jeudi 2 janvier 2020

Le Tout Nouveau Testament (2015)

Avant tout, je souhaite aux lecteurs (habitués ou non) de ce blog, une très belle année 2020. Qu'elle soit pleine de bonheur(s), petit(s) et grand(s) !


Jaco Van Dormael, connu surtout pour "Toto le héros" et "Le huitième jour", a montré plus d'une fois une véritable ambition, notamment avec "Mr Nobody", qui n'avait pas connu un franc succès. Son dernier opus, "Le Tout Nouveau Testament", dont le pitch était des plus prometteurs, mais également très risqué, fait également partie des films qui passèrent à côté de leur public. Malgré un casting remarquable, avons-nous laissé filer un grand film ? Aurions-nous dû nous presser dans les salles pour y rencontrer ce Dieu qui habite à Bruxelles ?


Dieu est un sale type, omnipotent qui plus est. Il passe son temps à créer des catastrophes et à nuire à l'humanité, sa création. Tandis que sa femme est cantonnée aux tâches ménagères, la fille de Dieu, Ea décide d'intervenir. Elle choisit d'envoyer à chaque être humain, par SMS, la date de sa mort. Ce mystère majeur levé, les hommes perdent la foi en Dieu. Puis, suivant les conseils de son frère aîné, J.-C., Ea décide de se rendre parmi les hommes, pour trouver les apôtres qui rédigeront un Tout Nouveau Testament. 

Comme vous aurez pu le comprendre, le pitch du "Tout Nouveau Testament" est plutôt gonflé et joue habilement du sacrilège (salvateur), tout en se permettant de vraies séquences burlesques (savamment dosées). Souvent absurde, parfois touchant, ce dérapage reste cependant sous contrôle du début à la fin. Corrosif et humaniste, le scénario, s'il s'égare parfois en chemin, impose un ton et une identité indéniable (c'est du belge, dirons certains). 

La mise en scène et l'image, particulièrement soignées. A l'instar de ce qu'il avait montré dans "Mr Nobody", par exemple, Jaco Van Dormael livre ici un film techniquement irréprochable, dont la mise en scène est au service de l'histoire et non l'inverse.  
L'interprétation est également de haute volée. Qu'il s'agisse de Benoît Poelvoorde, en démiurge infect, ou de ceux qui incarnent les êtres humains croisés par Ea (incarnée par la jeune Pili Groyne, qui crève l'écran), les acteurs et actrices sont convaincants, et ce n'était pas gagné d'avance, au vu du scénario. 

Si quelques séquences dispensables émaillent encore, ça et là, "Le Tout Nouveau Testament", ce long métrage est sans conteste une réussite. Si, avec "Mr Nobody", Jaco van Dormael avait fait montre (à mes yeux en tout cas) de prétention, ce film m'a permis de me réconcilier avec lui.


2 commentaires:

  1. Un chouette film, en effet.
    Il figurait en bonne place dans mon top ten de 2015.

    Je me permets ?
    http://1001bobines.blogspot.com/2016/01/ma-retro-2015-films-recents.html

    Merci d'en avoir reparlé, Laurent !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je t'en prie, Martin, permets-toi, c'est toujours un plaisir :)

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.