mardi 3 septembre 2019

Le nouveau protocole (2008)




Les scandales pharmaceutiques ont fait la une des journaux à plusieurs reprises, ces dernières années. Alors, forcément, ce sujet a pu inspirer les cinéastes. On se rappelle, notamment, de "La fille de Brest", mais pas forcément du film "Le nouveau protocole", réalisé par Thomas Vincent. Avec en tête d'affiche Clovis Cornillac et Marie-Josée Croze, ce long métrage annonçait la couleur : il s'agissait d'une quête de la vérité. Peu nombreux furent celles et ceux qui répondirent à l'invitation. 


Parce que son fils est mort, dans un accident de voiture, Raoul Kraft est en colère. Ce père divorcé connaissait mal son enfant et découvre à sa mort qu'il faisait partie d'un essai thérapeutique, non sans risques. Quand surgit Diane, une jeune femme qui a elle aussi perdu un proche inclus dans un essai clinique, Raoul décide de remonter la piste. Tous deux en sont convaincus : à servir de cobayes, ceux qu'ils aimaient l'ont payé de leur vie. 
Mais, face à eux, l'adversité est puissante et omniprésente. 

Un soupçon de paranoïa, pas mal de poursuites et beaucoup de nervosité. Thomas Vincent, avec ce film, s'essaie au thriller sur les chapeaux de roues, en répondant aux nombreuses contraintes du genre.  Pour compliquer un peu plus l'exercice, c'est en s'attaquant à un sujet sensible qu'il le fait. L'idée était louable, c'est son traitement qui pêche. Rapidement, le scénario semble tourner en rond et doit, pour avancer, utiliser des ficelles un peu trop visibles. La crédibilité de l'ensemble en prend un vilain coup, malgré un ton et une image très ancrées dans un réalisme bienvenu. 

Malgré de nombreuses incohérences et pas mal de maladresses, le film a quelques beaux atouts dans sa manche, notamment parce qu'il explore un sujet des plus intéressants et que son interprète principal est étonnamment convaincant. Si Clovis Cornillac, omniprésent dans le cinéma français d'il y a quelques années, avait pu agacer (moi le premier, je le reconnais), il se montre ici en phase avec son personnage et livre une prestation de qualité. Face à lui, Marie-Josée Croze, d'ordinaire appréciable, en fait souvent trop, s'égarant dans la composition d'une pasionaria militante prête à tout, mais finalement pas très organisée (on se demande comment elle a pu échapper à ses poursuivants jusque là). 

Partant d'une intention louable, "Le nouveau protocole" ne remplit (hélas) pas sa part du contrat, faute d'une vraie cohérence et, surtout, d'une conclusion tenant debout. Sans divulgâcher sa fin, cette dernière n'est pas à la hauteur de ses promesses, comme si le scénariste n'arrivait pas à traiter complètement son sujet. En se prenant les pieds dans le tapis, il bâcle sa dernière partie et, du coup, plombe lourdement l'ensemble du film.


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