dimanche 22 décembre 2019

Je promets d'être sage (2019)




Vous, je ne sais pas, mais, lors de sa sortie, "Je promets d'être sage" est totalement passé à côté de mon radar. Je ne dois pas être le seul, parce que ce film n'a pas franchi la barre symbolique des 100 000 spectateurs en France. Pourtant, avec Léa Drucker et Pio Marmaï en tête d'affiche, le premier film réalisé par Ronan Le Page aurait sans doute dû attirer plus de spectateurs. Les astres n'étaient pas alignés, lors de la sortie de ce film, mais aurait-il mérité mieux ?

Quittant le monde du théâtre, où sa radicalité l'a mené au burn-out, Franck se retrouve gardien de musée et apprend à passer ses journées dans le silence et le calme. Il découvre vite que ses nouveaux collègues ont tous eux aussi leurs failles. Sybille, en particulier, ne semble guère l'apprécier et a ses petits secrets, que Franck va s'employer à découvrir.

Des personnages qui ne sont pas à leur place, qui portent des blessures les empêchant d'avancer, placés dans un cadre qui leur sied pas : voilà des composants qui font fortement penser au cinéma de Pierre Salvadori, l'un des plus remarquables cinéastes français (à mon sens). La présence au générique de Pio Marmaï, remarquable dans le dernier opus du créateur des "Apprentis", à savoir "En liberté !", ne fait que souligner la grande proximité de "Je promets d'être sage" avec son modèle. 

Certes, l'influence de Pierre Salvadori est évidente, au visionnage de "Je promets d'être sage", mais cela ne suffit pas à assurer la réussite de l'entreprise. Il y a trop de moments dans lesquels l'intrigue ne progresse pas, voire régresse, trop d'instants vides. On sent que l'on n'est pas passé loin de la réussite, mais le résultat final n'est pas à la hauteur de l'ambition initiale. N'acquérant jamais une identité propre, le film se contente d'avancer à vue, ne choisissant jamais entre intrigue dramatique ou fantaisie débridée (cette dernière option, la plus complexe, aurait, je pense, pu donner de grandes choses). 

Les comédiens, que l'on sent livrés à eux-mêmes, ne sauvent pas le film : Pio Marmaï, en roue libre, ne laisse qu'entrevoir ce qu'aurait pu être sa prestation, mais confirme une nouvelle fois tout le bien qu'on peut penser de son talent. Léa Drucker, en personnage blessé dont le passé aurait mérité d'être éclairci, s'en sort moins bien, faute d'un rôle mieux écrit. Derrière eux, les seconds rôles sont sans doute ceux qui s'en sortent le mieux, en particulier Mélodie Richard, en jeune femme exubérante mais à la sensibilité à fleur de peau, qui aurait mérité plus de place dans le scénario.

Voilà un film que j'aurais aimé aimer davantage, mais qui, faute d'une vraie identité et de choisir sa propre voie, se contente de ne pas faire de choix narratifs. Considérons que cette tiédeur est uniquement due au manque d'expérience de son réalisateur et que son prochain opus saura infirmer le diagnostic.





4 commentaires:

  1. Pas persuadé que L. Drucker en tête d'affiche soit suffisant pour attirer les foules, perso c'est tout le contraire.
    Joyeuses fête l'ami.
    @ l'an prochain si Dieu le veut. ;-)

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    1. On est assez d'accord sur ce choix de tête d'affiche, Ronnie.
      Merci d'être passé, je te souhaite de bonnes fêtes de fin d'année. A l'année prochaine !

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  2. Pas mauvais, ce film, mais certainement inabouti. Je garde un beau souvenir des plans lumineux dans le pays étranger (l'Espagne ?) et la fin m'avait bien plu.

    Joyeuses fêtes de fin d'année, Laurent.

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    1. Il est un peu boiteux et c'est dommage, car on n'est pas passé loin d'un bon film. Pour info, c'est le Portugal (tu n'es pas tombé trop loin, Martin !).
      Très bonne année, l'ami.

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