Après "Starship Troopers", l'un des plus grands malentendus de l'histoire du cinéma de science-fiction, Paul Verhoeven s'attaqua à sa version des aventures de l'homme invisible. Né de l'imagination du prolifique auteur H.G. Wells, ce personnage mythique du fantastique connut maintes vies, sur papier ou sur pellicule. On se souviendra notamment de la série télévisée qui lui était consacrée (mettant en vedette le jeune David McCallum) ou du film de James Whale (le réalisateur du mythique "Frankenstein" de 1931).
Dans un laboratoire oeuvrant pour le compte de l'armée américaine, et dissimulé aux yeux de tous, le Professeur Sebastian Caine et son équipe travaillent d'arrache-pied sur l'invisibilité. Impulsif malgré son génie, Caine décide de tester sur lui-même la dernière formule mise au point. Il devient donc invisible, mais doit vite s'apercevoir que le procédé est irréversible. Alors que ses collègues cherchent une solution, Caine laisse libre cours à ses instincts, maintenant qu'il bénéficie de son nouveau pouvoir. Très vite, il devient incontrôlable.
Dans un laboratoire oeuvrant pour le compte de l'armée américaine, et dissimulé aux yeux de tous, le Professeur Sebastian Caine et son équipe travaillent d'arrache-pied sur l'invisibilité. Impulsif malgré son génie, Caine décide de tester sur lui-même la dernière formule mise au point. Il devient donc invisible, mais doit vite s'apercevoir que le procédé est irréversible. Alors que ses collègues cherchent une solution, Caine laisse libre cours à ses instincts, maintenant qu'il bénéficie de son nouveau pouvoir. Très vite, il devient incontrôlable.
Paul Verhoeven eut son heure de gloire durant les années 1990, en livrant coup sur coup quelques films majeurs de cette décennie : "Robocop", "Total Recall" et "Basic Instinct", pour ne citer que les plus connus. Avant de tomber en disgrâce avec "Showgirls", il a su imposer une façon de filmer parfois brutale et sans ambages. Bousculant les conventions, Verhoeven avait sa touche, faite d'impertinence, de violence, de sexualité. Fable sur les apparences et les limites qu'impose la société, le concept de l'homme invisible aurait pu donner lieu à un film de science-fiction au propos corrosif et pertinent. Il n'en est hélas rien, ou presque.
Le plus grand défaut du film, et il est majeur, c'est son scénario. Basé sur des personnages à la psychologie maigrelette, ce dernier se réfugie derrière des effets spéciaux remarquables (pour l'époque) et des scènes-choc (Verhoeven se fait clairement plaisir à plusieurs reprises) qui ne suffisent pas à cacher le vide de l'ensemble. La dernière partie du film, qui louche fortement du côté du slasher, donne l'impression d'une conclusion bâclée, comme si cette portion du scénario avait été écrite au moment du tournage et tournée à la va-vite, sans grand souci de réalisme.
Kevin Bacon, dans le rôle principal, joue sur le registre de l'excès, à tel point qu'il en fait souvent "trop". La charmante Elizabeth Shue (remarquée quelques années plus tôt dans les deux derniers volets de "Retour vers le futur"), mais aussi Josh Brolin ou Greg Grunberg (qui aura son heure de gloire dans la série "Heroes"), poussent le curseur un peu loin dans leur interprétation de chercheurs dépassés pas leur créature, n'étant jamais crédibles ou presque.
Kevin Bacon, dans le rôle principal, joue sur le registre de l'excès, à tel point qu'il en fait souvent "trop". La charmante Elizabeth Shue (remarquée quelques années plus tôt dans les deux derniers volets de "Retour vers le futur"), mais aussi Josh Brolin ou Greg Grunberg (qui aura son heure de gloire dans la série "Heroes"), poussent le curseur un peu loin dans leur interprétation de chercheurs dépassés pas leur créature, n'étant jamais crédibles ou presque.
Il n'y a donc pas grand chose à retenir de ce "Hollow man", mis à part quelques effets spéciaux remarquables pour leur époque. Ce film sonna le glas de la carrière américaine de Paul Verhoeven : on peut aisément le comprendre et le déplorer. Assez étonnamment, malgré des critiques négatives, une suite fut tournée, qui sortit directement en vidéo. Pour un peu, c'est le sort qu'on aurait pu envier au premier volet, malgré toute l'estime qu'on peut avoir pour Paul Verhoeven.
Je l'ai vu aussi, il y a quelques années, et je n'en ai rien retenu. Je crois que j'avais trouvé ça franchement moyen et indigent du point de vue du scénario. Comme toi, en somme. Hollow man, film... invisible ? :)
RépondreSupprimerBonne fin de week-end, Laurent.
Sachant que "Hollow" peut signifier "creux" en anglais, cela en dit long sur le film.
SupprimerMerci de ton passage, bonne fin de week-end à toi aussi, Martin.
"Pas grand chose à retenir de ce "Hollow man"
RépondreSupprimerUn petit coup de chaud là quand même :-)
https://www.youtube.com/watch?v=XU7SBJu4yxA
Ah oui, cette scène-là...elle fait effectivement monter la température et induit un trouble qu'il aurait été intéressant de cultiver tout au long du film. Il n'en est rien, hélas.
Supprimerc'est un film que paul verhoeven renie de toute façon. Un film de commande mais qui n'était pas fait pour lui de son propre aveu :"c’est probablement le pire film que j’aie jamais fait. L’idée de départ était bonne : quel comportement adopteriez-vous si vous pouviez agir en toute impunité ? Mais on a à peine effleuré le sujet : le studio en avait peur. Et il fallait aussi faire attention à ne pas trop ressembler à "l’Homme invisible" d’Universal, dont on n’avait pas les droits de remake. Après ça, j’ai décidé de revenir à des projets plus personnels, comme "Black Book"." - Paul Verhoeven.*
RépondreSupprimerun vrai nanar à mes yeux
Il faut effectivement reconnaître cette lucidité à Paul Verhoeven (tu remarqueras que je ne l'accable pas, dans mon billet) : la marque d'un grand réalisateur, sans l'ombre d'un doute.
SupprimerLa première partie se regarde correctement notamment pour ses bons effets-spéciaux, mais après on nage en plein délire paranoïaque à une vitesse tellement éffreiné qu'au final on ne sait comprend pas les revendications de l'anti-héros. D'autant que Kevin Bacon part vite en mode cabotinnage et le reste des acteurs est complètement anecdotique. D'autant que le côté cochon de certaines scènes semblent en rajouter juste pour dire "c'est du Verhoeven donc il y aura du sang et du cul".
RépondreSupprimerExactement : on utilise la "Verhoeven"-touch à mauvais escient. Le public ne s'y est pas laissé prendre, cette fois.
SupprimerC'est valable aussi pour les remakes. On gomme la violence de Verhoeven, le problème c'est que Verhoeven utilise la violence comme un moteur. L'actuel flop de Robocop et le flop tout court de Total Recall le prouvent...
SupprimerAbsolument : les thèmes traités et la façon dont ils sont traités atteignent un certain degré d'équilibre dans les films de Verhoeven (hormis ce "Hollow man", bien sûr). Sans cette balance, l'édifice se casse la figure.
SupprimerEt surtout les messages qu'il délivre tiennent toujours. La propagande faisant engager les jeunes sont encore pire qu'autrefois (voir les cas de jeunes traumatisés après leur passage en Irak), ce qui donne à Starship troopers une aura toujours aussi provocante. Pareil en ce qui concerne Robocop. Les journaux sont tellement dans du sensationnel de nos jours que cela en devient gerbant. Sans compter sa vision du Moyen Age (ou plutôt sa fin) dans La chair et le sang qui reste parmi les plus fidèle à cette période au cinéma.
SupprimerLes réalisateurs capables d'allier le fond et la forme ne sont, en effet, pas légion, surtout à Hollywood. Le lisse est partout, et c'est dommage.
SupprimerEt j'ai bien peur qu'Hollywood veuille se faire tout le répertoire de Verhoeven. Ils sont tellement cons qu'ils seraient capables de taper sur La chair et le sang et Showgirls!
SupprimerOh, pitié, non : pas ça.
SupprimerRemarque, ils ont fait plusieurs suites à "Starship troopers".
D'ailleurs le remake de Starship troopers est la nouvelle étape avec un délire façon Officier et gentlemen en exosquelette dixit le scénariste en chef! On est parti pour un beau remake encore!
SupprimerMalgré un bon début (Bacon qui se laisse dominer par ses passions), le film s'enlise pour s'achever dans le grotesque. Une sortie hollywoodienne peu glorieuse pour un très grand cinéaste qui reviendra en grande forme en son pays avec "Black Book".
RépondreSupprimerGrotesque, c'est le mot : il est vraiment dommage de voir la carrière hollywoodienne de Paul Verhoeven s'achever sur ce film, en effet.
SupprimerMerci de ton passage !
J'avais trouvé le film plutôt pas mal. Kevin en fait beaucoup, mais il fait pas mal flipper au final. PS : la jaquette du film est affreuse !
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, malgré un début qui laissait au film le bénéfice du doute, j'ai vite trouvé que cela partait en vrille et ne n'importe quoi.
SupprimerL'affiche brûle les yeux, on est bien d'accord !
C'est bien dommage que le scénario et surtout le jeu des acteurs ne soit pas à la hauteur parce qu'il y a une paire de scènes vraiment mémorables dans ce Hollow Man. Une fois de plus, les producteurs ont mis leurs nez là où il ne fallait pas.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé que les scènes intéressantes étaient rares, si l'on compare ce film à d'autres de Verhoeven...mais c'est essentiellement la faute à un matériau de base défaillant.
SupprimerMerci de ta visite.
Je te trouve bien difficile pour le coup ^^ Personnellement, même si c'est loin d'être le meilleur Verhorven, je trouve ce film d'une efficacité débordante. La férocité du bonhomme me fascine, même dans ce genre de production blockbuster à effets spéciaux où il tente toujours d'inséminer de la transgression. Je ne dirais pas que le scénario est vide, il y a des thématiques intéressantes, mais j'en conviens jamais très exploitées.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne mon ressenti (et finalement, j'apprécie que tu aies un avis contradictoire, ça me rassure pour Paul Verhoeven), forcément partial, je ne lui trouve pas l'efficacité dont tu parles. Il y aurait eu matière, pourtant...
SupprimerMais je ne détiens pas la vérité, loin de là.
Merci de ton passage, Max.
Ouh là, moi non plus je ne la détiens pas je te rassure ;)
SupprimerEt c'est ce qui fait notre richesse, finalement :)
SupprimerBonjour Deuxième séance ! Le postulat de ton blog est original (et bienveillant, au milieu des langues de putes de la blogosphère ! :)
RépondreSupprimerJe trouve qu'on est beaucoup trop sévère avec ce "Hollow Man". Paul Verhoeven a fait une série B mainstream de luxe et en ce sens elle est parfaitement réussie. C'est évidemment un film mineur pour lui. Par rapport aux divertissements du genre, c'est au-dessus du lot grâce au style pugnace et racé de Verhoeven. Alors ça s'équilibre. Sinon oui, c'est kitsch au dernier degré.
Effectivement, si l'on considère ce film comme une série B, il remplit son contrat. Mais on est en droit d'attendre un peu plus de fond de la part de Verhoeven, à mon avis.
SupprimerJe te remercie : la bienveillance est une notion qui m'est chère. Ton appréciation me touche.
Désaccord !
RépondreSupprimerJ'affectionne ce cru et même mieux, je trouve sa beauferie complètement subversive. La médiocrité du héros (dont le génie ne se voit presque jamais) et son basculement progressif dans la transgression gratuite sont évidentes, et les scènes l'illustrant, bien qu'enchainées trop rapidement, sont éloquentes. C'est Jumper, mais sans limite et sans prétention. Et en tant que divertissement, il fonctionne tout simplement du tonnerre. Effets spéciaux notables, excellente exploitation de détails dans la partie de massacre, le projet se révèle largement assez divertissant pour contenter le spectateur. Parcours simple, évident, mais impossible de s'ennuyer.
Même si j'ai trouvé ce film bâclé, surtout dans sa deuxième partie, je suis content de lire des commentaires allant dans un autre sens. Que ce "Hollow Man" ait des défenseurs me réjouit, sincèrement...même si cela ne me fera pas changer d'avis.
RépondreSupprimerMerci d'être passé.