lundi 4 mai 2015

Le première fois que j'ai eu 20 ans (2004)


Seize ans, c'est le bel âge, pense-t-on quand ces années sont loin derrière soi. Mais, paradoxalement, quand on a seize ans, on rêve généralement au futur. Ce n'est pas la première fois que je regarde dans le rétroviseur avec une pointe de nostalgie, à l'occasion d'un film abordant cet âge souvent ingrat. Réalisé par Lorraine Lévy, "La première fois que j'ai eu 20 ans" n'avait pas rencontré son public lors de sa sortie. Cette chronique de la vie d'une adolescente des années 1960 a attiré mon attention lors d'une de ses récentes diffusions télévisées. 

Dans les années 1960, quelque part en banlieue parisienne, Hannah a bien du mal à trouver sa place. Il est difficile pour elle d'assumer sa judaïcité, son physique ingrat et sa féminité. Entre ses deux sœurs, ses parents qui l'étouffent et son ambition de se faire une place dans le jazz-band (jusque là exclusivement masculin) de son lycée, Hannah souffre d'être ce qu'elle est. 
Alors, elle s'est forgé un sacré caractère et n'hésite pas à dire leurs quatre vérités à ceux qui s'en prennent à elle. 


Lorraine Lévy, sœur du romancier Marc Lévy, et qui mit en images son livre "Mes amis, mes amours", réalisait ici son premier long métrage. Elle adaptait à l'occasion un roman de Susie Morgenstern (bien connue des collégiens), en s'en appropriant le décor et les personnages. A mi-chemin entre la comédie et le drame, elle livre ici un premier film bien imparfait, quoique sympathique. "La première fois que j'ai eu 20 ans" souffre en effet de ne pas trouver son ton, ainsi que d'une mise en scène qu'on aurait souhaité plus énergique.

On décèlera bien volontiers dans ce brouillon quelques belles idées de mise en scène et de la générosité dans le scénario, mais le fait est que tout cela est noyé dans pas mal de maladresses et pas assez mis en évidence, faute d'audace. 

Marilou Berry, malgré un potentiel évident dans ce rôle de jeune râleuse, tombe dans le piège qui consistait à reprendre peu ou prou le même rôle que celui qu'elle tenait dans "Comme une image". Elle a, depuis, fait du chemin, mais force est de reconnaître que s'attacher pareille étiquette dès ses débuts lui fut dommageable. Face à elle, on se régalera de la présence des excellents Serge Riaboukine, Michel Wuillermoz ou Catherine Jacob, ainsi que des apparitions de Pierre Arditi. Les plus jeunes membres du casting ne sont pas à la hauteur de leurs illustres aînés, mais on leur pardonnera leur manque d'expérience.

Cette chronique d'une jeune fille perdue dans sa famille et sa vie, sur fond de jazz n'a rien d'inoubliable, donc, mais ne serait-ce que pour ses acteurs, elle peut mériter le coup d’œil, quitte à être vite oubliée. 



2 commentaires:

  1. Mince, j'ai raté sa diffusion télé, je me suis mélangée les pinceaux ! J'avoue que j'ai toujours été curieuse de regarder ce film (apparemment pas trop terrible) rien que pour Marilou Berry, une meuf que j'aime bien :D

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    1. Je suis persuadé que tu auras l'occasion de le voir lors d'une prochaine diffusion...J'aurai alors plaisir de lire ton billet ;-)

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