Réalisateur remarqué du joli "500 jours ensemble" et récupéré depuis par la grosse machine Marvel, Marc Webb s'est offert un intermède, entraînant avec lui Chris Evans (alias Captain America) pour nous narrer "Mary". Loin des héros en collants et des films parfois dégoulinants d'effets spéciaux, ce petit film ("Gifted", dans sa version originale) n'a pas eu l'audience des autres films de Marc Webb, n'en ayant pas non plus l'ambition.
Loin des exploits de Spider-Man et de ses confrères, "Mary" est un film à hauteur d'homme, voire d'enfant, puisque c'est autour de la petite Mary et de son oncle que tourne l'intrigue. Et elle est maigrelette, l'intrigue en question, mais ce n'est pas là que se trouve la richesse de "Mary". Si ce film vaut le détour (et, à mes yeux, il le mérite largement), c'est parce qu'il a le mérite d'aborder des sujets que le cinéma grand public évite avec soin. Le sort de cette petite fille, trop intelligente, mais déjà fort secouée par la vie, est au centre de "Mary" et vaut qu'on s'y attarde.
Malgré un enjeu plutôt mince, on se prend d'intérêt pour "Mary", pour peu qu'on aie envie (ou besoin) d'une histoire à échelle humaine, sans pathos, mais avec une véritable tendresse pour ses personnages. Aucun d'entre eux n'est parfait (y compris la petite héroïne) : ils sont simplement humains, parfois dépassés, se trompent souvent, mais continuent d'avancer, tant bien que mal, sur le chemin qu'ils tracent ou qu'on trace pour eux.
On pourra regretter que "Mary" s'englue par moments dans des séquences judiciaires qui l'alourdissent inutilement et que ce joli petit film frôle parfois le mélodrame tire-larmes, mais l'ensemble est plutôt réussi et souvent touchant. Malgré un sujet qui pourrait faire qu'on passe à côté de ce petit film, "Mary" dispose d'un vrai charme, en grande partie venu de ses interprètes. .Voilà (encore) une belle surprise venu de la frange la moins tapageuse du cinéma américain.