mercredi 20 septembre 2017

J'attends quelqu'un (2007)


De temps en temps, il est agréable de visionner un film tout simple, peuplé de gens ordinaires vivant des histoires ordinaires. Dans pareil cas, en ce qui me concerne, le choix des acteurs donnant vie à pareil film a son importance. Ne connaissant guère le cinéma de Jérôme Bonnell, c'est parce qu'il était interprété par Jean-Pierre Darroussin et Emmanuelle Devos, deux acteurs que j'apprécie beaucoup, que j'ai porté mon choix sur "J'attends quelqu'un". 

Patron de café, divorcé et joignant tant bien que mal les deux bouts, Louis entretient une liaison tarifée avec Sabine, prostituée un peu perdue, dont il est épris. Agnès, sa sœur, semble heureuse, même si son couple bat parfois de l'aile. Il y a aussi Stéphane, ce jeune homme qui revient en ville, avec une idée en tête. Et il y aussi ce grand chien noir qui déboule dans leur vie. Et si tous attendaient quelque chose de la vie ? Ou, plus probablement, quelqu'un ?

Petit film, sans doute passé sous pas mal de radars, "J'attends quelqu'un" vaut surtout pour ses personnages. Il s'agit de gens comme vous et moi, sans doute, loin des héros de films plus ambitieux. Si vous êtes allergiques à ce style de cinéma, passez vite votre chemin. Par contre, si les films qui se penchent sur l'humanité, vous pouvez sans hésiter vous attarder un instant sur "J'attends quelqu'un". Le film de Jérôme Bonnell est de ceux où il fait bon s'arrêter un instant, pour accompagner, à la juste distance, des êtres humains avec leurs fragilités et leurs forces. Élégamment mis en scène, "J'attends quelqu'un" observe ses héros, ni trop près, ni trop loin, et ne pose sur eux aucun jugement de valeur. Ils sont tels qu'ils sont, après tout. 

J'imagine que Jérôme Bonnell aime profondément ses acteurs, dont certains lui sont fidèles depuis plusieurs films. Cela transparaît dans la manière dont il les filme et les met en scène. Au premier rang d'entre eux, on notera bien sûr le grand Jean-Pierre Darroussin, dont l'humanité déborde à chaque scène où il apparaît, et surtout Emmanuelle Devos, lumineuse, qui emplit de grâce chacun de ses plans. Dans des rôles plus secondaires, on appréciera aussi la présence de Florence Loiret-Caille, Sylvain Dieuaide et Eric Caravaca. 

La sincérité de tous se sent à l'écran et donne à cette histoire toute simple l'étincelle de vie qu'il fallait pour que ce film soit une réussite. Le résultat est là : "J'attends quelqu'un" est un film plein d'humanité, qualité dont bien peu de longs métrages peuvent se targuer. Il ne bouleversera pas l'histoire du cinéma, mais c'est une respiration salutaire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.