Nous vivons une drôle d'époque. A la faveur d'un buzz, n'importe qui peut, du jour au lendemain, passer de l'ombre à la lumière, avant de retomber dans l'oubli aussitôt. Les cas abondent, de pseudo-vedettes ayant monopolisé les unes, avant d'être avalées par l'anonymat. Le réalisateur Xavier Giannoli, déjà responsable du très beau "A l'origine", s'est penché sur ce phénomène en adaptant "L'idole" (roman de Serge Joncour) : "Superstar", qui mettait pourtant en scène le très bankable Kad Merad, n'a cependant pas atteint le succès attendu.
Martin Kazinski est un homme comme un autre, plutôt modeste, tout le contraire d'une célébrité. Mais, un beau matin, les gens le reconnaissent dans le métro, et se mettent à le photographier sous tous les angles, à lui demander des autographes, bref : à le harceler comme s'il était une star.
Ne comprenant rien à ce qui lui arrive, Martin prend la fuite, avant d'être invité sur le plateau d'une émission de télévision. Sa mésaventure prend alors de toutes autres proportions...
Une chose est sûre : Xavier Giannoli, réalisateur de "Superstar" a un intérêt certain pour le malentendu et les histoires qui bouleversent le destin de gens ordinaires, comme en témoignait déjà "A l'origine". Le présent film portait de belles promesses : s'en prendre aux célébrités éphémères de tel ou tel star de pacotille et (surtout) à celles et ceux qui exploitent ce juteux et peu ragoûtant filon aurait pu donner un film coup-de-poing. Hélas, après un premier quart d'heure presque angoissant, "Superstar" tombe dans les excès qu'il entendait dénoncer.
A en croire le scénario, deux mondes s'affrontent : celui des "gentils" qui s'entassent dans le métro et ne sont finalement que de beaufs prêts à se prosterner aux pieds de la première vedette qui passe, et celui des "méchants", ceux qui produisent les émissions de télévision et roulent en Porsche (je caricature à peine). Cette approche simpliste fait que le film devient vite absurde, dans le mauvais sens du terme, et s'embourbe vite, alors qu'il y aurait eu matière à un vrai questionnement, à une véritable critique (la comparaison avec le sublime "The Truman show" fait du tort au film de Giannoli).
Certes, "Superstar" contient quelques séquences marquantes (notamment au début du film), mais son déroulement (et ne parlons pas de son dénouement) effacent l'impression que ces scènes efficaces donnent. On constatera également que l'interprétation est assez peu réussie, Kad Merad utilisant excessivement le même registre, tandis que Cécile de France semble à peine croire au personnage qu'elle incarne. Quelques jolis seconds rôles sont cependant à souligner, même s'ils ne suffisent pas à relever la moyenne...
Mise en abyme vertigineuse par instants, tragédie poussive la plupart du temps, "Superstar" ne réussit finalement pas à convaincre. Malgré une belle réalisation, c'est un scénario qui patine et une interprétation essoufflée qui prévalent. Gageons que Xavier Giannoli saura, dès son prochain film, de nouveau faire vibrer ses spectateurs.
Je l'ai dans ma pile... D'après ce que tu en dis, ça va encore pas être un grand moment de cinéma :(
RépondreSupprimerComme tu as pu le lire, j'ai été déçu. Mais rien ne dit que tu n'apprécierais pas ce film : à l'occasion, je serai lecteur de ton avis.
SupprimerBonjour, je me rappelle ne pas avoir détesté ce film, bien au contraire car j'avais trouvé que le sujet sortait de l'ordinaire, ce qui n'est pas si mal. http://dasola.canalblog.com/archives/2012/09/05/25031447.html Bonne fin d'après-midi.
RépondreSupprimerJe n'ai pas détesté ce film, mais ai simplement regretté qu'il ne soit pas un peu plus acide, surtout dans sa deuxième moitié.
SupprimerMerci d'être passée !