samedi 28 septembre 2019

Come as you are (2018)




Quelle drôle d'idée, que de traduire "The Miseducation of Cameron Post" par "Come as you are". Les choix des distributeurs de films n'en finissent pas de me surprendre. Quelle était l'idée, en l'occurrence ? Conserver un ton "américain indépendant", en rappelant un très beau titre de Nirvana ? Allez savoir. Toujours est-il que cette adaptation d'un roman à succès outre-Atlantique, ayant reçu plusieurs prix à Sundance (en général garantie de qualité), s'inscrivant dans son époque, n'a cependant pas eu beaucoup de succès lors de sa sortie. 

Dans les années 90, aux Etats-Unis, la jeune Cameron  Post est surprise par son petit ami dans les bras de la fille qu'elle aime. Elle est alors envoyée dans un camp de "reconversion", pour suivre une thérapie sous l'égide du Dr Marsh, puritaine et conservatrice. Pour Cameron, qui a perdu toute jeune ses parents dans un accident de voiture, ce séjour est l'occasion de rencontres, d'épreuves et de remise en question.

Evidemment, le pitch prend une résonance particulière, parce que l'histoire s'inscrit dans son époque et que le film pourrait brandir sa nécessité. Heureusement, la réalisatrice, Desiree Akhavan ne transforme pas son film en un brûlot militant et laisse la part belle à ses personnages, qui sont plus que de simples porte-étendards. Le passé des jeunes héros, prisonniers plus qu'élèves dans cet établissement comme il en existe beaucoup (hélas !), est distillé peu à peu, sans manichéisme, même si parfois maladroitement.

Pour sincère qu'il soit, "Come as you are" est parfois balourd et appuie lourdement son propos quand un pas de côté aurait été nécessaire. Cette fois encore, le fond (pourtant riche et nécessaire) pâtit parfois de la forme. C'est la très belle interprétation de ses jeunes acteurs qui sauve "Come as you are". Chloé Grace Moretz, dans une jolie prise de risque, donne vie avec élégance à Cameron, tandis qu'à ses côtés, les seconds rôles ne sont pas en reste. La prestation de Sasha Lane sort sans aucun doute du lot, tant la jeune femme irradie dans chaque scène où elle intervient. En comparaison, les "adultes" du casting semblent moins convaincants, tant les jeunes interprètes sont remarquables. 

S'il réussissait à prendre son envol, "Come as you are" serait une belle réussite. Il se cantonne hélas à être un teen-movie un peu au-dessus de la moyenne. Desiree Akhavan, sa réalisatrice, oeuvrant sur son terrain de prédilection, ne parvient pas vraiment à convaincre, sans cependant laisser le spectateur indifférent. Ce peut être décevant, mais c'est déjà ça.









lundi 23 septembre 2019

Tolkien (2019)




Auteur du "Seigneur des Anneaux", sans doute le livre le plus célèbre de son siècle, créateur d'univers, John Ronald Reuel Tolkien est aujourd'hui l'objet de maintes attentions de la part des producteurs et du public (après des décennies de mépris, soit dit en passant). L'adaptation somptueuse et triomphale de son oeuvre maîtresse a ouvert la voie à tout un genre. Bientôt, c'est sous forme de série télévisée que le monde qu'il inventa sera exploité. Nul n'ignore plus le nom de Tolkien, mais, quand le biopic consacré à ses jeunes années sortit en salle, il y eut peu de monde. L'imaginaire serait-il plus séduisant que la réalité (la réponse est dans la question, cela dit) ?

Né en Afrique du Sud et revenu très jeune en Angleterre, le jeune John R.R. Tolkien devint très tôt orphelin. Élevé dans une pension de famille, où vit aussi la belle Edith dont il s'éprend vite, John réussit à intégrer la King's School où il impressionne ses camarades par son savoir. Avec ses trois meilleurs amis, il forme un cercle littéraire. Tout irait pour le mieux si nous n'étions en 1914 : la guerre éclate et, lors de la bataille de la Somme, Tolkien va vivre les pires heures de son existence. 

On sent, rien qu'à l'affiche, rien qu'à l'évocation du projet, que les producteurs de "Tolkien" ont voulu surfer sur la vague et attirer ceux que "Le Seigneur des Anneaux" et du "Hobbit" avaient séduits. Par contre, les moyens mis en oeuvre sont sans commune mesure. Le réalisateur, le Finlandais Dome Karukoski, n'a pas disposé de ce qui fut mis à la disposition de Peter Jackson. Cela dit, pour un biopic, où la fantasy à venir n'est présente que dans l'esprit de son héros, ce n'était pas forcément nécessaire.

Le décor dans lequel se déroule "Tolkien" est souvent gris, parfois sale et terriblement mortifère (les tranchées et leur enfer sur terre), mais ce parti pris de froideur et d'austérité est finalement salutaire. La créativité, l'intelligence et le savoir célébré par Tolkien et ses amis se fracasseront d'autant plus fort contre la mitraille. Incarné avec justesse et sans les excès qu'on pouvait craindre par Nicholas Hoult (vu dans "X-Men : le commencement"), le grand écrivain trouvera dans son parcours fait de souffrance et de savoir la matière première de son oeuvre.

Plus austère, parce que l'histoire qu'il décrit se déroule dans un monde courant droit vers le gouffre, "Tolkien" risque de décevoir ceux qui veulent voir jaillir la Terre du Milieu entre deux discussions littéraires et les serments d'amitié. Vous ne verrez point d'elfes, de nains, ou de combats contre quelque dragon dans ce biopic. La période qu'il couvre est essentiellement celle de la jeunesse de l'auteur et celle, plus dramatique, mais néanmoins fondatrice pour lui, qu'il passa dans les tranchées.  

Confronté à la mort et à la violence, John Ronald Reuel Tolkien écrivit plus tard un long récit narrant une guerre fantastique, celle où les hommes se dressèrent contre l'obscurité. Parfois, dans cette épopée, des fulgurances venues des tranchées rappellent qu'il souffrit, lui aussi et vit ses amis périr sous la mitraille.

Paradoxalement, le film de Karukoski est peut-être à réserver à ceux qui admiraient l'auteur avant qu'il ne devienne mainstream, ou à ceux qui ignorent tout de son oeuvre et veulent découvrir une histoire de vie.


mercredi 18 septembre 2019

Possessions (2012)




S'inspirer de faits divers pour produire un film comporte de nombreux risques. En dehors de heurter ceux qui furent touchés, de près ou de loin, par ce qui est porté à l'écran, le réalisateur prend aussi celui de livrer un film dont la fin est déjà connue. Pour autant, l'actualité, récente ou non, inspire régulièrement les cinéastes, avec un succès parfois réel. Eric Guirado, repéré pour "Le fils de l'épicier", a choisi d'évoquer la terrifiante affaire Flactif (la célèbre tuerie du Grand Bornand) pour réaliser "Possessions". Cette fois, le public ne fut pas au rendez-vous. 

Quittant leur Nord natal, Bruno et Maryline viennent s'installer dans un chalet à la montagne, loué auprès de la famille Castang. D'abord amicales, les relations entre les deux familles vont vite se détériorer. Les Castang ont tout et semblent disposer des autres à leur gré. Face à eux, Bruno et Maryline n'ont que leur colère. Le drame est tout proche.

Pareille histoire ne peut que mal finir. Sans connaître en détail l'affaire Flactif, on sent, dès les premières séquences de "Possessions", que l'affiche du film annonce le drame à venir, tant la tension est palpable, tant le malaise s'instille chez le spectateur. Dans un décor que beaucoup jugeraient idyllique, Eric Guirado joue devant nous un drame social épouvantable, où le fossé entre deux mondes ne se comble jamais. Même s'il évite pas toujours la caricature, le réalisateur choisit habilement ses éléments de langage (comme on dit en novlangue) pour alimenter le récit. 

En regardant "Possessions", on songe souvent à Chabrol et à "La cérémonie". On pense parfois, dans certaines scènes à Hitchcock (oui, c'est un compliment), tant les rapports entre protagonistes sont le terreau de l'intrigue et du malaise (encore lui) qui envahit rapidement le spectateur. Avec sa mise en scène au plus proche des personnages et jouant remarquablement des décors et de leur quotidien, Eric Guirado, formé au documentaire, évite cependant l'écueil de la reconstitution et reste dans la fiction inspirée. N'eut été quelques scènes purement esthétiques (la descente aux flambeaux, par exemple), la forme était aussi réussie que le fond. 
Evidemment, sur le territoire miné que peut devenir pareille démarche, on attendait les acteurs au virage. De ce côté, c'est une belle surprise et sans doute le plus bel atout du film. Les interprètes de "Possessions" sont pour beaucoup dans la réussite de l'entreprise et, pour une fois, je me dois de saluer la qualité de leur prestation. Qu'il s'agisse de Jérémie Rénier, sans doute dans son meilleur rôle, tout en nervosité et en colère rentrée, de Julie Depardieu, étonnamment crédible en compagne , de Lucien Jean-Baptiste et même d'Alexandra Lamy, enfin convaincante (il était temps !)

S'il n'est pas exempt de quelques reproches, souvent du domaine de la forme, le film livré par Eric Guirado à propos d'une affaire encore récent n'a pas grand chose à se reprocher, et en tout cas aucune faute majeure. On n'est pas passé loin d'un grand film, mais "Possessions" est déjà un bon film. 
C'est donc une denrée rare. 


vendredi 13 septembre 2019

Gaston Lagaffe (2017)


La bande dessinée a le vent en poupe, sans cependant nourrir ses auteurs, malheureusement. Sauf exception, d'ailleurs, ces derniers ne touchent rien lorsque leur oeuvre est adaptée sur d'autres médias, soit dit en passant. Il ne faut donc pas forcément se réjouir de l'adaptation de tel ou tel album parce que l'auteur n'en tire souvent (au mieux) qu'une plus grande visibilité ou (au pire) se fait trahir définitivement. L'adaptation toute récente de "Gaston Lagaffe", qui s'est soldée par un échec cinglant, est un beau cas d'école. En tant que bédéphile amateur, il est quelques auteurs que je révère tout particulièrement : l'immense Franquin en est. J'ai grandi avec ses albums et les relis régulièrement avec délice. A l'instar des aventures d'Astérix, celles de Gaston Lagaffe, en plus d'être drôles, ont un supplément d'âme et d'esprit que l'on ne retrouve pas partout, loin s'en faut. J'attendais avec crainte son passage au grand écran. 


Au Petit Coin, startup dynamique débarque un nouveau stagiaire : Gaston, nonchalant et inventif, paresseux et souriant, a tôt fait, par ses boulettes, d'irriter Prunelle, le patron. Pourtant, il pense bien faire, le jeune Gaston, et ne fait jamais exprès de déclencher des catastrophes. Ainsi, s'il fait échouer systématiquement la signature des contrats par lesquels Monsieur de Mesmaeker compte racheter le Petit Coin, ça n'est jamais volontaire. Il est comme ça, Gaston, gentil, mais gaffeur. 


Fallait-il adapter Gaston Lagaffe au cinéma ? La question mérite d'être posée, tant le passage au grand écran s'est maintes fois avéré catastrophique pour le neuvième art. Et des gaffeurs attachants, à l'écran, on en a déjà vu plein, souvent incarnés par le génial Pierre Richard, souvent mis en scène (parfois ad nauseam) par Francis Veber. Était-il nécessaire d'adapter ce monument de la bande dessinée, à part pour tenter de siphonner un filon juteux ?


Les aventures de Gaston Lagaffe tiennent en général en une page, voire moins : Franquin réussissait le tour de force de composer un gag en peu de cases, chacune d'une richesse incroyable (relisez les albums, vous dis-je). En faire un long métrage relève de la profanation, si vous voulez mon avis. 

C'est qu'on a affaire ici à une trahison sur de nombreux plans : qu'il s'agisse des décors (c'est à croire que Gaston Lagaffe s'est fait rattraper par l'esprit start-up, où tout est propre et lisse et où on travaille en open-space), du scénario inepte, alimenté par des gags qui ne fonctionnent que rarement, ou des effets spéciaux souvent ratés et dont on se serait bien passé. "Gaston Lagaffe" (par l'équipe des "Profs", on peut donc parler de récidive !) est un exemple d'adaptation ratée et inutile.


Il y avait déjà eu, par le passé, une adaptation de Gaston ("Fais gaffe à la gaffe !", désavoué par Franquin lui-même) : l'échec avait été flagrant, mais n'avait pas servi de leçon. Cette nouvelle adaptation a valu à son équipe les foudres de la fille d'André Franquin, mais je doute que le tirage d'oreilles leur ait servi de leçon. 

Ceux qui ont eu l'idée de s'en prendre à Gaston (et à Franquin) n'ont plus que leur honte pour eux. Espérons qu'ils ne récidivent pas.
M'enfin !


dimanche 8 septembre 2019

Une famille à louer (2015)


La recette de la comédie romantique est connue : une femme et un homme qui, a priori, n'avaient rien en commun, se rencontrent, se rendent compte qu'ils sont fait l'un pour l'autre et, après avoir déjoué les coups du sort (le dernier aléa marquant généralement le dernier quart d'heure du film), finissent par aboutir à un happy end bien mérité. Genre très anglo-saxon, la romcom a donné le meilleur (nous avons tous des noms en tête) et le pire (là aussi, chacun a sa liste). Le cinéma hexagonal s'est frotté plus d'une fois à l'exercice, avec plus ou moins de bonheur. Déjà remarqué pour "Les émotifs anonymes" où il mettait Isabelle Carré face à Benoît Poelvoorde, Jean-Pierre Améris a retrouvé ce dernier pour "Une famille à louer". Cette fois, le succès fut moindre. 


Paul-André a tout : il a fait fortune et vit désormais seul, dans une immense maison, en proie à un gigantesque cafard. En fait, il n'a rien : il lui manque une famille.
Violette, mère célibataire de deux enfants pleins de vie, peine à joindre les deux bouts et n'hésite pas à voler pour qu'ils puissent manger. Quand il voit Violette à la télévision, sortant du tribunal où elle est jugée pour avoir frappé un vigile, Paul-André a une idée : et s'il louait Violette.et sa famille, comme ça, juste pour voir si l'immense trou dans son existence, ne viendrait pas de là ?


Le pitch de "Une famille à louer" aurait pu donner un traitement basé uniquement sur la comédie et le contraste entre les deux mondes qu'incarnent les personnages principaux. Rétrospectivement, on peut frissonner en imaginant ce que certains acteurs majeurs (hélas) de la comédie française en auraient fait. 

Heureusement, Jean-Pierre Améris prend le parti d'aimer ses personnages (ce que ne font pas ceux que j'évoquais plus haut). Malgré leurs défauts, Violette et Pierre-André sont profondément humains, aussi agaçants soient-ils parfois. C'est d'eux et du choix de traitement qui leur est réservé que vient le sentiment général de réussite du film. 

Étonnamment, le couple formé à l'écran par Benoît Poelvoorde, qu'on a connu bien moins inspiré, et la délicieuse Virginie Efira (qui maltraite son image avec délectation), fonctionne parfaitement. En opposés qui s'attirent, tous deux jouent la partition que leur confie Jean-Pierre Améris avec un naturel qui entraîne le spectateur. Derrière eux, dans des rôles plus importants qu'on l'aurait cru, les deux jeunes acteurs incarnant les enfants du personnage de la ravissante (oui, je me répète, mais c'est plus fort que moi) Virgine Efira crèvent l'écran : ce n'est pas tous les jours qu'on peut saluer le jeu des enfants, souvent excessif et peu naturel. 

Après "Les émotifs anonymes", c'est une nouvelle fois à la rencontre de deux mondes, incarnés par deux personnages bien différents, que Jean-Pierre Améris nous entraîne avec "Une famille à louer". Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce petit film est plus malin qu'il n'en a l'air et que, pour mineur qu'il soit, il permet de passer un joli moment. C'est toujours ça de pris. 


mardi 3 septembre 2019

Le nouveau protocole (2008)




Les scandales pharmaceutiques ont fait la une des journaux à plusieurs reprises, ces dernières années. Alors, forcément, ce sujet a pu inspirer les cinéastes. On se rappelle, notamment, de "La fille de Brest", mais pas forcément du film "Le nouveau protocole", réalisé par Thomas Vincent. Avec en tête d'affiche Clovis Cornillac et Marie-Josée Croze, ce long métrage annonçait la couleur : il s'agissait d'une quête de la vérité. Peu nombreux furent celles et ceux qui répondirent à l'invitation. 


Parce que son fils est mort, dans un accident de voiture, Raoul Kraft est en colère. Ce père divorcé connaissait mal son enfant et découvre à sa mort qu'il faisait partie d'un essai thérapeutique, non sans risques. Quand surgit Diane, une jeune femme qui a elle aussi perdu un proche inclus dans un essai clinique, Raoul décide de remonter la piste. Tous deux en sont convaincus : à servir de cobayes, ceux qu'ils aimaient l'ont payé de leur vie. 
Mais, face à eux, l'adversité est puissante et omniprésente. 

Un soupçon de paranoïa, pas mal de poursuites et beaucoup de nervosité. Thomas Vincent, avec ce film, s'essaie au thriller sur les chapeaux de roues, en répondant aux nombreuses contraintes du genre.  Pour compliquer un peu plus l'exercice, c'est en s'attaquant à un sujet sensible qu'il le fait. L'idée était louable, c'est son traitement qui pêche. Rapidement, le scénario semble tourner en rond et doit, pour avancer, utiliser des ficelles un peu trop visibles. La crédibilité de l'ensemble en prend un vilain coup, malgré un ton et une image très ancrées dans un réalisme bienvenu. 

Malgré de nombreuses incohérences et pas mal de maladresses, le film a quelques beaux atouts dans sa manche, notamment parce qu'il explore un sujet des plus intéressants et que son interprète principal est étonnamment convaincant. Si Clovis Cornillac, omniprésent dans le cinéma français d'il y a quelques années, avait pu agacer (moi le premier, je le reconnais), il se montre ici en phase avec son personnage et livre une prestation de qualité. Face à lui, Marie-Josée Croze, d'ordinaire appréciable, en fait souvent trop, s'égarant dans la composition d'une pasionaria militante prête à tout, mais finalement pas très organisée (on se demande comment elle a pu échapper à ses poursuivants jusque là). 

Partant d'une intention louable, "Le nouveau protocole" ne remplit (hélas) pas sa part du contrat, faute d'une vraie cohérence et, surtout, d'une conclusion tenant debout. Sans divulgâcher sa fin, cette dernière n'est pas à la hauteur de ses promesses, comme si le scénariste n'arrivait pas à traiter complètement son sujet. En se prenant les pieds dans le tapis, il bâcle sa dernière partie et, du coup, plombe lourdement l'ensemble du film.