vendredi 17 janvier 2020

Andy (2019)


De temps en temps, un petit film léger, cela peut être salutaire. Que ce soit pour s'aérer l'esprit ou pour mettre son cerveau de côté, il nous arrive à toutes et tous d'avoir envie de moins de gravité. Aussi, quand une affiche semble promettre de rire, fût-ce aux dépens de son héros, on peut se laisser tenter. Malgré une affiche promettant un film tournant autour du personnage incarné par Vincent Elbaz et restant dans le registre auquel celui-ci nous a habitués, "Andy", qui n'avait pas déplacé les foules lors de sa sortie, allait-il être une de ces pépites oubliées ? 


Mis à la porte pour la énième fois par une ex-petite amie, Thomas se retrouve à la rue, sans le sou. Ses parents, qu'il ne voit pratiquement plus, ne peuvent l'aider et Thomas se trouve contraint de se réfugier dans un centre d'hébergement, où il est accueilli par Margaux, une étrange jeune femme.  Comme il va lui falloir gagner sa vie et qu'il n'est pas fait pour travailler, Thomas se lance dans une drôle d'entreprise : il sera escort-boy et s'appellera Andy. 

Vincent Elbaz a souvent choisi des rôles proches, déclinant ad nauseam un personnage séduisant mais immature, comme on pu le voir (ou le déplorer) dans "Daddy Cool", par exemple. Le héros de "Andy" n'est guère éloigné de ses prestations habituelles : il pourrait s'agir du même homme, ayant échoué à force de nonchalance. Cela dit, il ne tire pas de leçons de ses errements et continue d'aspirer à la même existence, évitant le travail comme la peste bubonique et comptant sur sa bonne étoile et son physique pour se sortir de l'impasse. En ce qui concerne la remise en question, on repassera : "Andy" ne met guère son héros en grand péril et ce dernier continue de voir ses repères s'effondrer sans volonté de changement.

Comédie romantique avant tout, "Andy" se targue ainsi de marcher sur les plates-bandes du cinéma social. Mais, à trop courir de lièvres, on n'en attrape aucun. Les scènes utilisant le décor du foyer d'accueil sont trop peu nombreuses et n'impliquent pas suffisamment les personnages pour évoquer comme il faudrait cette réalité. Et que dire du traitement des parents du héros, incarnés par Brigitte Rouän et Jacques Weber, dont on entrevoit qu'ils auraient pu être mieux exploités, eux aussi ? Et ce n'est pas du côté de l'interprétation qu'il faut se tourner pour trouver de quoi apprécier ce film : Vincent Elbaz limite sa prise de risque à la légère brioche qu'il affiche, mais est sans arrêt rattrapé par le cliché devenu sien, celui de l'homme immature et irresponsable. Face à lui, Alice Taglioni convainc à peine, malgré la richesse potentielle de son personnage. 

Malgré un pitch de base qui, faute de promettre des surprises, pouvait donner lieu à un film agréable, "Andy", par manque de solidité et de fond, déroule paresseusement son fil et paraît plus long qu'il n'est vraiment. Ce n'est pas pour autant qu'il marquera les mémoires.


4 commentaires:

  1. Bonjour Laurent, on avait été voir Andy après le visionnage de la Bande-annonce. C'est vrai que c'est un film que l'on oublie assez vite, quoique. Mais j'avoue que l'on avait passé un bon moment à voir ce film. Les personnages joués par Elbaz et Taglioni sont touchants. Bonne journée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonsoir Dasola. Je suis toujours ravi qu'un film qui m'a (un peu) déçu trouve grâce aux yeux d'autres spectateurs/trices.
      Merci d'être passée, bonne soirée !

      Supprimer
  2. Encore une comédie française ( 1 de + ) besogneuse dont l'intérêt cinématographique voisine avec le zéro. ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et pourtant, je continue à chercher, dans ce registre, la pépite qui me réconciliera avec ce genre naufragé :)

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.