On a tous nos moments de faiblesse. Malgré les nombreuses déceptions qu'elle a causé chez moi, je reviens régulièrement vers la comédie française, espérant que, dans le nombre de films produits sous sa bannière, se trouve une pépite qui m'aurait échappé à sa sortie. Il n'y a pas si longtemps, fut diffusé (sur je ne sais plus quelle chaîne de la TNT) le film "Plan de table", dont je n'avais pas entendu parler lors de sa sortie : son résultat au box-office fut en effet désastreux. Il bénéficia donc du doute et le voici maintenant traité dans ces colonnes.
Pour une fois, tout commence par un mariage, à ceci près que la mariée et son ex s'offrent un dernier moment intense sur la table dressée pour la fête. Le plan de table, bouleversé par leurs ébats, est reconstitué à la va-vite par l'amant. Et, ce faisant, l'homme modifie le destin des convives.
Qu'à cela ne tienne, grâce à plusieurs retours en arrière, il aura l'occasion de corriger le tir, encore et encore.
Le postulat de base du film, s'il louche fortement vers celui du merveilleux "Un jour sans fin", aurait pu être à la base d'une comédie sympathique, voire audacieuse. Après tout, les anglo-saxons n'ont pas le monopole de la comédie (romantique ou pas). Utiliser comme point d'ancrage le grand jour du mariage était également une bonne idée, a priori. Hélas, et pour faire cesser tout suspense, la mécanique ne fonctionne tout simplement pas, dans le cas de "Plan de table". Et j'ai la très nette impression que ce qui cause pareille impression, c'est le scénario, particulièrement déséquilibré.
Allant et venant entre ses personnages, sans prendre le temps de les enraciner dans l'histoire, le scénario en fait des caricatures plus que des protagonistes à part entière. Entre un médecin infidèle interprété par l'agaçant Franck Dubosc, sa nunuche de femme (pauvre Elsa Zylberstein) et une mariée sans épaisseur (Louise Monot, transparente), les invités de ce mariage ne sont que peu crédibles.
Alors qu'ils devraient être les composants essentiels de pareil exercice de style, ils contribuent au naufrage. Facteur aggravant, les acteurs sont, il faut le reconnaître, plutôt mauvais, la palme revenant à l'exaspérante Audrey Lamy, suivie de peu par Shirley Bousquet (décidément bien mal inspirée dans ses choix), en femme de galeriste alternant entre nymphomanie et désir d'enfant.
Au bout d'un moment, le spectateur peut se lasser des gesticulations des personnages et renoncer à participer au jeu qui consiste à bouleverser le destin. Loin du célèbre effet-papillon, le pachydermique jeu de dominos mis en scène par Christelle Raynal (également co-scénariste et qui a un petit rôle dans le film) s'avère une pâle déclinaison d'un exercice de style qu'on a vu cent fois plus réussi par ailleurs. On retiendra de "Plan de table" deux leçons (qui, à bien y réfléchir, tombent sous le sens) : ne pas se risquer sur des territoires déjà balisés par d'autres plus talentueux et ne pas inviter son ex à son mariage.
Je pense que c'était sur w9 que tu l'as vu puisque j'ai pu le voir sur m6 (même groupe). Banal déja vu même pas drôle et morale à deux balles.
RépondreSupprimerAbsolument, c'est sur cette chaîne que j'ai subi ce film...et, comme tu le dis, c'est une comédie pas drôle, une de plus à l'actif du cinéma français...
SupprimerJ'ai osé la regarder de mon propre chef. Mais il y a quand même une bonne idée dans tout ça, c'est l'exploration du champ des possibles et je ne m'attendais pas à ce que l'histoire soit imaginée par le personnage qui réfléchit au plan de table idéal.
RépondreSupprimerLe souci, c'est que les histoires sont mauvaises et pas vraiment drôles, que les personnages n'ont rien de sympathique. Bref c'est raté, comme d'habitude
Voilà ! Tout est dit. La voix de la sagesse a (encore) parlé.
SupprimerMerci, Mel !