dimanche 3 janvier 2021

Jack le chasseur de géants (2013)

Le conte pour enfants "Jack et le haricot magique" n'est pas le plus célèbre des livres de chevets de nos chères têtes blondes. Il put paraître surprenant qu'il soit choisi pour faire l'objet d'une adaptation cinématographique. Mais, après tout, Blanche-Neige eut droit, elle aussi, à une transposition inattendue, non ? Après une production chaotique et un changement de réalisateur en cours de projet, "Jack le chasseur de géants" fut, lorsqu'il arriva enfin dans les salles obscures, fut un four monumental, souvent comparé à celui de "John Carter" (qui semble faire figure de mètre-étalon en la matière).

Autrefois, les géants affrontèrent les hommes et furent vaincus par le pouvoir de la couronne magique brandie par le roi de l'époque. ils vivent désormais dans leur monde, loin dans le ciel. Quand Jack, jeune paysan, entre en possession de haricots magiques, il ne sait pas encore qu'il va, bien malgré lui, créer un passage entre le monde des humains et celui des géants. Mais ces derniers ayant enlevé la princesse Isabella, Jack n'hésite plus et part à sa recherche, même si la guerre entre hommes et géants gronde. 

Quand on exploite un monde imaginaire, tiré ou non d'une œuvre littéraire, l'un des prérequis indispensables est de mettre en place la fameuse suspension d'incrédulité. Et, pour faire adhérer le spectateur, il faut avant tout croire en ce que l'on raconte. Lorsqu'il réalisa l'indépassable trilogie "Le Seigneur des Anneaux", Peter Jackson croyait en l'histoire qu'il racontait et au monde qu'il décrivait : la réussite de l'entreprise devait beaucoup à sa crédibilité. Nombre de créations désireuses d'exploiter des mondes imaginaires ne peuvent se targuer d'avoir rempli ce critère vital. Au visionnage de "Jack le tueur de géants", c'est flagrant : personne ne croit en ce monde et en cette histoire. 

Souffrant sans doute d'une production chaotique (Bryan Singer ne voulait pas faire le film, mais y fut contraint), "Jack le chasseur de géants", hésitant entre spectacle grandiloquent en 3D et contes de fée léger, peine aussi à convaincre parce qu'il ne sait pas trop sur quel pied danser : la légèreté alterne avec le drame, l'aventure avec la romance sans un véritable liant entre tous les ingrédients de la recette.

Déséquilibré, parce qu'il opte pour la noirceur tout en s'ancrant dans une fantasy peu réaliste, "Jack le
chasseur de géants" souffre aussi de graves défauts de production. A l'image des très vilains géants que le héros combat, ce film n'est pas très beau, esthétiquement parlant. Et puis, il faut bien admettre que le casting de "Jack le chasseur de géants" n'attire guère la lumière. Nicholas Hoult fait bien pâle figure dans le premier rôle et se fait voler la vedette par Ewan McGregor chaque fois que ce dernier est à l'écran. 

Depuis la sortie de ce film, réalisé presque contre son gré par Bryan Singer, le réalisateur de "Usual Suspects" est revenu à la licence qui fit sa gloire avec "X-Men : Days of future past" et sa suite, avant de diriger (en partie) "Bohemian Rhapsody", avec le succès que l'on sait, avant de se retrouver empêtré dans une sordide affaire de mœurs. Retrouvera-t-il un jour le statut qui fut le sien ? Une chose est sûre, en tout cas : "Jack le chasseur de géants" n'est pas au nombre des films glorieux de sa filmographie...


 


2 commentaires:

  1. Je trouve ce film sous-estimé, certe esthétiquement c'est pas flamboyant mais pour le reste il coche les cases avec efficacité pour un fantasy que je trouve plutôt bien géré entre l'humour, l'action et l'aventure. Pas un chef d'oeuvre mais un très bon divertissement.

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    1. Comme toujours, je suis content de voir qu'un film a ses défenseurs :)

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