lundi 7 décembre 2015

Puzzle (2014)


Pour une fois, je me dois de commencer cet article en saluant l'élégante traduction d'un titre de film. "Third person", le dernier long métrage de Paul Haggis, auréolé d'un Oscar pour "Collision" est en effet devenu "Puzzle" lorsqu'il arriva dans les salles hexagonales. Hélas pour lui, cela ne fut pas suffisant pour assurer son succès critique

Paris, New York, Rome : dans ces trois villes, des couples se font, se défont, s'aiment, se mentent, se trahissent. Il y a l'écrivain en panne d'inspiration et sa maîtresse, manipulatrice mais fragile. Il y a cet espion industriel et une étrange gitane qui semble jouer avec lui, tout en cherchant à retrouver sa fille. Il y a aussi cette jeune femme perdue, qui ferait tout pour revoir son fils, que la justice lui interdit de rencontrer. Tous ces individus sont en proie à l'amour, sous toutes les formes qu'il puisse revêtir, et en souffrent...
Et si ces destins étaient liés entre eux ? 


Une accroche ambitieuse, un casting de prestige : il est  a priori étonnant que "Puzzle" ait rencontré un tel échec public (et critique) lors de sa sortie en salles. Paul Haggis avait, auparavant, rencontré un beau succès avec son "Collision" ou avec "Million dollar baby". L'échec est donc inattendu, de la part de pareil réalisateur. Il est pourtant tangible et, une fois le film visionné, finalement mérité.

En effet, une fois arrivé le générique de fin, après plus de deux heures de film (et deux heures, c'est long), on peut n'être pas convaincu de la réussite de l'entreprise. Le twist qu'on attend depuis 137 minutes laisse le spectateur sur sa faim, au point qu'on a juste envie de se demander "et alors ?". Certes, on a eu droit à de très belles images (qui laissent à penser que Rome, New York ou Paris sont des villes dignes de catalogues), à une distribution haut de gamme, mais dans quel but ?

Que nous ont raconté Paul Haggis et ses acteurs, qu'il s'agisse de Liam Neeson, d'Olivia Wilde, de James Franco, d'Adrien Brody, de Mila Kunis, de Maria Bello ou de Kim Basinger (quand je vous parle de casting exceptionnel, le mot n'est pas galvaudé) ? Les malheurs que s'infligent (souvent eux-mêmes, d'ailleurs) des femmes et des hommes qui voudraient être aimés, tout simplement ? Les tourments de l'écrivain face à ses fantômes ? Rien n'est clair (ce qui n'est pas foncièrement répréhensible) mais aucun indice n'est donné au spectateur pour se faire son idée (ce qui est plus discutable). 

Alors, certes, "Puzzle" est beau et bien filmé, mais regorge de clichés et en devient souvent caricatural. Mais ce n'est pas là son plus grand défaut. Quand le rideau tombe sur ce "Puzzle" de luxe, une impression demeure : celle de s'être trouvé face à un casse-tête auquel il manquerait tellement de pièces qu'il devient finalement inintéressant d'y perdre son temps. Annonçant crânement un film choral dont les personnages ont un destin lié par un lourd secret, "Puzzle", malgré ses belles images et son casting haut-de-gamme, fait l'impression d'une baudruche qui se dégonfle au fur et à mesure de son déroulement. 


2 commentaires:

  1. Jamais entendu parler. Et peut être que c'est pour le mieux!

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    1. Effectivement, je pense que tu peux passer ton chemin.
      Merci de ta fidélité, Mel :)

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