mercredi 9 novembre 2016

Steamboy (2004)


Le genre steampunk, qui a ses adeptes en littérature, par exemple, a jusqu'à présent été assez mal servi par le septième art. On se souvient (ou pas) de "Capitaine Sky et le monde de demain" (qui mériterait un article ici, d'ailleurs) ou du dessin animé "La planète au trésor", mais rares sont les œuvres faisant plus qu'exploiter ce genre, révérant Jules Verne comme figure paternelle. Le créateur du manga "Akira", Katsuhiro Otomo, avait produit en 2004 un ambitieux long métrage d'animation. Ce dernier, "Steamboy" n'a pas autant marqué les mémoires que son précédent opus. Penchons-nous un instant sur ce film, si vous voulez bien. 

Dans un Age de la vapeur où Londres rayonne au centre de son Empire, le jeune Ray Steam, fils d'Edward et petit-fils de Lloyd, deux scientifiques ayant disparu suite à une expérience ayant mal tourné, reçoit un colis contenant une étrange sphère. Quand deux individus envoyés par la Fondation O'Hara surgissent pour s'en emparer, Ray comprend que cette invention va lui attirer pas mal d'ennuis. Qu'à cela ne tienne, le jeune garçon est plein de ressources...

Dès son début, "Steamboy" annonce la couleur : ça fume et ça explose dans tous les sens. l'action est au rendez-vous, et le décor est planté : c'est le règne de l'industrie qui est exposé. N'allons pas par quatre chemins : techniquement parlant, "Steamboy" est sublime, ni plus ni moins. Qu'il s'agisse des décors ou de l'animation, pour un dessin animé de plus de dix ans, il n'a pas pris une ride et pourrait encore en remontrer à certaines productions récentes. Bourré de trouvailles visuelles et s'avérant véritablement steampunk, au lieu de s'accoler ce qualificatif à la hâte, ce long métrage s'est donné les moyens de ses ambitions.

Graphiquement parlant, Otomo plonge son public dans un univers auquel il croit et auquel il réussit à faire adhérer le spectateur. S'autorisant des scènes d'exposition bienvenues, il allonge aussi celles consacrées à l'action (parfois excessivement, dans les séquences de batailles, qu'on pourra juger trop longues pour certaines). Résultat : "Steamboy" est long, peut-être un peu trop (plus de deux heures, ce qui est rare en animation), et aurait sans doute gagné à être raccourci d'un bon quart d'heure (voire plus) pour gagner en efficacité. La répétitivité des scènes d'action peut, en effet, provoquer quelque lassitude chez le spectateur.

Cela dit, au vu de la très belle utilisation des techniques d'animation de l'époque, dont certaines étaient encore à l'état de babillement, on ne peut qu'être admiratif du résultat obtenu, au moins en ce qui concerne la forme. Malgré un scénario qui aurait gagné à être condensé, "Steamboy" mérite d'être vu et sera forcément goûté par les amateurs du genre.





8 commentaires:

  1. Animé à toute vapeur, les pistons remarquablement huilé, je suis comme toi, j'ai parfois trouvé le temps long dans ce voyage vernesque à l'autre bout du monde. J'ai aussi pensé, en le voyant, aux magnifiques bandes-dessinées signées Schuiten et Peeters inspirées par notre écrivain samarobrivien. Néanmoins un film à voir, comme tu l'as très bien écrit.

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    1. Ravi de voir que nos avis se rejoignent sur ce film plus emballant sur la forme que sur le fond.
      Merci du passage, Prince

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  2. Pas vu depuis très longtemps mais pas convaincu. Pas mauvais mais un scénario qui n'est pas à la hauteur du visuel.

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    1. Il est très beau sur la forme, mais ses défauts de fond lui nuisent quelque peu.
      Merci d'être passé, Borat

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  3. C'est une découverte pour moi !
    Et je me dis pourquoi pas, même si malheureusement le fond n'a pas l'air de suivre la forme ...
    Bonne journée !

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    1. De très belles images, où le sens manque parfois, c'est vrai. Si tu as l'occasion de le voir, je serais ravi de lire ton avis... Merci d'être passée, Laura

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  4. "Steamboy" est une pure merveille. Superbe animation, belle histoire, et un univers steampunk bien retranscrit.

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    1. Merci de ton enthousiasme, Avel, même si ne le partage pas totalement (mais en grande partie, c'est déjà ça)

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