samedi 6 février 2016

Caprice (2015)


Le cinéma français m'a été source de nombreuses déceptions et je n'ai pas manqué de les partager, parfois avec colère, toujours avec amertume. Le fait est que ce cinéma me manque et que, dès que je vois poindre l'espoir d'un bon petit film français, c'est plus fort que moi : je fonce, parce qu'au fond, le septième art hexagonal, qui m'a donné tant de plaisirs et me déçut tant, me manque. Le joli casting de "Caprice" ainsi que nombre de bruits positifs à son sujet m'ont poussé à visionner ce petit film, pourtant boudé par le grand public lors de sa sortie. 

Clément est instituteur et a une grande passion : il est fou de la comédienne Alicia Bardery, et assiste à chaque représentation de ses pièce de théâtre. Par un heureux concours de coïncidences, la belle actrice et le maître d'école vont se rencontrer et s'aimer. 
Seulement, il y a Caprice, une étrange jeune femme qui ne cesse de croiser le chemin de Clément, et a tendance à lui compliquer la vie, parce qu'elle est persuadée que Clément et elle sont faits l'un pour l'autre. 
Les histoires d'amour ne sont jamais simples...

Emmanuel Mouret s'est fait une spécialité : il filme des histoires d'amour, souvent douces-amères, parfois compliquées, qui touchent une population pas forcément représentative (comprenez par là ceux souvent qualifiés de "bobos"). Pourquoi pas ? En d'autres temps, il fut des auteurs qui se penchèrent avec talent leur microscope cinématographique sur quelques individus sortant de la masse. On aime ou on n'aime pas le cinéma d'Emmanuel Mouret, touchant et sincère pour les uns, artificiel et vain pour les autres. Ce "Caprice" est un échantillon de luxe de ce qu'Emmanuel Mouret (qui s'offre au passage le premier rôle du film) sait faire et de l'univers de ce réalisateur.

Le plus gros problème de "Caprice" est que ce film ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Comédie romantique ? Drame passionnel ? Il est difficile de ranger ce film dans une case, ce qui pourrait être une belle qualité, mais qui devient ici un handicap. Faute de choisir un vrai ton, "Caprice" peine à emmener son spectateur et à lui faire accepter son déroulement. Cette lacune est accentuée par un vrai manque de rythme, encore plus marqué dans sa seconde partie, qui mène souvent à l'ennui.

L'interprétation est, quant à elle, inégale. C'est avec un plaisir non feint qu'on retrouvera Laurent Stocker et la superbe Virginie Efira, mais l'interprétation pataude d'Emmanuel Mouret et celle, plutôt agaçante d'Anaïs Demoustier contrebalancent hélas la performance de leurs deux partenaires.

On sourit parfois aux péripéties des personnages de "Caprice", mais le sentiment prépondérant reste, malheureusement, l'ennui et, quand tombe le générique de fin, c'est aussi la perplexité qui s'impose : tout ça pour quoi ?


8 commentaires:

  1. Pas client de ce genre de comédie & pas fan du tout de la 'superbe ( qualificatif que je ne partage pas ) V. Efira'.
    Bon w-e :-)

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    1. J'avoue une petite faiblesse pour la demoiselle, mais pas pour les films d'Emmanuel Mouret.
      Très bon week-end, Ronnie !

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  2. J'ai la possibilité de voir ce film en ce moment, mais je pense que je ne saisirai pas l'opportunité. Une prochaine fois, peut-être...

    Pour dire un mot de Virginie Efira, je dois dire que, de mon côté, j'ai une certaine sympathie pour cette actrice. Il me semble qu'elle gagne en talent et devient une figure familière de notre cinéma francophone (je n'oublie pas qu'elle est belge). Bref, je l'aime bien.

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    1. Je vois que nous partageons la faiblesse susdite, Martin ;-)

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  3. Moi je suis une fille et j'aime bien Efira aussi. Elle fait craquer les garçons, on sait, mais elle a un côté frais qui fait qu'on a envie d'être copine quand même ! Pour le film, je tenterais bien... Mouret m'intrigue énormément. Des fois j'aime pas, des fois j'adore.

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    1. Je lirai avec attention (comme toujours) l'éventuel billet que tu consacreras à ce film, Chonchon...merci d'être passée !

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  4. Et bien moi j'ai un petit faible pour les films d'Emmanuel Mouret (avec ou sans Virginie Efira d'ailleurs) car il faut bien reconnaître qu'ils n'ont pas vraiment d'équivalent dans le paysage cinématographique français d'aujourd'hui. Bien sûr, certains sont plus imaginatifs que d'autres ("un baiser s'il vous plaît") mais font toujours montre d'une remarquable qualité d'écriture. Quand à l'interprétation de Mouret lui-même, c'est une véritable figure de style à elle seule. Mais je peux comprendre qu'elle ait tendance à en agacer certains. J'espère quand même que ton article permettra à quelque lecteurs de faire de ce "Caprice" le leur.

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    1. J'ai été assez peu réceptif à Emmanuel Mouret, que ce soit à l'écriture, derrière ou devant la caméra, comme tu as pu le lire. A l'occasion, il faudra que je me penche sur un autre des ses films.

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