mardi 12 janvier 2016

A love you (2015)


J'avoue n'avoir jamais entendu parler de "A love you" avant son visionnage, malgré le Prix Spécial du Jury au Festivat de l'Alpe d'Huez qu'il revendique son affiche. Cela dit, les affiches sont parfois trompeuses, puisque la route que les deux héros attaquent sur celle-ci semble pavée de critiques dithyrambiques (dont je n'ai trouvé trace nulle part). Revendiquant l'héritage de classiques du cinéma comique français (je cite, en vrac, "Marche à l'ombre", "Les valseuses" ou "La chèvre"), "A love you" allait-il être le film qui me réconcilierait avec la comédie hexagonale ?

Après une soirée plutôt arrosée et une nuit inoubliable avec une belle inconnue, Manu découvre au réveil un mot de celle-ci lui donnant rendez-vous à Avignon. Ni une ni deux, il convainc son ami Fred de l'emmener là-bas pour retrouver celle qu'il pense être la femme de sa vie. Voilà donc les deux potes, qui ont finalement nombre de différences, partis à l'aventure sur les routes de France, pour un périple qui va prendre des allures inattendues.

Ça partait mal. Après le logo "EuroCorp" (de sinistre augure, au vu du passif du studio) et un générique louchant fort du côté de "Very bad trip", le film semblait viser une case qui n'avait rien d'attirant. Mais, après quelques minutes et une poignée de gags pas forcément utiles, "A love you" prend la route et embarque son spectateur, en compagnie de deux losers dont on sait qu'ils sont inséparables.

Les deux interprètes principaux, Antoine Gouy et Paul Lefèvre (ce dernier étant par ailleurs le réalisateur), bientôt rejoints par la délicieuse Fanny Valette, mettent toute leur énergie au service de l'histoire improbable contée par "A love you". Croisant des personnages hauts en couleur (on retrouve avec plaisir l'immense Dominique Pinon, dans une des plus jolies séquences du film), les jeunes protagonistes compensent leur peu d'expérience par une sincérité qui fait souvent mouche. En équilibre entre comédie (parfois à la limite du trash, c'est vrai) et voyage en territoire sensible, "A love you" s'avère, pour la plus grande surprise du spectateur, une vraie réussite. 

Doté d'un budget sans doute ridicule au regard de ceux attribués aux films auxquels EuroCorp nous a habitué, "A love you", fait de bouts de ficelles et de bonnes vannes, évite l'écueil du recours systématique à l'humour gras qui fait pourtant florès ces derniers temps (suivez mon regard). S'il a recours de temps à autre à un coup sous la ceinture, il est souvent drôle et émouvant. La filiation avec les ancêtres du film "en tandem" semble finalement avérée, aussi étonnant que cela soit. 

Lorsqu'il s'attarde avec tendresse sur ses personnages, c'est là que "A love you" est le plus réussi. Malgré les énormes réticences que l'on pouvait avoir devant son affiche et son introduction, c'est avec plaisir qu'on suit les deux amis qui tiennent "A love you" sur leurs épaules. ce n'est pas la comédie du siècle et encore moins celle de l'année, mais c'est un film qui s'assume et réussit sa mission : pas mal pourraient en prendre de la graine.





3 commentaires:

  1. Je ne m'attendais pas à grand chose et, comme toi, j'ai été surpris favorablement par le film. Contrairement à d'autres comédies françaises, "A love you" est sans prétention et fonctionne sur la longueur. Pas si mal pour une comédie.
    J'en profite pour te souhaiter une bonne année :)

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    1. Bonne année à toi également.
      Et je suis bien content de n'être pas le seul à avoir eu une bonne surprise avec ce petit film.
      A bientôt...

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  2. A noter alors ! C'est pas souvent qu'une comédie est regardable ;)

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