La comédie française, qu'elle prenne un trait épais ou plus fin, a été maintes fois l'objet de billets (souvent assassins, mais elle l'avait bien cherché) dans ces colonnes. Ce genre étant de ceux qui, autrefois, touchaient à l'art et me donnèrent beaucoup de joies, je ne peux m'empêcher de revenir à lui, souvent pour le regretter après, c'est vrai. En voyant la bande-annonce de "Rosalie Blum", réalisé par Julien Rappeneau, fils d'un des maîtres du dit genre, l'espoir s'était emparé de moi. A l'arrivée, malgré des critiques plutôt bonnes, ce petit film plein de promesses n'a pas été le triomphe espéré.
La vie de Vincent Machot est morne et triste. Entre sa mère, son salon de coiffure, l'amie dont il est persuadée qu'elle est sa petite amie mais qui ne fait que l'éviter, ce trentenaire croise par hasard Rosalie Blum, une épicière de quartier qui l'intrigue. Il se met à la suivre, persuadé de l'avoir déjà vue. Rosalie Blum découvre le manège de Vincent et charge sa nièce de prendre Vincent en filature. Tous vont aller de découverte en découverte...
Au visionnage de la bande-annonce, on peut penser que "Rosalie Blum" est de ces films suivant le sillage d'Amélie Poulain, et qu'il apportera au cœur de son spectateur une bouffée de bonheur. Très vite, cette adaptation du roman graphique (autrement dit, une bande dessinée avec un peu plus d'ambitions que d'autres) de Camille Jourdy donne cependant le ton. Les protagonistes de cette histoire ont une vie pas si drôle que cela et suffisamment d'ennuis pour qu'on les prenne en pitié : on sourira rarement aux pérégrinations de Vincent Machot et de celles qui l'entoure. Passé ce malentendu, pourtant, le film de Julien Rappeneau trouve son ton, ni trop léger, ni trop amer, et réussit à nous embarquer dans l'aventure, mais sans se montrer suffisamment convaincant pour regonfler le cœur de ceux venus chercher là de quoi oublier le marasme de la vraie vie.
Pour donner vie aux personnages de ce conte doux-amer, il fallait des interprètes capables de jouer sur la corde sensible. Si la prestation de Kyan Kojandi (le héros de la série "Bref") est impeccable, je serai plus réservé sur celle de Noémie Lvovski, au jeu de laquelle je n'arrive décidément pas à adhérer (son "Camille redouble" m'avait laissé froid, cela vient donc peut-être de moi). Alice Isaaz, Sara Giraudot et surtout Philippe Rebbot et Anémone sont ceux qui apportent la touche de fantaisie, hélas insuffisante pour faire basculer le film dans la comédie.
C'est une semi-déception que ce film, vendu comme un feel good movie, mais finalement au goût assez amer pour empêcher son spectateur d'en sortir heureux. Les plus optimistes le qualifieront cependant de semi-réussite. Libre à chacun d'y trouver sa moitié de verre, qu'elle soit vide ou pleine.
Dans la famille Blum, tu peux demander l'honneur perdu de Katharina du cousin germain Schlöndorff, loin d'être un chef d'oeuvre & dans un tout autre genre, il n'a pas trop mal vieilli à mon goût.
RépondreSupprimerPour Rosalie, je passe mon tour. :-)
Tu as raison (comme souvent) : je vais aller voir plus loin dans l'arbre généalogique. Merci Ronnie
SupprimerCe film me tente bien quand même à l'occasion.
RépondreSupprimerDe plus j'aime beaucoup Alice Isaaz !
Merci pour cet avis !
Bonne journée !
Je lirai avec plaisir ce que tu écriras à son sujet, Laura. Belle soirée à toi !
SupprimerJ'opte pour le verre à moitié plein.
RépondreSupprimerMention spéciale pour Ana Girardot et Philippe Rebbot.
Bonne soirée, Laurent.
Belle approche, Martin.
SupprimerOn est d'accord sur l'interprétation de ces deux acteurs.
Bonne soirée à toi aussi.
Bonsoir Laurent, et bien moi, je n'ai pas boudé mon plaisir. C'est fut une bonne surprise en ce qui me concerne d'autant plus que je ne suis pas fan de Noémie Lvovsky. Bonne soirée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola : je suis content que tu aies pris plaisir à croiser le chemin de Rosalie Blum.
SupprimerBelle journée !