vendredi 24 mars 2017

Kubo et l'armure magique (2016)


Dans le registre du cinéma d'animation, il est difficile de se faire une place aux côtés des poids lourds du genre que sont Pixar ou Dreamworks, pour ne citer qu'eux. Quand, en plus, la technique d'animation ne cède pas complètement au digital, le handicap est encore plus lourd. L'an dernier, "Kubo et l'armure magique", qui mêlait animation image par image et images de synthèse, a pourtant été remarqué sur les écrans. Son audience fut cependant moindre que celui de "Zootopie" ou "". C'est le moment de sa séance de rattrapage.

Vivant à l'écart du monde, seul avec sa mère plus morte que vive, Kubo se cache de la colère de ses tantes et de son grand-père, le Roi Lune, qui veut lui voler le seul oeil qu'il lui ait laissé. Chaque jour, le jeune garçon se rend au village et enchante tout le monde par ses histoires, où ses origamis prennent vie. Mais un jour, la colère de ses tantes et du Roi Lune finit par rattraper Kubo. Pour ce dernier, l'aventure commence... 

Dès les premières images de "Kubo et l'armure magique" (traduction française de "Kubo and the two strings", ne cherchons pas à comprendre), on est frappé par deux choses : la beauté formelle des images et l'identité visuelle que ce film réussit à affirmer. Le fait est que ce film d'animation ne ressemble guère aux autres, et qu'en s'inspirant du folklore japonnais, il en tire une substance exploitée avec talent. Et, quitte à parler de talent, on ne peut qu'être admiratif devant celui déployé par Travis Knight (dont c'est le premier long métrage)  et son équipe. Réussissant la prouesse de faire cohabiter l'animation traditionnelle en stop-motion et images de synthèse, les magiciens de Laïka (déjà aux commandes de "Coraline", "L'étrange pouvoir de Norman" ou "Les boxtrolls") livrent ici leur plus beau film à ce jour. 

Visuellement superbe, "Kubo et l'armure magique" possède également une vraie densité en ce qui concerne l'histoire narrée. Les héros ne sont pas de simples coquilles vides, animées pour le bon plaisir du spectateur et l'histoire n'est pas simpliste, n'en déplaise à un public souvent habitué à plus de confort. 


Certes, plus exigeant que le film d'animation "standard" auquel Hollywood nous a habitués, "Kubo et l'armure magique" aurait mérité plus que de belles critiques : un succès public, dépassant certaines productions du genre (je songe au très moyen "Comme des bêtes", qui eut dix fois plus de succès), était amplement mérité.

Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2017, dans la catégorie "Un film d'animation".



13 commentaires:

  1. Un très beau film d'animation, probablement ce qu'a fait de mieux le studio Laika en terme d'animation. C'est très imaginatif et en même temps très respectueux du wu xia pian. Cela n'essaye pas de faire un film de ce type pour les occidentaux comme Tigre et dragons. Le récit est tout de même un peu classique et c'est pour cela que l'on préféra Coraline ou ParaNorman à Kubo. Mais c'est un bien bon film que voilà.

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    1. J'ai été assez subjugué par la prouesse technique que représente ce film, qui ne cède pas à la facilité. Il faudrait que je voie "L'étrange pouvoir de Norman", parce que "Coraline" m'avait aussi fait forte impression.

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    2. Il faut que je découvre Les Boxtrolls pour le coup.

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  2. Je n'ai pas encore eu l'occasion de le regarder mais j'aimerais beaucoup le découvrir étant donné que j'avais aimé les précédentes productions de Laika. :)

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    1. Comme tu l'auras compris, je te le conseille fortement, Tina !

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  3. Il me faisait envie, mais je l'ai laissé passer. Snif !
    J'espère que ce ne sera que partie remise.

    Merci d'en avoir parlé et de me rafraîchir la mémoire, Laurent !

    PS: je voulais t'envoyer un mail... et je cherche une adresse !

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    1. Je suis sûr que tu auras l'occasion de le voir...et d'en parler, ami Martin.
      Je viens d'ajouter un petit module "Me contacter" ;-)

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  4. Voilà une excellente proposition, je vais d'ailleurs le voir dès ce soir. J'avais beaucoup aimé Coraline, L'étrange pouvoir de Norman ou encore Les boxtrolls. J'espère me régaler une nouvelle fois :)

    Bon week-end, Laurent !

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    1. J'espère que tu auras apprécié ce film autant que moi, Sentinelle (et lirai tout billet à son sujet avec attention). Bon week-end !

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  5. Vu et un peu moins enthousiaste que toi ;-)

    Les animations sont très belles, rien à redire là-dessus. Et les personnages très réussis. Mais je déplore le côté "jeu vidéo" (cf s'approprier épée, armure, casque pour passer de niveau) et je trouve qu'il a trop de références "occidentales" (l'épée/Excalibur, la baleine/Jonas). Un mot aussi sur la fin, c'est presque un copier-coller avec Voldemort et Harry Potter, que ce soit dans le physique du grand-père que sa transformation en serpent (Nagini un peu japonisé). C'est d'ailleurs Ralph Fiennes qui prête sa voix au personnage (histoire de boucler la boucle). Enfin, voilà pour mes bémols. Sinon, j'ai passé un agréable moment et les animations graphiques sont très bien. Mais dans l'ensemble, j'ai préféré Coraline, L'étrange pouvoir de Norman ou Les boxtrolls, moins classique dans le traitement et moins référencés il me semble (bien quoi, j'ai des doutes tout d'un coup, surtout pour les deux derniers).

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    1. Je me suis laissé embarquer avec Kubo et n'ai pas trouvé ni cherché, d'ailleurs, ces références fort intéressantes. Merci de les pointer, Sentinelle.

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    2. J'aime tellement les mythes et les légendes que je n'ai pas pu m'empêcher de faire des liens. J'ai relevé également un joli clin d’œil à Ulysse et les sirènes dans la séquence des grands fonds à la recherche de l'armure :-)

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    3. Maintenant que tu les évoques, ces références sont évidentes (et très pertinentes). Merci !

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