dimanche 26 août 2018

Les goûts et les couleurs (2018)


Depuis quelques années, un nouvel acteur est en train de rebattre les cartes dans la production de fictions. Si Netflix a fait ses preuves en matière de séries, force est cependant d'avouer que, pour les films, on attend encore le long métrage qui sortira du lot. En attendant, Netflix varie son offre et permet de visionner des films sans passer par les salles obscures. Est-ce une bonne idée ? La question reste posée.
Simone, qui vit en couple avec Claire. depuis trois ans, n'a toujours pas réussi à faire son coming-out auprès de sa famille, où la religion juive tient une place importante. Son frère, afin qu'elle ne reste pas célibataire, lui arrange un rendez-vous avec l'un de ses amis, qui a une excellente situation. Pas à un mensonge près, Simone envoie à sa place une amie, que la rencontre ravit. Pour ne rien arranger, Simone tombe sous le charme de Wali, un cuisinier chez qui elle a ses habitudes. Oui, c'est compliqué, chez Simone. Et ça ne va pas s'arranger.

En montant ce projet, l'équipe de production devait lorgner sur l'immense (et pas forcément mérité) succès de "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?". Au centre de l'histoire, Simone et ses histoires d'amour et de sexualité, son rapport à la religion et à ses parents, font immanquablement penser à cette comédie, ça saute très rapidement aux yeux (surtout dans les scènes où Simone est confrontée à ses parents). Pourquoi pas ? Tout n'avait pas été (bien) dit dans ce film et il restait possible d'évoquer les mêmes thèmes avec finesse et drôlerie. L'intention était donc peut-être bonne... 

Seulement, l'histoire que narre "Les goûts et les couleurs" ne tient pas vraiment debout, partant dans tous les sens, sans doute pour exploiter chaque thème passant à sa portée, espérant faire à la fois sourire et réfléchir sur ces thèmes qui continuent de secouer la société. Le personnage de Simone, au lieu d'être l'axe central du film, nous fait le coup du "un pas en avant, deux pas en arrière", forçant l'histoire à suivre une trajectoire chaotique, à laquelle on ne croit finalement pas.

On pourrait se réfugier dans la prestation des acteurs, pour certains au stade de la découverte. Malheureusement, qu'il s'agisse des jeunes pousses (Sarah Stern, Jean-Christophe Folly, Julia Piaton, pour ne citer qu'eux), à qui l'on souhaite de mieux choisir leurs prochains rôles ou d'acteurs plus confirmés (Catherine Jacob, Richard Berry ou Arié Elmaleh), tous semblent bien peu inspirés. La réalisatrice, Myriam Aziza, qui s'était fait un nom dans le registre du documentaire, se contente de regarder et en oublie de diriger tout son petit monde.

Empilement de clichés utilisés pour leur prétendu effet comique, "Les goûts et les couleurs" est loin d'être drôle. Film qui n'aime visiblement pas ses personnages, il ne fait rien pour être apprécié du public. Pour le coup, on peut le laisser passer sous le radar.



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