On connaît Jon Favreau pour ses réalisations estampillées Marvel et ses rôles, souvent secondaires, dans ces mêmes films ("Iron Man", par exemple). L'homme s'est écarté pour un temps des grosses machines hollywoodiennes, il y a quelques années, pour évoquer le parcours d'un chef cuisinier revisitant son métier et, du même coup, sa vie. "#Chef", puisque c'est de ce film qu'il s'agit, n'avait pas remué les foules, de notre côté de l'Atlantique. La France, pays de la gastronomie (paraît-il), aurait-elle snobé un film célébrant la bonne chère ?
Carl Casper est aux fourneaux depuis des années et aimerait innover, bien que son patron lui interdise de produire autre chose que les plats qui ont fait sa gloire. Et quand un critique acerbe lui reproche de se cantonner à sa routine, le chef explose et envoie tout le monde promener. Embarquant avec lui son fils, il décide de revenir aux basiques et, à bord d'un food-truck, repart de zéro, ou presque. Un long voyage commence, pour lui...
Il y a du road-movie dans "#Chef" et aussi du feel-good movie. Les protagonistes principaux débordent en permanence d'une énergie étonnante, parfois excessive, souvent communicative. Le voyage y est aussi personnel : même si l'on ne doute jamais de sa réussite (tant il franchit les embûches facilement), Carl Casper se reconstruit à bord de son camion, redevenant à la fois le chef, le père et le mari qu'il aurait toujours voulu être. La success-story (promis, j'arrête les anglicismes) racontée par Jon Favreau peut paraître caricaturale, parfois, mais a sans doute l'immense mérite d'être sincère.
Dans sa ballade derrière les fourneaux, John Favreau a convié quelques-uns de ses copains, notamment ceux de l'écurie Marvel. Cela ressemble parfois à du copinage, au point que les personnages incarnés par Scarlett Johansson ou Robert Downey Jr, par exemple, n'apportent pas grand-chose au film, leurs scènes ne débouchant pas sur grand-chose pour l'histoire qui est narrée, et nuisant parfois à l'authenticité du propos. Au chapitre des bémols, on déplorera aussi la dernière partie du film, sans doute la moins réussie. Ayant pris tout son temps dans la première phase, John Favreau se voit obligé de refermer tous ses arcs narratifs en deux temps, trois mouvements, quitte à bâcler ce qu'il avait pris le temps de nous mitonner depuis le début.
Malgré ses quelques défauts, "#Chef" est plein d'énergie et de sincérité. Voyage plein de saveurs et d'enthousiasme, ce film appétissant n'a rien de mémorable. A l'image des sandwiches vendus à bord du "El Jefe", il permet de passer un bon moment, mais, sitôt digéré, sera vite oublié.
Hello Laurent. Un film effectivement vite oublié, mais que j'avais trouvé assez sympa, le jour où je l'ai vu. As-tu pensé que Favreau faisait du copinage en plaçant ses partenaires habituels dans le film ? Moi, je me dis que ça pourrait être le contraire: Scarlett et Robert venus appuyer une oeuvre un peu plus personnelle de leur pote.
RépondreSupprimerBref... je ne me rappelle plus de grand-chose, mais j'avais passé un moment sympa. Et, à l'époque, le film était sorti sous le titre "#Chef" (avec le hashtag) si je ne m'abuse...
Hello Martin. J'ai songé à du gentil copinage, effectivement, avec ces scènes où les Avengers venaient faire coucou, le temps de séquences pas forcément utiles au film.
SupprimerQuant au hashtag, absent de la version originale, je l'ajoute à mon article, mais c'est bien parce que c'est toi ;-). Moi aussi, je peux faire du copinage :-p
Effectivement, plaisant dt divertissant on passe un agréable moment à défaut d'entrer au panthéon du genre.
RépondreSupprimerC'est tout à fait cela. Merci du passage, Selenie !
Supprimer