mercredi 19 décembre 2018

Other people (2016)



Il faut se méfier des films dont les affiches arborent des taglines élogieuses. Combien de fois me suis-je laisser prendre au piège et ai du subir un film bien en-deçà de ses promesses ? Cela dit, parfois, ces morceaux choisis de critiques, qui envahissent parfois une grosse partie de l'affiche, peuvent aussi s'avérer contre-productifs : en ce qui me concerne, trop de superlatifs sur un film à peine à l'affiche me font hausser le sourcil. Récemment, ce fut le cas avec "En liberté !" (au sujet duquel je produirai un billet prochainement), mais aussi avec "Other people", un film même pas sorti dans les salles françaises et donc directement accessible en VOD, malgré un passage remarqué au festival de Sundance.

Alors qu'il vient de rompre avec son compagnon, David, auteur de comédie new-yorkais,  revient à Sacramento, dans sa famille, parce que sa mère est gravement malade. Il ne sait pas encore qu'il va passer une année particulière, entouré des siens, là où il a grandi. 
Alors que sa mère meurt doucement, David assiste à la reconstruction de sa famille, que le temps avait lentement rongé, tout en cherchant sa place...

A lire le pitch de "Other people", on pouvait penser qu'il allait courir trop de lièvres à la fois : traitant de la maladie, des liens familiaux et de l'homosexualité (et encore, je ne cite que les sujets les plus visibles), ce film pouvait paraître ambitieux. Et le premier sentiment qu'il suscite, lors de son visionnage, c'est qu'il a peut-être voulu trop en faire. Chris Kelly, son réalisateur et scénariste, livre pour son premier long métrage (après pas mal de courts métrages et son travail au Saturday Night Live) un film en demi-teinte. Nous invitant pour une année (dont on connaît l'issue, le film commençant par la fin et dissipant tout doute) aux côtés de David, Kelly oscille entre sourires (rarement, très rarement) et larmes (plus souvent),. 

Malgré le "Hilarious" plaqué sur l'affiche, on rit peu, en visionnant "Other people" : les maladresses des protagonistes ne font que les rendre plus humains, et font que l'on encaisse leurs souffrances en même temps qu'eux. Il est difficile de s'esclaffer pendant ce film, où la faucheuse rôde, omniprésente.

Malgré ses nombreuses imperfections et le fait qu'il ne creuse pas autant qu'il l'aurait pu les nombreux thèmes qu'il aborde, "Other people" a pour lui une atmosphère et une humanité touchantes. Et, surtout, on ne sort pas de son visionnage brisé, comme cela aurait pu être le cas.

Si vous êtes amateur de ces films où la caméra se met à hauteur d'homme et de femme, où nul artifice ne vient enjoliver la réalité, où l'on se frotte aux "vrais gens", "Other people" peut vous interpeller. Les amateurs de blockbusters et celles et ceux qui souhaitent s'évader passeront leur chemin.


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