Marc Forster, déjà couvert de lauriers pour "A l'ombre de la haine" (qui valut un Oscar à Halle Berry) et "Neverland", aurait pu se permettre à peu près tout : il choisit de mettre en scène "Stay", thriller psychologique (ou plutôt psychanalytique) complexe, mettant en scène Ewan McGregor, Naomi Watts, Ryan Gosling et Bob Hoskins. A l'arrivée, le film fut un bide total, malgré une affiche des plus prestigieuses et un pitch plutôt intrigant.
Sam est psychiatre. Il voit un jour arriver dans son cabinet un jeune homme qui lui annonce qu'il se suicidera dans trois jours, à minuit. Dès lors, il va tout mettre en oeuvre pour empêcher cette issue funeste, quitte à sombrer dans la folie.
Je ne vous ferai pas l'injure de vous révéler plus d'éléments de cette intrigue, qui joue avec la réalité et les nerfs du spectateur. Sachez juste qu'il ne s'agit pas seulement, si cela peut vous rassurer, d'un film sur la psychanalyse (quoique...) mais aussi d'un thriller et d'un bel exercice de narration.
Sam est psychiatre. Il voit un jour arriver dans son cabinet un jeune homme qui lui annonce qu'il se suicidera dans trois jours, à minuit. Dès lors, il va tout mettre en oeuvre pour empêcher cette issue funeste, quitte à sombrer dans la folie.
Je ne vous ferai pas l'injure de vous révéler plus d'éléments de cette intrigue, qui joue avec la réalité et les nerfs du spectateur. Sachez juste qu'il ne s'agit pas seulement, si cela peut vous rassurer, d'un film sur la psychanalyse (quoique...) mais aussi d'un thriller et d'un bel exercice de narration.
C'est esthétiquement très beau, à un point que c'en est souvent perturbant (mais c'est voulu) et remarquablement interprété : le trio d'acteurs (Ewan McGregor, Naomi Watts et Ryan Gosling, excusez du peu) se prête avec le brio qu'on leur connait à un exercice de style dans lequel bien d'autres auraient paru patauds. Alors qu'il n'avait pas encore connu le succès qu'on lui connaît aujourd'hui, Ryan Gosling mérite d'ailleurs une mention spéciale pour son interprétation de jeune homme névrosé.
Le scénario est signé de David Benioff, actuel showrunner de la sublime série "Games of Thrones". Complexe au point de nécessiter (pour les plus intrigués) un deuxième visionnage, l'histoire narrée dans "Stay", si elle ne lui valut pas la reconnaissance qu'il aurait pu attendre, augure d'un vrai talent de storyteller. La réalisation de Forster, qui s'aventure souvent sur des terrains quasiment oniriques, ajoute d'ailleurs une dose de complexité à l'ensemble. il aurait sans doute fallu s'efforcer au contraire de donner quelques pistes au spectateur, au lieu de l'entraîner dans ce tourbillon au risque de le perdre.
On se prend à rêver à ce qu'aurait donné pareil script, mis en scène par David Fincher : un chef d'oeuvre, probablement. Au lieu de cela, "Stay" est un film déroutant, mais pas forcément très lisible pour le premier spectateur venu. C'est sans doute là que se situe l'échec de l'entreprise : malgré ses immenses qualités, "Stay" peut paraître crypté. Sans préjuger de l'intellect du public consommateur de films à gros budget, son épaisseur le condamnait sans doute à l'échec.
Forster prit ensuite les commandes du vingt-deuxième James Bond ("Quantum of Solace"), avec la difficile mission de faire aussi bien que le précédent. Son prochain film, "World War Z", mettra en scène Brad Pitt aux prises avec une invasion de zombies. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'un réalisateur surprenant, même si nombre de ses films connurent l'échec commercial (on pourrait citer "Machine Gun Preacher"). Dans le cas de "Stay", une deuxième séance s'impose : le film en vaut la peine (même si le spectateur doit s'accrocher).
Il y a eu Les cerf volants de Kaboul aussi. Pour le reste, Forster ne m'a jamais convaincu. Son A l'ombre de la haine est d'une connerie abyssale et même Halle Berry ne vaut pas grand chose. Tout est dans le patho et c'est vite chiant. Quantum of solace est un petit navet auquel il faudra bien un Skyfall pour rebondir. Bref, Forster ce n'est pas ma came.
RépondreSupprimerC'est vrai, j'aurais pu citer "Les cerfs volants de Kaboul" au rang des films couronnés de succès pour Forster. En ce qui concerne "A l'ombre de la haine", je partage ton appréciation.
SupprimerAh merci je croyais être seul tant ce film est surestimé. Beaucoup de bruit pour rien. Un film qui ne repose que sur du pathos et sur sa scène de cul.
SupprimerTout à fait : j'ai parfois du mal à comprendre l'enthousiasme de certains critiques.
SupprimerA mon avis, ils ont été bouleversé par la scène de cul. Ils auraient bien aimé être à la place de Billy Bob!
SupprimerCasting vraiment alléchant, mais finalement le film se veut trop opaque. Pour une fois qu'on ne donne pas assez d'explications au spectateur... Dommage.
RépondreSupprimerC'est vrai : ce film nécessite une explication pour être compris, tant il est crypté. C'est vraiment dommage, parce que son principe est intéressant.
Supprimerrien que pour les acteurs, ce film est réussi, la réalisation est bien aussi je trouve, après chacun son trip.
RépondreSupprimermistergoodmovies.net
Comme je le dis en conclusion de billet, il en vaut la peine (pour peu que le spectateur fasse un bel effort).
SupprimerJe suis vraiment tombé amoureux de ce film, de sa musique et de sa sublime réalisation. Il a ses défauts (comme tu le dis, il manque d'indication, surtout au regard de sa dernière scène) mais on est quand même transporté vers un autre monde.
RépondreSupprimerJ'aime aussi beaucoup de Marc Forster L'Incroyable Destin De Harold Crick.
Il faudra que je voie "L'incroyable destin de Harold Crick", ce titre ne me dit rien...
SupprimerMerci de ton passage !
C'est un film où Will Ferrell découvre que sa vie est dictée par une écrivaine interprété par Emma Thompson. Le problème c'est qu'elle veut le faire mourir.
SupprimerVoilà un pitch intéressant ! Il va vraiment falloir que je le voie, celui-là...merci !
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