Le cinéma indépendant américain, malgré son manque de visibilité face aux écrasantes productions hollywoodiennes, contient son lot de films méconnus, certains n'ayant même pas la chance de traverser l'Océan Atlantique pour parvenir jusqu'à nos salles. C'est notamment le cas de "Cas & Dylan", réalisé par Jason Priestley, et avec en tête d'affiche le grand Richard Dreyfuss, trop rare au cinéma.
Médecin sexagénaire, Cas Pepper apprend qu'il est victime d'une tumeur cérébrale qui ne lui laisse que peu de temps à vivre. Il décide de partir vers l'Ouest quand surgit dans sa vie Dylan, jeune fille de vingt-deux ans, apprentie écrivaine, qui va s'incruster dans ce qui devait être son dernier voyage. L'un et l'autre vont devoir se supporter, avant de finalement s'apprécier, qui sait ?
Le thème de la rencontre improbable qui débouche pourtant sur une belle expérience humaine est un immense classique du cinéma. Maintes fois utilisé, avec plus ou moins de talent et de succès, ce principe est la fondation de "Cas & Dylan" : deux personnes que tout oppose se trouvent réunies, plus ou moins malgré elles, dans un voyage qui va changer à jamais le cours de leurs vies. Rien de bien original ni novateur dans l'histoire que nous conte ici Jason Priestley, surtout connu pour son travail au petit écran, d'un côté ou de l'autre de la caméra.
A défaut d'originalité scénaristique, et celle-ci ne se trouvant pas non plus dans la réalisation (somme toute assez conventionnelle), c'est vers les personnages qu'on se tournera pour trouver du charme à "Cas & Dylan". Et là, que les acteurs en soient remerciés, la magie opère, contre toute attente. L'immense Richard Dreyfuss, qui n'a pourtant plus rien à prouver (son parcours professionnel démontrant qu'on peut atteindre en peu de temps le meilleur et le pire) donne à son personnage de vieillard ronchon une humanité telle qu'on se prend à apprécier le docteur Pepper. Assumant totalement son âge (et même plus), celui qui nous enchanta dans "Rencontres du troisième type", pour ne citer que cet exemple, montre qu'il n'a rien perdu de son talent.
Face à lui, la jeune Tatiana Maslany, à l'instar de son personnage, ne s'en laisse pas conter et, tantôt
émouvante, tantôt agaçante, insuffle à Dylan Morgan ce qu'il fallait d'énergie pour qu'on s'attache à la jeune femme. En compagnie de ces deux êtres humains, le spectateur embarque pour un voyage dont on devine, certes, la destination finale, mais qui suit la route de l'émotion, sans appuyer sur la pédale du mélodrame.
Le parcours initiatique que nous propose "Cas & Dylan" est, certes, balisé et ne surprendra personne. Néanmoins, le ton doux-amer de ce voyage et, surtout, ses deux protagonistes principaux sont une raison suffisante pour embarquer avec eux. Ce petit film indépendant aurait mérité plus de visibilité. Il n'est jamais trop tard pour remédier à cela et lui offrir une deuxième chance bien méritée.
Pas vu ! J'ai l'impression parfois que tout ce qui nous arrive des USA se répartit en deux catégories: blockbusters plus ou moins réussis / petits films assez minables.
RépondreSupprimerC'est effectivement dommage qu'on ne voit pas un peu plus les autres, ceux qui sont "entre les deux", comme celui-là, apparemment modeste et honnête.
Richard Dreyfuss, il joue aussi dans "Always", non ? Je connais très mal cet acteur. Tu m'donnes envie d'aller vérifier ;) Bonne journée, Laurent.
Bonsoir Martin.
SupprimerCes petits films indépendants venus d'Outre-Atlantique (enfin, quand ils réussissent à franchir l'Océan) m'attirent plus que les gros blockbusters dont tu fais mention.
Et, oui, Richard Dreyfuss était aussi dans "Always". J'aime bien cet acteur, comme tu as pu le lire.
Merci de ta fidélité à mon blog, Martin.