jeudi 9 avril 2015

Et (beaucoup) plus si affinités (2013)


Ça devient un grand classique, dans ces colonnes : le film dont il est aujourd'hui question est une nouvelle fois affublé d'un titre à pleurer. "What if" est devenu, par la magie de la distribution française, "Et (beaucoup) plus si affinités". Cette énième traduction de titre donne des envies de s'enfuir vers le Québec, où ce film a eu droit à un vrai titre : "Et si jamais".
Je ne vais pas m'acharner sur le titre, d'une part parce que ça ne sert à rien, et d'autre part parce qu'il ne faut pas juger un livre sur sa couverture, ni un film selon son titre. Toujours est-il que je reste persuadé qu'il n'a pas aidé ce film à drainer les foules dans les salles. Pensez donc : ils furent à peine 20 000, en France, à aller voir ce que l'affiche annonçait comme le "Quand Harry rencontre Sally" d'aujourd'hui.

A une soirée organisée par son meilleur ami, Wallace, qui porte encore le deuil de sa dernière histoire d'amour, rencontre Chantry. Elle est charmante, drôle, sarcastique : le courant passe immédiatement entre les deux jeunes gens. Seulement, il y a un hic : Chantry est en couple depuis cinq ans avec Ben. Qu'à cela ne tienne, Chantry et Wallace deviennent amis, avec le temps, leurs liens deviennent plus forts, sous le regard de leur entourage.
Et si l'amitié entre un homme et une femme était possible, finalement ?

Chronique de deux jeunes gens coincés dans la célèbre friend-zone, "Et (beaucoup) plus si affinités" est, n'importe qui l'aura compris, une comédie romantique. Pour se démarquer de l'immense population de cette catégorie de films, il faut un angle d'attaque, un ton bien particuliers. Le fait est que nous sommes là en présence d'un film qui dispose de son identité propre. Mieux encore, "Et (beaucoup) plus si affinités", malgré son titre horripilant, est très réussi. C'est grâce à un scénario bien ancré dans son époque, usant d'un ton souvent sarcastique, parfois cru, toujours vrai, que le miracle s'accomplit. Michael Dowse, le réalisateur, qui n'avait alors pas marqué la mémoire du public (et ne risque pas de le faire, au vu de la distribution du présent film) et son scénariste Elan Mastai, s'emparant de la pièce de théâtre "Toothpaste and cigars", livrent ici un film dans lequel toute une génération se reconnaîtra. 

L'autre excellente surprise de ce film réside dans le casting. Les deux acteurs principaux sont absolument remarquables. Daniel Radcliffe, qui confirme avoir rangé sa robe de sorcier au placard, étonnera ceux qui l'avaient découvert dans la saga " Harry Potter". Face à lui, l'étonnante Zoe Kazan s'avère surprenante, tenant la dragée haute à son partenaire (tous deux ont, paraît-il, beaucoup improvisé lors du tournage). Les seconds rôles sont également fort bien servis : le couple détonnant formé par Adam Driver (attendu au tournant puisque faisant partie du casting du prochain "Star Wars") et Mackenzie Davis, par exemple, apportent une touche humoristique (mais pas que) bienvenue. 

Frais, actuel, souvent drôle, parfois touchant, "Et (beaucoup) plus si affinités" est finalement une très bonne surprise qui ravira les amateurs de comédies romantiques et rassurera nombreux de spectateurs que le cinéma a laissé au bord de la route. Une fois de plus, c'est du côté du cinéma indépendant que vient cette bonne nouvelle. 





8 commentaires:

  1. Daniel Radcliffe? peu importe l'histoire du film, je regarde! j'adore cet acteur qui a tout d'un grand, et qui a réussi à se sortir du rôle, pourtant envahissant, d'Harry Potter. Je te recommande Kill your Darlings (il ne me semble pas l'avoir vu sortir en salles alors il a peut être sa place sur ton blog) sur la beat generation.
    Ce week end, je me laisserai tenter par ce What if (au titre bien pourri en français c'est vrai)

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    1. Daniel Radcliffe semble réussir son "après", avec des choix parfois inattendus, mais qui lui donnent l'occasion de montrer son talent. Ce charmant "What if" vaut le déplacement, en grande partie pour lui.
      Merci de ta fidélité, Mel !

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  2. Ah ouiiiiiiiii ! Je l'avais repéré, celui-là, mais j'ai l'impression qu'il n'est même pas sorti chez moi. Enfer et damnation ! Il me reste à compter avec une projection télé...

    Ce genre d'histoire peut me plaire, je crois, et le duo d'acteurs principaux a l'air sympa. Daniel Radcliffe doit encore faire mieux pour nous faire oublier Harry, sans doute, mais il est sur la bonne voix. Quant à Zoe Kazan, je l'avais trouvé chouette dans "Elle s'appelle Ruby". Le film que tu nous présentes part donc avec un a priori favorable, en ce qui me concerne.

    Bon week-end, Laurent !

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    1. Bonjour Martin,
      j'espère que tu pourras visionner ce film et nous livrer ton ressenti à son sujet.

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  3. Celui-là non plus, je ne me souviens pas d'en avoir entendu parler. Chouette un de plus à rajouter sur ma liste !

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    1. Et l'article que tu lui consacreras aura toute mon attention, chère Chonchon ;-)

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  4. Bonjour ici aussi Laurent,

    J'ai vu ce film un peu par hasard et ce fut vraiment une très agréable surprise, il mérite donc amplement une deuxième chance via DVD ou autres supports. Les acteurs sont particulièrement bons et je pense n'avoir jamais été aussi convaincue par le jeu de Daniel Radcliffe avant ce film, qui change agréablement de registre en sortant un peu de son genre de prédilection, à savoir le fantastique. Bref, un film à voir, sans aucun doute :-)

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    1. Bonjour, Chez Sentinelle...et bienvenue sur ce blog :)
      Une belle surprise que ce film, qui prouve que Daniel Radcliffe peut être autre chose que le petit sorcier de Poudlard...

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