mercredi 14 novembre 2018

L'assaut (2011)


Le terrorisme fait désormais partie de nos existences. Nous avons tous en mémoire les événements qui ensanglantèrent telle ou telle ville. Le cinéma s'est évidemment emparé du sujet, à maintes reprises, se plaçant tour à tour dans la peau des victimes (on songe à "Vol 93") ou de ceux qui affrontent les terroristes. Avant que ne s'effondrent les tours jumelles du World Trade Center, d'autres attentats avaient déjà fait marqué les esprits. La prise d'otages de l'Airbus d'Air France en 1994, a fait l'objet d'un film, régulièrement diffusé à la télévision depuis sa sortie en 2011. 


Alger, 24 décembre 1994 : quatre terroristes du GIA prennent en otage les passagers d'un Airbus à destination de Paris. Ils réclament la libération de deux islamistes emprisonnés et le décollage immédiat vers Paris. Après de longues heures et la mort de trois otages, l'avion s'envole vers la France, avant de se poser à Marignage. Là, une équipe du GIGN va donner l'assaut, pour libérer les otages et éliminer les terroristes. Thierry, membre des forces d'élite, va vivre l'opération la plus importante de sa carrière de flic d'élite. 

Ceux qui sont en âge de s'en souvenir n'ont probablement pas oublié les images de ce jour de fin 1994. Devant des millions de téléspectateurs, le GIGN réussit à neutraliser les terroristes sans qu'un seul otage ne perde la vie sur le sol français. L'opération, saluée par les spécialistes, devait-elle faire l'objet d'une fiction ? C'est une question à laquelle je n'ai pas de réponse, d'autant plus que la fiction en question se permet quelques entorses aux faits (pour des besoins scénaristiques) et qu'un documentaire aurait sans doute mieux accompli l'oeuvre de mémoire qu'elle ambitionne. 

La faute en incombe essentiellement à la forme que revêt "L'assaut". Visiblement atteint par le syndrome Paul Greengrass, le réalisateur juge bon de tout filmer caméra à l'épaule. Résultat : il n'y a pas un plan fixe, même lorsque le personnage téléphone. Si cet artifice peut être diablement efficace lorsqu'il s'agit de mettre en scène l'action et l'immédiateté, il s'avère fatigant quand aucune pause n'est offerte au spectateur. L'autre choix esthétique très discutable de "L'assaut" est sa palette de couleurs, extrêmement désaturée, au point qu'on frôle souvent le noir et blanc. L'intérêt de de cette option est très discutable, d'autant plus qu'elle tend à éloigner l'histoire de ces spectateurs. 
Enfin, la balourdise des scènes "familiales" pèse lourdement dans la balance en défaveur du film.

On aurait pu redouter que le choix de Vincent Elbaz, pourtant abonné aux rôles d'éternel adolescent immature, torpille la crédibilité de son personnage. Force est d'avouer qu'il ne s'en sort pas si mal, sans cependant crever l'écran. Adoptant une posture quasi monolithique, l'interprète de "La vérité si je mens" (ce qui reste son plus grand succès) laisse entrevoir un talent qu'on aimerait voir jaillir plus souvent (oui, c'est une suggestion. Derrière lui, la prestation des autres interprètes n'évite pas toujours la caricature. Visiblement très à l'aise pour filmer les scènes d'action et donner l'impression du direct, Julien Leclerq (déjà réalisateur de "Chrysalis") pêche sur la direction d'acteurs.

Si l'histoire que conte "L'assaut" est connue (et fait désormais partie de l'Histoire), le film n'a rien d'incontournable : un documentaire mettant en lumière ces heures tragiques aurait sans doute mieux accompli sa mission.


Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film se déroulant pendant les fêtes de Noël ou pendant la Saint-Sylvestre"

2 commentaires:

  1. Efficace et prenant. Dommage de centrer le récit sur un seul flic et, effectivement, les scènes "familiales" plombent un peu l'effet.

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    1. L'histoire méritait un autre traitement, à mon humble avis.

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