lundi 17 juillet 2017

Deuxième chance à Brooklyn (2014)


Certaines personnes, lorsqu'elles disparaissent, laissent un trou béant, qui jamais ne se referme. Il en va de même pour certains artistes qu'on appréciait. Je l'avoue sans honte : Robin Williams était de ceux-là, à mes yeux. Pourtant, nombre de ses derniers films étaient passés totalement inaperçus. La séance de rattrapage s'impose donc. "Deuxième chance à Brooklyn" (version française de "The angriest man in Brooklyn", ne cherchons plus à comprendre les traductions de titres de films), réalisé par Phil Alden Robinson, l'un des derniers films du grand Robin Williams, n'a séduit que peu de spectateurs.

Il est loin, le temps du bonheur, pour Henry. Cet avocat New-Yorkais vit dans une colère perpétuelle, alimentée par une tristesse profonde, et en veut à la terre entière. A la suite d'un examen médical, réalisée par une jeune remplaçante, Henry apprend qu'il est porteur d'un anévrisme et n'a plus beaucoup de temps à vivre.
Comment va-t-il remplir les 90 minutes qui lui restent ? Entre son couple, qui bat de l'aile depuis la mort d'un de ses enfants, et ses relations désastreuses avec le fils qui lui reste, Henry a fort à faire et bien peu de temps.

A la lecture du pitch, on se doute bien du traitement dont "Deuxième chance à Brooklyn" va être l'objet. Il s'agira probablement de l'occasion pour un homme qui s'est perdu de prendre conscience de l'importance de la vie, des autres, de l'amour. Bref, on peut s'attendre à une énième fable plus ou moins moralisatrice sur le sens de l'existence alors que celle-ci est sur le point de s'éteindre. Pourquoi pas ? Si l'ouvrage est de bonne facture, on peut se laisser faire et écouter cette nouvelle version d'une fable déjà maintes fois entendue. Il suffirait de peu de choses pour que l'on évite le mélodrame larmoyant et qu'on atteigne un état de grâce que certains films ont su toucher.

Ne nous leurrons pas : ces promesses, "Deuxième chance à Brooklyn" ne les tient pas vraiment. Parce qu'il hésite sur le ton à tenir et qu'il oscille entre comédie, drame et mélodrame sirupeux, le film est souvent boiteux, voire bancal, sans doute parce qu'il fut réalisé en hâte et sans grand soin. Heureusement, il y a les acteurs, qui font l'essentiel du travail et sauvent ce qui peut l'être. En tête, évidemment, se trouve l'immense et irremplaçable Robin Williams, suffit à lui seul à justifier le visionnage de ce film. A ses côtés, Mila Kunis, étonnamment convaincante, réussit à s'imposer face à l'acteur principal et à instiller une véritable épaisseur à son personnage.


Remake d'un film israélien, "Mar Baum" de Assi Dayan (qui participe au scénario du présent film), le long métrage de Phil Alden Robinson souffre aussi d'un effet inattendu et dramatique. Les scènes où le personnage de Robin Williams évoque et songe à sa fin prochaine génèrent un malaise, tant on se demande si c'est l'homme ou le personnage qui contemple le gouffre à ses pieds. Nul ne saura jamais ce qui se passait alors dans la tête de Robin Williams, clown génial au cœur brisé.

La réalisation de "Deuxième chance à Brooklyn" ne rend pas suffisamment hommage à son acteur principal. Phil Alden Robinson, essentiellement connu pour "Les experts" (amusant thriller technologique avec Robert Redford et Ben Kingsley) ou "Jusqu'au bout du rêve", dans lequel Kevin Costner trouvait l'illumination par le base-ball, se contente du minimum syndical et, a posteriori, on ne peut que se rendre compte que c'est insuffisant.

C'est évidemment la prestation de l'immense acteur tenant le rôle principal qui est le plus grand atout de ce film, dont le visionnage ne s'impose pas. Il tiendra lieu de pèlerinage à ceux qui sont nostalgiques de Robin Williams et à qui il manque cruellement. Les autres préféreront sans doute se souvenir de ses grands rôles.

Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2017, dans la catégorie "Un remake ou un film qui a fait l'objet d'un remake".




4 commentaires:

  1. Comme il nous manque...
    Je n'ai pas eu l'occasion de voir ce film mais j'essayerai d'y remédier !

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    1. Robin Williams me manque aussi, au point que je visionne tout film où il apparaissait, fût-ce un film bien en-deçà de son talent...
      Merci du passage :)

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  2. Raaah j'avais trouvé ce film complètement naze !

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    1. Il ne vaut que pour le regretté Robin Williams, à mon sens.
      Merci du passage, Tina.

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