mardi 22 janvier 2013

King Guillaume (2008)



Après la séparation de la bande des Robins des Bois, en 2006, ses membres se sont lancés avec plus ou moins de bonheur dans le cinéma. Jean-Paul Rouve a oscillé entre comédie et film de genre (avec, par exemple, "Sans arme, ni haine, ni violence", qu'il réalisa et "Podium"). Marina Foïs a alterné le bon (avec, notamment, "Polisse") et le moins bon ("Bienvenue au gîte", chroniqué récemment dans ces colonnes, fait partie du lot), Maurice Barthélémy, Pascal Vincent et Elise Larnicol, même s'ils se font plus discrets, sont parfois présents devant et derrière la caméra.
Le dernier larron de la bande, Pierre-François Martin-Laval, alias Pef, ne s'est pas contenté de jouer dans les films des autres. Certes, on l'a vu dans "La tour Montparnasse infernale", ou dans le médiocre "Les meilleurs amis du monde". Mais il est également passé derrière la caméra, avec tout d'abord "Essaye-moi", puis "King Guillaume". Ces deux films (en attendant le prochain, "Les Profs", tiré de la bande dessinée du même nom) sont empreints de la même loufoquerie, mais ne connurent pas le même succès lors de leur sortie. 

Guillaume, conducteur de petit train pour touristes, et sa femme Magali, joueuse de tuba, vivent heureux comme au premier jour de leur amour, même si leur vie est modeste. La grossesse de Magali suffit à leur bonheur et, quand un vieil homme prend contact avec Guillaume pour lui annoncer qu'il est l'héritier du trône de l'île de Guerrelande, la situation se complique. Entre les rêves de fortune de Magali et les hésitations de Guillaume, les cinq (!) habitants de Guerrelande vont tout faire pour que le jeune homme accepte de devenir Roi de leur île, qui n'est pourtant qu'un caillou rocheux dénué de tout intérêt.

Si "Essaye-moi" reçut un joli succès à sa sortie, son deuxième film, "King Guillaume", qui pouvait pourtant se targuer d'un joli casting, n'eut pas l'heur d'attirer les foules. Pourtant, cette comédie mettait en avant la présence de Florence Foresti, l'humoriste en vogue à l'époque.  Ce fut, à mon avis, une erreur : la comédienne n'est clairement pas ce qu'il y a de meilleur dans cette comédie. Florence Foresti est sans doute une excellente humoriste et maîtrise à merveille le one-woman-show, il faut bien avouer qu'elle a encore du chemin à faire en tant qu'actrice.
Par contre, c'est toujours un plaisir de revoir Pierre Richard, décidément trop rare à l'écran (j'avais déjà dit tout le bien que je pensais de lui dans ce billet-là), et qui n'a rien perdu de sa fantaisie avec l'âge. Les autres comédiens endossent également avec bonheur les costumes des loufoques habitants de Guerrelande.

Pef a pour ses personnages une véritable tendresse, cela transparaît tout au long du film. Se moquant gentiment de leurs travers, il n'est cependant jamais cruel. En cela, "King Guillaume" est une comédie "gentille", ce qui fait parfois du bien.

Cela dit, le scénario reste plutôt maigrichon et ne réserve pas vraiment de surprises. D'ailleurs, le film est excessivement court. C'est sans doute le plus gros défaut du film, défaut d'ailleurs inhérent à bien des comédies, si vous voulez mon avis. Passé cela, on peut considérer que "King Guillaume" est un petit film et se satisfaire de ce qu'il a à offrir. Si l'on est client de l'humour de Pef (autrefois connu sous les traits de Pouf le cascadeur, par exemple), à savoir une gentille loufoquerie un brin lunaire, on passera un bon moment devant cette fantaisie. Par contre, pour peu que le spectateur soit plus exigeant, et recherche une histoire plus solide, il sera déçu, à n'en pas douter. C'est sûrement ce qui fit défaut à ce film lors de sa sortie dans les salles obscures...

Souvent burlesque, toujours fantaisiste, mais jamais vulgaire, "King Guillaume" est une comédie gentille, mais bien peu épaisse. Si ce film n'a rien d'incontournable, il n'en méritait pas pour autant l'échec qui fut le sien. 




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