lundi 14 novembre 2016

Vicky (2015)


La comédie familiale est un genre à part entière. En général, on y voit l'éclatement d'une famille, à la faveur (ou la défaveur, plutôt) d'un événement sortant de l'ordinaire. De "Devine qui vient dîner" à "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu" (ces deux références forment, vous le noterez, un grand écart culturel), on ne compte plus les films, réussis ou non, exploitant cette niche. "Vicky", scénarisé et interprété par Victoria Bedos, fait partie de ceux qui n'atteignirent pas leur public, l'an dernier. A tort ou à raison ?

Alors qu'elle devait se marier et échapper à sa famille, véritable concentré d'egos et de célébrité, entre son père acteur et son frère, animateur d'une émission à succès, Victoire Bonhomme renonce devant l'autel et retourne chez ses parents. A la faveur de rencontres, Victoire va découvrir l'alcool, le sexe, la musique et s'émanciper rapidement. Mais il est difficile de grandir d'un coup, si tard, si vite...

Il y a sans doute beaucoup d'autobiographie dans "Vicky", film mettant en scène Victoria Bedos, fille de et sœur de. Dans l'histoire de cette jeune femme s'émancipant à l'aube de la trentaine, tournée sous la forme d'une comédie souvent déjantée, on reconnait sans peine quelques personnages, à peine cachés sous le masque. Ce peut être gênant, surtout si le spectateur est venu simplement pour s'amuser : qu'on lui donne une introspection personnelle en lieu et place d'un moment de rigolade pourrait mal passer. Mais, si l'on accepte le deal, on peut continuer le visionnage...ou pas, si on l'impression d'assister à un règlement de comptes familial.

Hormis ce choix, ce qui pêche le plus, dans "Vicky", c'est le manque de rythme et de constance. Démarrant à plein régime, le film s'essouffle vite, avant de carrément faire du sur-place dans sa deuxième partie. Là où les dialogues et certaines situations réussissaient à faire mouche au début du film, c'est l'ennui qui s'installe. Malgré la sincérité de l'interprétation (notamment celle de Victoria Bedos et de l'épatante Chantal Lauby, particulièrement en forme), on a du mal à s'intéresser à cette famille et à son devenir. Tout au plus pourra-t-on se laisser porter par la musique, très présente dans le film et qui donne l'occasion de ré-entendre La Souris Déglinguée, Benjamin Biolay ou certaines chansonnettes bien plaisantes écrites pour l'occasion. 

C'est le premier long métrage de Denis Imbert, réalisateur et coscénariste de "Vicky", jusqu'alors connu pour avoir participé à la série "Platane". Gageons qu'il aura l'occasion d'infirmer ce départ raté, à l'occasion d'un autre film. 





4 commentaires:

  1. Effectivement je n'ai pas entendu beaucoup de ce film et du coup je n ai meme preferé le regarder.
    Bonne journée et merci pour ta chronique.

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    1. Bonjour Laura...tu peux passer ton chemin sans regrets, pour le coup. Très belle journée à toi !

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  2. J'ai vu la bande-annonce et lu quelques critiques... ca a l'air très idiot et égocentrique...

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    1. C'est parfois touchant, mais effectivement, la plupart du temps, c'est assez égocentré...et finalement un peu gênant à regarder, à mon goût.

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