On ne compte plus les films inspirés de l'oeuvre de Philip K. Dick. Du grandissime "Blade Runner" à "Total Recall", en passant par "Minority Report", cet écrivain a alimenté et alimente encore les scénaristes, au point qu'on met souvent son nom en avant sur l'affiche de films n'ayant qu'un vague rapport avec leur ascendance romanesque. "Planète hurlante" ("Screamers", en version orignale) est loin d'être le plus connu des longs métrages tirés de l'imagination fertile de Dick. Pourtant, avec le temps, cette oeuvre de science-fiction a gagné ses galons auprès des amateurs du genre.
2078 : la crise de l'énergie a été vaincue grâce à la découverte d'un minerai, le bérynium, présent sur la planète Sirius 6. Mais les radiations mortelles dégagées par ce matériau ont conduit les mineurs à se révolter et à rejoindre l'Alliance dans la guerre l'opposant au Nouveau Bloc Economique. Sur la planète ravagée, les derniers membres de l'Alliance vont devoir affronter bien des dangers, dont les pires sont sans doute les hurleurs, monstres mécaniques prêts à tuer...
Une chose est certaine, au visionnage de "Planète hurlante" (qui eut droit à une suite, sortie en direct-vidéo) : le budget attribué à ce film n'avait rien à voir avec les blockbusters de l'époque. Le québécois Christian Duguay (qui sera amené plus tard à réaliser des films tels que "Jappeloup" ou "Belle et Sébastien, l'aventure continue") a probablement du faire avec les moyens du bord et réviser ses ambitions à la baisse. Cependant, il faut tout de même pointer les maladresses qui émaillent cette série B qui a mis du temps à s'assumer.
On pourra grimacer devant les effets spéciaux un peu cheap et l'évident manque de moyens qui pesa sur "Planète hurlante", mais on peut aussi en apprécier le côté crade et fatigué, après tout. Ce n'est pas ici que se loge le défaut majeur du film : c'est dans son scénario, parfois confus et tournant sur lui-même que se situe la faille dans la cuirasse. Les enjeux sont rapidement évoqués, et ne donnent pas suffisamment d'intérêt à la quête qu'entreprennent les héros, aussi périlleuse fût-elle.
Il est cependant de nombreux points positifs à porter au crédit de "Planète hurlante", à commencer par son ambiance, que renforcent ses décors à l'abandon et ses interprètes, pour la plupart convaincants. Peter Weller, révélé par "Robocop" et qui ne réussira jamais à s'affranchir du rôle cybernétique offert par Paul Verhoeven (mais je m'égare), incarne ici un officier désabusé et suffisamment badass pour qu'on le prenne en sympathie et contrebalance le jeu maladroit d'Andrew Lauer à ses côtés (et je n'évoque même pas Roy Dupuis, caricatural). La ravissante Jennifer Rubin apporte, quant à elle, une touche féminine (même si elle arrive un peu tard dans l'intrigue).
On pourra grimacer devant les effets spéciaux un peu cheap et l'évident manque de moyens qui pesa sur "Planète hurlante", mais on peut aussi en apprécier le côté crade et fatigué, après tout. Ce n'est pas ici que se loge le défaut majeur du film : c'est dans son scénario, parfois confus et tournant sur lui-même que se situe la faille dans la cuirasse. Les enjeux sont rapidement évoqués, et ne donnent pas suffisamment d'intérêt à la quête qu'entreprennent les héros, aussi périlleuse fût-elle.
Il est cependant de nombreux points positifs à porter au crédit de "Planète hurlante", à commencer par son ambiance, que renforcent ses décors à l'abandon et ses interprètes, pour la plupart convaincants. Peter Weller, révélé par "Robocop" et qui ne réussira jamais à s'affranchir du rôle cybernétique offert par Paul Verhoeven (mais je m'égare), incarne ici un officier désabusé et suffisamment badass pour qu'on le prenne en sympathie et contrebalance le jeu maladroit d'Andrew Lauer à ses côtés (et je n'évoque même pas Roy Dupuis, caricatural). La ravissante Jennifer Rubin apporte, quant à elle, une touche féminine (même si elle arrive un peu tard dans l'intrigue).
On peut voir "Planète hurlante" comme un péché mignon (même si ce terme est particulièrement mal adapté), voire comme un nanar revendiqué et assumé. On a le droit d'y prendre du plaisir, mais ce n'est en rien impératif : on peut aussi passer son chemin.
Passer son chemin ? Pas si vite, il me semble. Etonnamment, nombreux sont les amateurs de P.K. Dick qui voient dans cette modeste adaptation un reflet parmi les plus fidèles de l'univers paranoïaque issu des romans. Ses qualités formelles mises à part, il est peut-être sur ce point supérieur aux classiques aujourd'hui adulés que sont "Blade runner" ou "Minority report". Mais si n s'en tient sur le strict plan cinématographique, le fait est que Duguay n'a ni l'étoffe d'un Scott, ni celle d'un Spielberg. La preuve en est la suite de sa filmo qui se partage entre le potable et le médiocre, à l'image de ce récent "sac de billes" dont je viens de faire étal sur mon blog.
RépondreSupprimerSans doute rebuté par sa forme, j'ai laissé passer ce film sans y voir la grande adaptation que tu décris. Heureusement que tu es là pour le défendre, Prince...
SupprimerQuant au "Sac de billes" de Duguay, je passerai mon chemin, pour n'en garder que le souvenir littéraire de mes jeunes années.
Merci.
Planète Hurlante...un film que j'aime beaucoup ! Je l'ai vu y'a 2 ans (il n'est jamais trop tard pour découvrir un film) et dans l'ensemble j'ai été plutôt bien surprise par ce que j'ai vu. Une bonne ambiance, des acteurs corrects, les effets spéciaux sont un peu vieillot (on va dire ça) mais ça passe. Un film de SF un peu sombre. :)
RépondreSupprimerCe film a donc ses défenseurs parmi mes camarades blogueurs, et j'en suis bien content, étant passé à côté.
SupprimerMerci de ton passage, Avel.
J'avais vraiment adooooré la nouvelle de Philip K. Dick et même si je me doute bien qu'il n'a pas l'air d'être un chef-d'oeuvre, cette Planète Hurlante me fait vraiment de l'oeil depuis un moment !
RépondreSupprimerIl semble que je n'ai pas été le bon public, pour cette fois...tente ta chance, Tina ;-)
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