mardi 25 septembre 2018

De vrais mensonges (2010)


Remarqué par nombre de cinéphiles avec "Les apprentis", Pierre Salvadori a continué sa carrière, oscillant entre comédie et tragédie, mais gardant toujours un ton très humain et des personnages typiques. Ceux de ses films, souvent interprétés par des acteurs lui étant fidèles, sont tous un peu cabossés par la vie, mais qui s'en sortent tant bien que mal. L'un de ses films les plus légers, "De vrais mensonges" n'avait pas eu un grand succès, malgré la présence à l'affiche d'Audrey Tautou et de Nathalie Baye. Alors, sommes-nous passés à côté d'un bon film ?

Emilie, qui dirige avec une amie un salon de coiffure, reçoit un jour une lettre d'amour anonyme. Las ! Ne goûtant guère les mots sublimes qu'elle contient, Emilie la jette tout d'abord, avant d'avoir une idée : et si cette lettre, adressée à sa mère, pouvait sauver celle-ci, qui ne s'est toujours pas remise du départ de son mari ? Aux yeux d'Emilie, ce n'est qu'un petit mensonge. Mais il va prendre des proportions qui vont vite la dépasser...

Retrouvant Audrey Tautou après "Hors de prix", Pierre Salvadori s'attaque ici à ce qui s'apparente presque à du théâtre. Peu de lieux d'action, peu de personnages et, surtout, une intrigue que n'aurait pas renié Feydeau. Il ne manque plus que les portes qui claquent. Pourquoi pas, après tout ? Un peu de légèreté est bienvenu, parfois, et pour peu qu'on accepte le contrat, le spectateur peut y prendre grand plaisir.

Mais le fait est qu'on ne retrouve pas dans "De vrais mensonges" l'épaisseur qui faisait toute la saveur d'un film comme "Les apprentis" ou "Cible émouvante". Il n'y a rien de très mémorable dans cette comédie légère qui peine parfois à remplir certains vides. A force de légèreté, Pierre Salvadori frôle parfois le vide avec cette histoire jouant trop souvent sur les quiproquos et les maladresses de ses personnages.

Heureusement, il y a les acteurs. En tête, Audrey Tautou, prouvant qu'elle n'est pas que le personnage d'Amélie Poulain (s'il en était besoin) arrive à être touchante et irritante. Mais c'est surtout la prestation de Sami Bouajila et de Nathalie Baye (particulièrement émouvante dans certaines séquences) qui vaut le visionnage. Ces deux-là s'en sortent avec plus que les honneurs et c'est surtout leurs interprétations qui vaut le détour. 

Une fois, de temps en temps, un film léger fait du bien, même s'il ne laisse guère de souvenirs après son visionnage. S'il est honorable et reste au-dessus du niveau moyen de la comédie française (ce n'est pas très dur, vous en conviendrez), "De vrais mensonges" est à ranger parmi les films "mineurs" de son réalisateur. 


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