vendredi 28 avril 2017

L'homme bicentenaire (1999)


Les robots sont parmi nous, ou ne sauraient tarder, en tout cas, à nous entourer, pour le meilleur et pour le pire. Quand il adapta "L'homme bicentenaire" d'Isaac Asimov (le romancier qui édicta les trois lois de la robotique), Chris Colombus ne voyait sans doute dans son sujet qu'une théorie, qui depuis a pris corps. Mal reçu lors de sa sortie, malgré la présence à l'affiche de Robin Williams, "L'homme bicentenaire" a-t-il gagné en pertinence ? 

Au début du XXIème siècle, les robots domestiques sont devenus choses courantes. Richard Martin fait l'acquisition d'un modèle ND-R114, bientôt baptisé Andrew. 
Mais, en plus des tâches ménagères dans lesquelles il excelle, Andrew va vite apprendre la créativité et l'analyse, au contact des humains, et envier leur condition. Peu à peu, alors que ceux qui l'entourent vieillissent puis meurent, Andrew se fixe un nouvel objectif : devenir humain et, de fait, mortel. 


Adaptation de la nouvelle éponyme d'Isaac Asimov, "L'homme bicentenaire" a pu désarçonner son public, lors de sa sortie en salles. Présenté comme un film d'anticipation avec dans le premier rôle un acteur réputé pour ses talents d'amuseur (Robin Williams avait déjà collaboré avec Chris Columbus pour "Mrs Doubtfire"), ce film à l'affiche austère donne l'impression, au visionnage, de ne pas savoir sur quel pied danser. Alors qu'il s'aventure sur un territoire où les questionnements sont multiples et pourraient déboucher sur un conte philosophique, "L'homme bicentenaire" prend souvent des allures de comédie familiale, voire de sitcom moyenne. 

Chris Colombus n'était sans doute pas le réalisateur idéal pour mettre en images le périple d'Andrew, curieux androïde en quête d'humanité. Sombrant souvent dans la facilité, celui qui réalisa également "Maman j'ai raté l'avion" donne par moments au film des allures de comédie familiale, alors qu'il avait entre les mains le matériau d'une fable philosophique. Au vu de la filmographie de Columbus, on peut douter du bien-fondé d'un tel choix. Hésitant visiblement quant au ton à adopter pour raconter l'histoire qu'il a en charge, Colombus livre un film tiède, trop long et dont on ne retient que quelques scènes et, surtout, l'impression d'être passé à côté d'un gros potentiel.

On appréciera cependant la performance remarquable du regretté Robin Williams, dont la prestation, sous la carcasse du robot, laisse souvent pantois d'admiration, au point qu'on puisse le trouver meilleur lorsqu'il revêt la carcasse d'Andrew que lorsqu'il prend apparence humaine (dans la deuxième moitié du film). Face à lui, les seconds rôles s'en sortent avec les honneurs, en particulier Embeth Davidz (vue aussi dans "La liste de Schindler"), dans un double rôle.

Reposant essentiellement sur les épaules de son interprète principal, "L'homme bicentenaire" n'a cependant pas l'épaisseur attendue. Avec un metteur en scène moins consensuel et plus incisif, on aurait sans doute eu droit à un grand film. Cet "Homme bicentenaire" n'a hélas rien du long métrage prophétique qu'il aurait pu être.



10 commentaires:

  1. En voyant le titre de ta nouvelle chronique, j'ai tout de suite penser "ah oui, ce film qui est moins un film de SF qu'un film familial". Et tu y reviens à plusieurs reprises dans ton commentaire. J'ai gardé par contre un excellent souvenir du cycle des robots d'Isaac Asimov, j'y reviendrai un jour pour le reprendre à zéro et compléter le cycle, que je n'ai jamais lu entièrement.

    ps : j'ai supprimé mon précédent commentaire pour corriger une faute d'inattention ;)

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    1. Il faudra un jour que je lise ce cycle. "Fondation", du même auteur, m'était tombé des mains...

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    2. J'avais commencé le cycle Fondation il y a deux ans je crois, et j'ai laissé tomber au troisième ou quatrième tome. J'en avais franchement marre mais c'était intéressant de se rendre compte à quel point la série Star Wars s'était inspirée de Fondation. J'ai un souvenir beaucoup plus enthousiaste concernant le cycle des robots. Certes, je les ai lus il y a longtemps mais je pense que je les relirai avec autant de plaisir vingt ans plus tard (misère de misère).

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  2. Mais non ce n'est pas un film "tiède"! Il faut le voir uniquement par le bout de la lorgnette du personnage qu'est Andrew.
    Et là, on est littéralement pris par l'histoire de ce robot qui veut devenir le plus humain possible en prenant le choix de devenir mortel et dont la scène finale est d'ailleurs très explicite sur l'euthanasie...

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    1. Comme toujours, je suis content de lire un avis plus positif sur un film qui ne m'a guère emballé. Je persiste à penser que l'approche de Colombus n'était pas la plus pertinente.

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  3. Pas convaincu non plus. Beaucoup trop mièvre et son retro futurisme paraît plus vieillot qu'intéressant. On a l'impression que d'autres films avant ont fait bien mieux. Pareil pour l'androïde féminin au langage djeuns dépassé à se taper la tête contre un mur. Reste Robin Williams qui sauve souvent un film à lui tout seul. Certes pas trop le cas ici mais il joue bien.

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    1. On est d'accord : j'ai aussi trouvé ça trop mièvre pour être pertinent. A voir pour le grand Robin Williams uniquement.

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  4. Je l'avais vu à sa sortie car voir Robin était indispensable... Je n'en ai aucun souvenir mais j'aimerais le revoir du coup.

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    1. A mon sens, Robin Williams sauve le film....bon sang, cet acteur laisse vraiment un trou béant dans le cinéma.

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  5. Je ne lui pardonnerai jamais...

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