrage entamé depuis que les films y sont essentiellement calibrés pour remplir le cahier des charges destiné à leur assurer la diffusion du dimanche soir sur TF1, il y a peu de rescapés à sauver. Parmi ces miracles, revient souvent "Le nom des gens" de Michel Leclerc (qui ne confirma hélas pas l'essai). Sa coscénariste, Baya Kasmi, nous offrit l'an dernier "Je suis à vous tout de suite", traitant du multiculturalisme, de la famille et de la religion, mais n'attirant pas le public en salles. 

Hanna est trop gentille, c'est inscrit dans ses gènes. A l'instar de son père, un épicier qui ne peut refuser de faire crédit à ses clients, et de sa mère, une psy qui accepte de soigner gratuitement ses patients, cette responsable des ressources humaines à toutes les peines du monde à licencier ses employés. Quand son frère Hakim annonce qu'il doit subir une greffe de rein et qu'il souhaite partir en Algérie, le pays de ses ancêtres, la famille d'Hanna est en plein désarroi

Au scénario de "Je suis à vous tout de suite", on retrouve le tandem Michel Leclerc - Baya Kasmi, rapidement identifiable par son ton à la fois humaniste et critique. Personne n'est tout blanc, ni tout noir dans cette chronique familiale, finalement assez loin de la comédie. Les personnages ont leurs failles et leurs forces, acceptables ou non, et cela les rend d'autant plus humains, plus proches de nous. Ce sont eux les grands atouts de ce petit film sorti dans l'ombre de l'actualité morose de ces derniers mois.

Alors qu'a-t-il manqué à ce film pour être une vraie réussite, un vrai succès ? Sans doute une colonne vertébrale moins lâche, c'est-à-dire un scénario plus rigoureux, qui aurait maintenu l'édifice de façon plus stable. On a ici l'impression que tout tient debout plus par miracle que par raison, même si rien ne se casse jamais la figure.
Le ciment qui maintient l'ensemble, ce sont, je me répète, les personnages qui incarnent cette drôle de famille finalement comme tant d'autres, dont les généreuses intentions d'une génération sont torpillés par le destin de la suivante, mais qui se bat pour garder espoir. Percuté de plein fouet par une actualité cruelle et dramatique, "Je suis à vous tout de suite" et ses belles intentions pêche par excès de brouillon. C'est dommage, car il porte une énergie salutaire, même si elle n'est pas suffisante à assurer sa réussite.

Cette belle énergie est en grande partie amenée par ses interprètes (la formidable Vimala Pons en tête), tous impeccables : Ramzy joue un épicier débordant d'humanité, aux côtés d'une Agnès Jaoui encore une fois exceptionnelle, tandis qu'on notera l'apparition canaille d'Anémone, en grand-mère immorale (les moments les plus drôles du film), et que l’interprétation de Mehdi Djaadi, en frère s'emmurant dans la religion est d'une belle justesse.

Très imparfait, "Je suis à vous tout de suite" a cependant d'immenses mérites. En plus d'être une très juste photographie de l'air de son temps, il déborde d'une humanité que bon nombre de films ont oublié, par mépris ou par bêtise. A ce titre, il mérite un visionnage.



lundi 20 juin 2016

Blue Steel (1989)


Il n'est pas une semaine (ou peu s'en faut), sans que les Etats-Unis ne soient le théâtre d'une fusillade meurtrière. Fondé avec une Bible et un fusil, ce grand pays voue un culte aux armes à feu et le cinéma américain a régulièrement pointé cette adulation, avec ou sans un regard critique. La réalisatrice Kathryn Bigelow, auréolée pour son "Démineurs" ou "Zero dark thirty" a très tôt dans sa carrière utilisé le thème de cette violence armée. Son deuxième long métrage, "Blue Steel" n'avait à l'époque pas rencontré le même succès que ses derniers opus, mais avait eu le mérite d'affirmer sa "patte" de réalisatrice.

Megan Turner a toujours rêvé de travailler dans la police new-yorkaise, malgré l'opposition de son père. Idéaliste, la jeune femme espère faire régner la loi et défendre la justice. Lors de sa première ronde, hélas, Megan doit intervenir et abat un braqueur.
Dans la confusion, elle ne se rend pas compte que l'arme du malfaiteur a été dérobée par l'un des témoins. Peu après, celui qui a mis la main sur le revolver, fasciné par cet objet de mort, se met à tuer.

L'Amérique est depuis sa création fascinée par les armes. Objet d'admiration, voire de culte, l'arme est presque un personnage à part entière du film. Objet maléfique qui change son possesseur en meurtrier sans scrupule, le revolver en question aurait pu servir d'axe à une réflexion toujours d'actualité. Mais le fait est que "Blue Steel" accuse fortement le poids des années, dans sa forme comme dans son fond. L'esthétique du film, et notamment l'utilisation abusive du ralenti, trahit son âge (et je ne parle même pas de sa bande originale) mais on note déjà la "patte" de sa réalisatrice, notamment dans l'utilisation des éclairages.

C'est également sur le fond que "Blue Steel" pêche. Choisissant de mettre en parallèle le destin de la policière et du tueur (un homme au-dessus de tout soupçon, puisque trader !) et allant même jusqu'à les faire se croiser, s'aimer, puis se haïr, le scénario en prend un grand coup dans la crédibilité et ce, très rapidement. Dès lors, le meurtrier étant connu du spectateur comme des protagonistes principaux, la chasse à l'homme prend un autre tour, où les limiers commettent d'énormes bourdes, comme pour laisser à leur proie le temps de leur échapper, au moins pour faire durer suffisamment la film.

Heureusement, il y a les acteurs, pour contrebalancer tout cela. L'impeccable Jamie Lee Curtis, dans un rôle pourtant loin d'être évident, s'en sort avec les honneurs. Face à elle, on appréciera la prestation du grand Clancy Brow (pour une fois dans un rôle de "gentil"), tandis que le regretté Ron Silver livre une prestation trop souvent caricaturale pour être crédible. 

Alors, oui, "Blue Steel" a vieilli et porte de nombreux défauts, en partie liés à sa forme, et dont certains sont à la limite du rédhibitoire. Cependant, on pourra se consoler en y entrevoyant quelques-uns des thèmes et des tics de sa réalisatrice, des années avant qu'elle n'accède à la gloire.


mercredi 15 juin 2016

Burying the ex (2014)


Joe Dante, réalisateur de quelques films entrés au panthéon du fantastique ("Hurlements" ou "L'aventure intérieure", par exemple), n'a pas eu la carrière qu'il aurait mérité. Accumulant, après "Gremlins" les échecs cinglants (comme"Explorers"), Joe Dante est retombé dans l'oubli pour le grand public, se cantonnant à des films mineurs ou des productions télévisées. Un récent billet de Tina (je ne peux que vous recommander son blog) a attiré mon attention sur "Burying the ex", sorti directement sur le circuit vidéo, ce qui en dit long sur le destin réservé au papa des Gremlins. Allais-je retrouver le ton acerbe de Dante ?

Max aime les monstres, au point de travailler comme vendeur dans une boutique qui est consacrée au fantastique. Sa petite amie, Evelyn, ne comprend pas sa passion et tend à lui imposer une vie qui ne lui convient pas. Quand celle-ci meurt, percutée par un bus, Max, après avoir fait son deuil, envisage une nouvelle vie, surtout quand la belle Olivia entre dans celle-ci. 
C'est compter sans Evelyn, revenue d'outre-tombe, parce qu'elle est persuadée qu'elle et Max, c'est pour toujours.

En visionnant "Burying the ex", il faut vite se rendre à l'évidence : il s'agit d'un film mineur dans la filmographie de Joe Dante, et il ne laissera pas une grande empreinte dans la carrière de son réalisateur. Ce n'est donc pas pour cette fois que nous célébrerons le retour en fanfare d'un grand du cinéma fantastique. Le prétexte initial, celui de faire se percuter la comédie romantique et le fantastique, ne suffit pas à faire de "Burying the ex" un film qui sort du lot. Ponctué d'hommages aux films d'horreur d'un autre siècle, "Burying the ex" ne parvient pas à surprendre son spectateur et le laisse souvent sur sa faim. Hésitant entre la comédie (mais n'étant que rarement drôle) et l'horreur (sans se permettre d'aller suffisamment loin pour faire frémir), Joe Dante finit par livrer un film bancal, ayant plus de défauts que de qualités. 

Sur la forme, sans doute en raison d'un maigre budget, c'est un bilan mitigé. Les effets numériques sont rares (ce qui pourrait passer pour un bon point) et les effets spéciaux sont pour la plupart assurés "à l'ancienne", au risque de nuire à la crédibilité de l'histoire. C'est pourtant de la légèreté de cette dernière que vient la faiblesse du film. Rarement aussi grinçant qu'on aurait pu s'y attendre, le scénario de "Burying the ex" ne ressemble finalement pas à celui d'une histoire que nous aurait conté le Joe Dante de la grande époque. 

Les personnages principaux de cette comédie romantique zombiesque (genre qui semble être à la mode) sont interprétés par des acteurs pleins de bonne volonté. Anton Yelchin, en jeune homme déboussolé par ce qui lui arrive, est convaincant, autant que la très belle Alexandra Daddario (remarquée dans la sublime première saison de "True Detective") et que l'étonnante Ashley Greene, en undead girlfriend. On notera aussi le second rôle marquant tenu par Oliver Cooper, en demi-frère à la limite du psychopathe.

Malgré une interprétation sympathique (à condition de ne pas visionner la version française)  "Burying the ex" souffre essentiellement d'un scénario assez prévisible, ni surprenant, ni transgressif : ceux qui appréciaient Joe Dante pourront mesurer à quel point on est loin de ses territoires de prédilection. Si, rarement, perce l'ironie mordante de son réalisateur, la plupart du temps, "Burying the ex" fait pâle figure dans la filmographie de Joe Dante.








vendredi 10 juin 2016

Terminus (1987)


Le film dit "de genre" à la française est une niche bien peu peuplée. Qu'il s'agisse de l'horreur ou de l'anticipation, bien peu nombreux sont les réalisateurs qui ont eu l'audace d'explorer ces registres avec un budget 100% hexagonal. Il leur faut souvent passer par le système de la coproduction internationale ou, plus souvent, s'expatrier du côté d'Hollywood pour réaliser un long métrage qui sorte des catégories où se cantonne souvent le cinéma français. Et le succès n'est pas toujours au rendez-vous, pour couronner le tout. En 1987, Pierre-William Glenn, chef-opérateur chevronné (il travailla pour Truffaut, Lelouch, Pialat, mais aussi Fuller, par exemple) livra son troisième long métrage, "Terminus", film d'anticipation rempli de véhicules à la Mad Max. Ce curieux objet, malgré la présence au casting de Johnny Halliday, tomba rapidement dans l'oubli.

Dans un futur proche, pour divertir les masses et satisfaire aux buts peu avouables d'un savant inquiétant, une course poursuite a été organisée, dans laquelle un énorme camion, appelé Monstre, très moderne doit échapper à ses poursuivants, les Gris, et parvenir au bout de l'itinéraire établi. Gus, la jeune femme qui pilote Monstre, est arrêtée et torturée par de féroces soldats et doit passer le relais à Manchot. Tous deux vont découvrir ce qui se cache derrière la course...

Le cinéma d'anticipation a donné lieu à maints chefs d'oeuvre cinématographique, qui souvent portaient en leur sein un discours politique fort. On évoquera, dans ce domaine, le déjà cité "Mad Max" ou "Rollerball" (l'original de Jewison, bien entendu). Cette histoire de divertissement de masse avec force manipulations et manigances pouvait donc entrer dans ce registre. On ne va pas se mentir : "Terminus" est un bon vieux nanar. Cela dit, un nanar peut se regarder comme un plaisir coupable, pour peu qu'y soit saupoudré un peu de second degré et que son équipe ne se prenne pas trop au sérieux. Malheureusement, dans le cas de "Terminus", tout ce petit monde semble persuadé de participer à quelque chose de réellement magistral. Cette coproduction franco-allemande, louchant honteusement sur un design madmaxien, malgré des effets spéciaux en carton et des acteurs jouant faux, n'atteint à aucun moment le seuil minimal de crédibilité, dans ses intentions comme dans sa réalisation.

On pourra se réjouir de voir à l'écran la trop rare Karen Allen (la Marion des "Aventuriers de l'Arche perdue", tout de même), tout en se lamentant de la voir se gâcher dans pareille bouse. A ses côtés, Johnny Halliday, monolithique, campe un personnage n'inspirant aucune empathie ni aucune sympathie. Co-production allemande oblige, Jürgen Prochnow, dans trois rôles différents, semble avoir du mal à croire en l'entreprise à laquelle il a été convié. Il faut dire qu'en ce qui concerne l'histoire, elle est tellement tarabiscotée que le spectateur peut rapidement refuser d'y adhérer, sans pouvoir se consoler avec la mise en scène.

Trop boursouflé pour emporter l'adhésion et trop artificiel pour qu'on accepte d'entrer dans l'histoire qu'il nous narre, "Terminus" n'est finalement qu'un nanar à gros budget, qui doit sans doute faire tache dans la filmographie de son équipe.





dimanche 5 juin 2016

Le garçon et la bête (2015)


C'est un fait : les films d'animation venus du Japon, lorsqu'ils ne sont pas ceux du grand studio Ghibli, ont peu de visibilité dans l'Hexagone. Combien de salles ont projeté, par exemple, "Miss Hokusai" ou "La traversée du temps" ? Si l'immense qualité des œuvres produites par Ghibli n'est plus à prouver, elles semblent faire de l'ombre aux autres dessins animés et, hormis un public d'initiés à l'affût de la moindre sortie venue du pays du soleil levant, peu nombreux sont ceux qui ont le bonheur de découvrir un "Les enfants loups, Ame et Yuki", par exemple. A l'instar de ce dernier, "Le garçon et la bête", sorti l'an dernier, n'a attiré que peu de spectateurs français, malgré un beau succès mondial. 

Ren, neuf ans, vient de perdre sa mère avec qui il vivait depuis le divorce de ses parents. Refusant d'être recueilli par les tuteurs désignés, le garçon s'enfuit dans Tokyo, empli de haine pour tous ceux qui l'entourent. Seul, perdu, désemparé, il est remarqué par deux étranges voyageurs capuchonnés, n'ayant rien d'humain, en recherche d'un disciple. Basculant dans un monde où vivent des animaux anthropomorphiques, réincarnations de divinités, Ren va devenir Kyûta, seul humain parmi les bêtes. Il n'en oubliera pas pour autant le monde des hommes. 

Une évidence s'impose, dès le début du visionnage du "Garçon et la bête" : graphiquement, ce film d'animation est sublime, tout simplement. Mais, au-delà de la simple beauté des images, la réalisation est tout aussi remarquable. Le studio Chizu (retenez ce nom), fondé par Mamoru Hosoda, réalisateur de cet anime, donne ici la preuve flagrante qu'il faut compter avec d'autres acteurs du domaine. Sur le fond comme sur la forme, "Le garçon et la bête" est une réussite.

Mamoru Hosoda, en s'emparant de cette histoire d'apprentissage et de dualité, fait preuve d'un talent dont nombre de réalisateurs (et pas seulement de ceux qui officient dans l'animation). Quelques séquences de toute beauté marqueront les rétines des amateurs, et pas seulement parce qu'elles sont belles au regard, mais témoignent aussi d'un véritable talent de mise en scène. Quand tout cela est mis au service d'une histoire qui mêle habilement fantasy  et voyage initiatique, on ne peut que se réjouir de la réussite de l'ensemble. 

On pourra reprocher au film quelques longueurs (notamment dans sa dernière partie), quelques plans pas totalement parfaits (souffrant de leur proximité avec des séquences touchant au sublime) et des répétitions (essentiellement dans les rapports entre Kyûta et Kumatetsu). Quitte à le raccourcir d'un bon quart d'heure, Mamoru Hosoda aurait sans doute rendu "Le garçon et la bête" plus efficace. 

Triomphe partout ou presque (ce fut le deuxième plus gros succès de 2015 au Japon), "Le garçon et la bête" aurait indéniablement mérité une plus grande visibilité en France. Malgré ses quelques défauts (tous mineurs), ce film d'animation avait tout pour mériter une sortie digne de ce nom.