Depuis l'apparition d'Internet, les modes de communication ont radicalement changé. Aux médias traditionnels est venu s'ajouter un nouveau moyen d'information. Ce cinquième pouvoir, aux limites encore floues, a déjà fait l'objet de maintes polémiques. L'affaire Wikileaks, qui défraya tout récemment la chronique, en est un exemple. Le fondateur de ce site révélant au vu et au su de tous les informations les plus sensibles qui soient, le charismatique Julian Assange, personnage énigmatique s'il en est, est toujours (à l'heure actuelle) reclus dans l'Ambassade de l'Equateur, à Londres, après avoir semé la panique dans les rangs des services secrets occidentaux (essentiellement américains). Cela n'a pas empêché plusieurs livres de paraître à son sujet et à celui de son site (toujours en ligne). L'un de ces ouvrages (écrit par Daniel Domscheit-Berg) a l'an dernier fait l'objet d'une adaptation au cinéma qui ne connut guère de succès (et fut même l'un des plus gros échecs de 2013).
Jeune journaliste idéaliste, Daniel Domscheit-Berg rencontre un jour le très charismatique et intrigant Julian Assange. Pour celui-ci, la notion même de secret est obsolète et Internet doit permettre à tous d'accéder aux informations que les gouvernements au pouvoir veulent taire.
Ainsi va naître Wikileaks, qui révélera bientôt des milliers de documents secrets, bouleversant la donne diplomatique du globe tout entier. Cependant, Daniel et Julian vont aussi devoir confronter leurs principes respectifs, surtout quand la mise au jour de tous ces secrets risqueront de mettre en péril des vies...
Ainsi va naître Wikileaks, qui révélera bientôt des milliers de documents secrets, bouleversant la donne diplomatique du globe tout entier. Cependant, Daniel et Julian vont aussi devoir confronter leurs principes respectifs, surtout quand la mise au jour de tous ces secrets risqueront de mettre en péril des vies...
Il faudra m'expliquer ce qui est passé par la tête de ceux qui choisirent le réalisateur de ce biopic (ou presque). Figurez-vous que ces têtes pensantes confièrent cette tâche au responsable des deux derniers volets de la saga pour adolescentes Twilight, situé à l'exact opposé du genre ici traité. Bill Condon, c'est son nom, pas franchement adulé par les cinéphiles, fut donc un choix étonnant.
On a vu pire, me direz-vous et après tout, il faut toujours laisser le bénéfice du doute et ne juger que sur les faits. Après visionnage du "Cinquième Pouvoir", hélas, il faut se rendre à l'évidence : les craintes que l'on pouvait avoir étaient justifiées.
Dès ses premières minutes, marchant dans les traces de son illustre prédécesseur, "Le cinquième pouvoir" souffre de la comparaison avec "The Social Network". N'est pas David Fincher qui veut, hélas. Filmant son histoire avec une frénésie qui nuit au sujet, Bill Condon (à qui l'on serait avisé d'offrir un pied de caméra) parachève sa mise en scène avec un montage au sécateur.
Ajoutons à cela une bande originale médiocre, commise par Carter Burwell qui, lui aussi, avait déjà sévi sur la franchise vampiresque déjà citée plus haut.
Avec ces défauts sur la forme, "Le cinquième pouvoir" dissimule mal son scénario sans surprises, multipliant les répétitions (surtout dans sa deuxième partie, quand les deux protagonistes s'affrontent). Sans doute l'adaptation sur grand écran du livre de Daniel Domscheit-Berg n'était elle pas facile, voire pas nécessaire..
Seule l'interprétation du duo-vedette et, surtout, celle du phénoménal Benedict Cumberbatch, mérite de sauver le film du cruel destin qui fut le sien. Au delà de la métamorphose physique à laquelle il s'adonna, on admirera l'immersion totale de l'interprète de "Sherlock" dans son rôle : je vous engage, à ce titre, à visionner le film en version originale, afin de mieux vous en rendre compte.
Ajoutons à cela une bande originale médiocre, commise par Carter Burwell qui, lui aussi, avait déjà sévi sur la franchise vampiresque déjà citée plus haut.
Avec ces défauts sur la forme, "Le cinquième pouvoir" dissimule mal son scénario sans surprises, multipliant les répétitions (surtout dans sa deuxième partie, quand les deux protagonistes s'affrontent). Sans doute l'adaptation sur grand écran du livre de Daniel Domscheit-Berg n'était elle pas facile, voire pas nécessaire..
Seule l'interprétation du duo-vedette et, surtout, celle du phénoménal Benedict Cumberbatch, mérite de sauver le film du cruel destin qui fut le sien. Au delà de la métamorphose physique à laquelle il s'adonna, on admirera l'immersion totale de l'interprète de "Sherlock" dans son rôle : je vous engage, à ce titre, à visionner le film en version originale, afin de mieux vous en rendre compte.
Médiocre, c'est le terme qui convient, perso je me suis vite fait ch... devant ce je ne sais pas quoi qui manque totalement de point de vue.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord : une oeuvre insipide dont le seul intérêt réside dans ses interprètes. Mais quel ennui pour le spectateur !
SupprimerFait beaucoup trop vite tout simplement. Des biopics désaimés par les principaux intéressés il y en a plein et je ne pense pas que c'est le fait qu'Assange s'est plaint qui a fait quelque chose. Juste que le film serait mauvais au point d'avoir eu une sale réputation à Toronto. Et quand tu te tape un accueil de merde à Toronto ce n'est pas bon signe. Le nouveau Reitman c'est la même chose.
RépondreSupprimerIntéressant, cet "effet Toronto" que tu soulignes. Il faudra vérifier s'il y a une réelle corrélation ;-).
SupprimerToujours est-il que ce biopic (de peu d'intérêt) est effectivement bâclé et ne fait à aucun moment vibrer son spectateur. Le désaveu d'Assange (inévitable, je pense) n'y a rien fait, on est d'accord.
Ce qu'il y a d'intéressant avec Toronto c'est qu'au contraire de tous les autres festivals, il n'y a pas de prix, il y a juste une sorte de prix du public avec les films qui ont eu les meilleures réactions. Par exemple cette année ce fut Twelve years a slave. On voit le résultat. Même phénomène pour Gravity. Toronto peut se voir comme une sorte d'avant saison aux récompenses, au vue d'un nombre de films incroyables (d'après ce que j'ai compris c'est supérieur à n'importe quel festival) et avec un grand nombre de grosses machines en devenir. Toronto est devenu petit à petit un vrai fief et tant mieux. Au vue des films qui y sont chaque année, il y a un sacré niveau.
SupprimerPas de prix et une véritable importance accordée au public : c'est peut-être (sans doute, à mes yeux) la recette du succès, non ? Messieurs les producteurs, prenez note !
SupprimerJustement c'est toute l'originalité de ce festival! C'est le public qui décide et beaucoup de producteurs commencent à comprendre son importance au fur et à mesure. Surtout qu'encore une fois le choix est assez intéressant. Rien que cette année, il y avait le film sur Mandela, Rush, Kill your darling (film sur la beat generation avec Daniel Radcliffe), Twelve years a slave, Dallas Buyers club, Don Jon, Enemy et Prisonners de Denis Villeneuve, Gravity, Man of tai chi de Keanu Reeves, Philomena de Stephen Frears, Joe de David Gordon Green, How i live now de Kevin McDonald, Under the skin avec Scarlett, le documentaire sur le Dune de Jodorowsky, Horns d'Alexandre Aja, The green inferno d'Eli Roth, Why don't you play in hell de Sono Sion, Le vent se lève de Miyazaki... Tu remarqueras que certains films étaient ou sont en compétition pour les différentes cérémonies. Certains prix semblent décernés par des jury mais pas sur les gros films et comme je l'ai dit il n'y a pas de réelle compétition. Sans compter que beaucoup de films français y sont diffusés. Ce fut le cas de Blood ties de Canet (tiens encore un beau candidat pour ton blog!), Atila Marcel de Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville), L'amour est un crime parfait des frères Larieu, La vie d'Adèle, Le passé, Quai d'Orsay, Une promesse de Patrice Leconte, Un beau dimanche de Nicole Garcia, Jeune et jolie... Des films d'auteur majoritairement mais au moins une certaine visibilité peut être supérieure à celle en France.
SupprimerJe pense qu'il y a, dans ce festival, une vraie réponse à la "pauvreté" de l'offre faite par les studios qui se contentent souvent de répéter les mêmes recettes, voire de les recopier (combien de remakes sortis ces derniers mois ?).
SupprimerMerci pour cet éclairage, camarade Borat !
En tous cas ,je trouve ce festival un peu plus intéressant que les festivals type Cannes ou Deauville. En sachant qu'ironiquement beaucoup films présentés à Cannes se retrouvent ici.
SupprimerTu n'es pas très tendre avec le film... ni avec le compositeur, qu'on aurait tord de réduire à sa participation à la saga Twilight.
RépondreSupprimerLe fait est que j'ai trouvé que ni la réalisation, ni la bande originale ne fonctionnaient, sur ce film. Il faudra sans doute que je fasse l'effort d'écouter une autre oeuvre de Carter Burwell.
SupprimerComme tu le dis, n'est pas Fincher qui veut... Dommage, il y avait un bon sujet.
RépondreSupprimerOui, le sujet aurait pu donner lieu à un meilleur traitement, même s'il s'agit d'actualité encore brûlante (un peu de recul est parfois salutaire).
SupprimerBonjour Laurent, j'ai regretté d'avoir loupé le film à sa sortie. Je vais attendre le film en DVD rien que pour Benedict qui est un acteur vraiment intéressant et au talent étendu. Bonne journée.
RépondreSupprimerC'est clairement le grand Benedict Cumberbatch qui donne tout son intérêt au film. Je serai ravi de lire le billet qu'il saura t'inspirer.
SupprimerBelle journée !