Si on m'avait dit un jour qu'un film de Barry Levinson (à qui l'on doit tout de même "Rain Man" ou "Good Morning Vietnam", pour n'en citer que deux), avec le vénéré Bill Murray en tête d'affiche, sortirait directement en vidéo (du moins en France), l'étonnement aurait été au rendez-vous. Mais, ces dernières années, la distribution des films touchant parfois au paranormal, plus rien ne surprend les cinéphiles. Inspiré de faits réels, "Rock the Kasbah", avec également Bruce Willis, Zooey Deschanel et Kate Hudson a donc contourné les salles obscures. Faut-il s'en lamenter ?
Autrefois manager d'artistes célèbres et reconnus, Richie Lanz n'est plus que l'ombre de lui-même et s'est inventé un passé glorieux. La tournée de la dernière chance s'offre à lui, avec un concert humanitaire en Afghanistan. Il y entraîne une jeune chanteuse réticente qui lui file entre les doigts dès l'arrivée à Kaboul. Qu'à cela ne tienne, Richie va rebondir : la voix d'une jeune afghane sera l'instrument de sa renaissance. En la poussant à participer au télé-crochet à succès du moment, c'est aussi lui-même qu'il va révéler...
Inspiré de l'histoire de Setara Hussainzada, première femme ayant participé à l'émission "Afghan Star" (et déjà narrée dans le documentaire éponyme), "Rock the Kasbah" est une nouvelle déclinaison d'un schéma déjà éprouvé : celui de l'homme retrouvant un sens à sa vie, grâce aux autres. Rien de bien nouveau sous le soleil d'Afghanistan, donc. Et c'est bien dommage, car on avait ici pas mal d'ingrédients d'une réussite potentielle.
Ne nous voilons pas la face, "Rock the Kasbah" est un film raté, en grande partie parce qu'il manque d'épaisseur et de structure, ressemblant souvent plus à une succession de sketchs destinés à mettre en vedette le personnage incarné par Bill Murray, au cours de ses rencontres, souvent improbables. Le choc des civilisations, a fortiori dans le contexte d'un pays en guerre depuis toujours ou presque, aurait pu donner une toile de fond riche, mais qui n'est ici que survolée et jamais bien exploitée. Quant aux personnages, on a du mal à s'attacher à eux (mis à part, peut-être, celui de la jeune Afghane à la voix d'or, incarnée par Leem Lubany).
Personnage central du film, Bill Murray est égal à lui-même, dans une énième incarnation du type cool, un brin mystificateur, et finalement plus fragile qu'il ne veut bien le montrer. Autour de lui gravite toute une galerie de personnages hétéroclites, de la prostituée au grand cœur au mercenaire en manque d'action, en passant par les trafiquants en tout genre. Mais la nature même du "héros" (les guillemets ne sont pas superflus) empêche presque toute empathie et rend difficile l'attachement aux protagonistes et donc à ce qui leur arrive...
Succession de scènes rarement touchantes, souvent ratées, "Rock the kasbah" manque d'épaisseur et de rigueur. Son scénario, lâche et plein de trous, gâche une belle histoire qui méritait un meilleur traitement.Pour ne rien arranger, "Rock the Kasbah" n'utilise même pas l'excellent et (presque) éponyme morceau de The Clash.
Quel gâchis...
Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2017, catégorie "Film non sorti en salles".
Ah ? Tu fais le challenge ! Waouh, et bon courage ! ;)
RépondreSupprimerOui, j'ai craqué : cela dit, je ne me mets aucune pression.
SupprimerJe n'avais pas entendu beaucoup de bien sur ce film tu fais que confirmer :)
RépondreSupprimerBon courage pour le challenge hâte de lire les chroniques de chaque film !
ps : ton petit interview est ENFIN en ligne sur mon blog.
Bon dimanche
Merci du passage, Laura, et un immense MERCI à toi pour ton article. C'est une très belle initiative.
SupprimerBeau dimanche !
Oooh pas vu ce film (je découvre son existence par ton billet !) mais super choix pour le Movie Challenge
RépondreSupprimerMerci, m'dame ;-)
Supprimer