mercredi 17 juillet 2013

Endiablé (2000)


L'intervention du fantastique dans la comédie a donné lieu à de nombreux films, souvent inégaux. Pour un traitement en finesse à la façon de "Un jour sans fin", combien de "Ma vie est un enfer" ? De longue date, les cinéastes ont utilisé le fantastique pour apporter un peu de piment à des comédies qui auraient été bien palotes sans cet ajout, ou pour mettre un peu plus en relief des thèmes qui leur étaient chers (l’incontournable "La vie est belle" de Frank Capra, reste un modèle du genre). "Endiablé" ("Bedazzled", en version originale) est à ranger dans la catégorie des comédies où intervient un élément fantastique, mais n'a pas pour autant marqué les esprits lors de sa sortie. 

Elliott est ce qu'on peut appeler un loser. Mal considéré par tous, ce brave garçon désespérément célibataire rêve de conquérir le coeur d'une jolie collègue qui l'a à peine remarqué.
C'est le moment que choisit Satan en personne pour surgir dans son existence et lui permettre d'exaucer sept de ses voeux. Naturellement, le diable (ou plutôt la diablesse, puisqu'elle a ici les traits et la plastique d'Elizabeth Hurley) va se faire un malin plaisir d'interpréter à sa guise les souhaits du malheureux.

Réalisé par Harold Ramis (le docteur Egon Spengler de "SOS Fantômes"), "Endiablé" est le remake de "Fantasmes", un film de Stanley Donen (surtout connu pour ses comédies musicales, comme "Charade") réalisé en 1967. Si l'original n'a pas marqué les mémoires, la version de Ramis ne le fera pas non plus, il faut bien le reconnaître. Malgré quelques maigres trouvailles scénaristiques et une poignée de gags qui font sourire, cette comédie s'avère au final poussive et assez ennuyeuse. Les coupables, en l’occurrence, sont plusieurs : la réalisation, extrêmement plate et manquant cruellement de rythme (et je ne parle pas des multiples répétitions d'effets se voulant comiques), et les acteurs, manquant cruellement de conviction.

Au premier rang du casting, Brendan Fraser, acteur auquel je n'arrive pas à trouver le moindre talent, traverse ce film avec l'air navré du type qui n'a pas compris ce qui lui arrive. Elisabeth Hurley, quant à elle, a beau être diaboliquement sexy (et n'être pas avare de ses charmes), il lui reste pas mal de chemin pour devenir une grande actrice, qu'on admirera pour autre chose que son physique.

Harold Ramis a réalisé quelques belles comédies (le déjà cité "Un jour sans fin" et, dans une moindre mesure, "Mafia Blues", par exemple), mais "Endiablé" fait pâle figure en comparaison de celles-ci. L'échec commercial (et critique) de ce remake inutile d'un film oublié en dit long sur sa réussite, pour une fois. Ce qui fait défaut à ce dernier réside essentiellement dans une réalisation et une interprétation qui auraient du lui donner le punch et l'intérêt nécessaire. Faute de cela, vous pouvez passer votre chemin sans regret. 





7 commentaires:

  1. Une comédie lourdingue sans la moindre saveur. On ne peut plus dispensable il est vrai.

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    1. A éviter, à moins d'être amateur de comédie plutôt épaisse...merci d'être passé !

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    2. En même temps Je n'aime pas du tout ce genre de comédie.

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  2. Il m'avait fait rire quand j'étais ado, mais il faut avouer que je n'avais pas un humour très fin. Et puis j'étais quand même réaliste, je savais que c'était une belle bouze. Je plussoie "ce remake inutile d'un film oublié". Je crois que tout y est dit.

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    1. Effectivement, c'est un film pour rien. Merci de ta fidélité à ce blog !

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  3. Oups... on l'a enregistré et pas encore vu ! Tant pis, je regarderai quand même pour le mettre dans ma collec !

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    1. Je serai ravi de lire ton avis à son sujet... merci de ton passage !

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