Les idées les plus simples sont parfois les plus riches. Reste ensuite à savoir les exploiter, les "vendre", comme on dit. Cette deuxième étape est souvent la plus compliquée et la moins réussie. Le film "Man from Earth", inspiré d'un roman de Jerome Bixby, romancier de science-fiction, pianiste et peintre (entre autres), est passé sous le radar de nombre de spectateurs. Malgré quelques prix (notamment au festival de Rhode Island), il attendit quatre ans avant de sortir en France, uniquement sur le marché de la vidéo.
Parce qu'il a décidé de quitter le lycée où il enseigne depuis dix ans, les collègues et amis de John se rendent chez lui, surpris par ce choix brutal. Regroupés dans son salon, ils vont apprendre de sa bouche l'incroyable vérité : John est âgé de 14 000 ans et il est temps pour lui, qui ne vieillit pas, de partir avant d'attirer la méfiance. Alors qu'il fait le récit de sa vie, John provoque un débat passionné. Dit-il vrai ou est-il un mythomane ?
Comme vous avez pu le lire, le pitch de base de "The man from Earth", qui donna lieu à une suite ("The man from Earth : Holocene", sorti uniquement en téléchargement) est redoutablement simple et aurait pu donner lieu à un film à gros budget, avec un traitement spectaculaire. C'est à l'extrême opposé du spectre que se situe le film de Richard Schenkman Avec un budget sans doute équivalent à une journée de tournage du premier blockbuster venu, "The man from earth" se concentre sur ses personnages et sur le débat qu'ils ont suite à la révélation du héros. L'idée de base, terriblement gonflée, ne donne donc lieu qu'à des paroles et on se prend souvent à ne voir en ce film qu'une pièce de théâtre.
Le pitch est simple et pourrait être efficace. Cependant, la réalisation, dont on pourrait croire qu'elle a été pensée pour le petit écran, ainsi que l'interprétation, dépourvue de chaleur, pêche en défaveur du film. Dans le décor dépouillé (pour cause de déménagement), c'est surtout la frilosité qui s'installe et on peine à s'intéresser à ses beaux esprits qui essaient de comprendre si, oui ou non, leur ami est ce qu'il prétend être. Ajoutons à cela une version française assez médiocre et le tableau sera complet : "The man from Earth", partant d'une promesse potentiellement riche, a nombre de handicaps qui l'empêchent de la tenir.
Le pitch est simple et pourrait être efficace. Cependant, la réalisation, dont on pourrait croire qu'elle a été pensée pour le petit écran, ainsi que l'interprétation, dépourvue de chaleur, pêche en défaveur du film. Dans le décor dépouillé (pour cause de déménagement), c'est surtout la frilosité qui s'installe et on peine à s'intéresser à ses beaux esprits qui essaient de comprendre si, oui ou non, leur ami est ce qu'il prétend être. Ajoutons à cela une version française assez médiocre et le tableau sera complet : "The man from Earth", partant d'une promesse potentiellement riche, a nombre de handicaps qui l'empêchent de la tenir.
On notera également quelques jolis trous dans la raquette. Le plus visible fragilise l'ensemble de l'édifice : si John préfère partir, c'est pour garder son secret intact (ce qu'il réussit après tant d'années), mais ce ballot choisit de tout déballer à ses amis, ce soir-là. J'avoue me gratter encore la tête quant aux motivations de ce drôle de héros.
Si l'on voit "The man from the earth" comme un petit film aux grandes ambitions, on peut se satisfaire du résultat. Mais, si l'on pose quelques exigences, on descend vite du train en marche, pour laisser tout ce petit monde pérorer dans son coin. Chacun son choix.
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