dimanche 7 février 2021

Le doudou (2018)

Autrefois, la comédie française était souvent synonyme de qualité, à moins qu'à l'instar de beaucoup de morceaux du passé, elle ait été enjolivée par le temps qui passe. Toujours est-il que j'ai eu maintes fois l'occasion de me lamenter dans ces colonnes de la pauvreté, voire de la vacuité des films récents revendiquant ce registre. Comme pour en avoir le coeur net, je persiste cependant à visionner des comédies récentes (à petite dose, cela dit) : l'autre soir, une certaine chaîne diffusait (en le tronçonnant à coup de spots publicitaires) un film qu'elle avait co-produit : "Le doudou", avec en tête d'affiche le très bankable Kad Merad et le jeune Malik Bentalha, allait-il faire honneur à la comédie française ?

Parce que sa fille a perdu son doudou à l'aéroport de Roissy, Michel a affiché là-bas des pancartes promettant récompense contre l'ours en peluche égaré. Responsable des chariots dans cette immense structure, Soufiane flaire la bonne affaire et contacte Michel, pour lui soutirer la prime. Tous deux vont bientôt se retrouver à remonter la piste du doudou perdu. Ils ne sont pas au bout de leurs peines.

Il n'y a rien de surprenant, dans le pitch de "Le doudou", ni dans son traitement : deux personnages que tout oppose se trouvent obligés d'accomplir une tâche, malgré les obstacles qui se dressent sur leur chemin. On pourrait logiquement s'attendre à ce que le pseudo-buddy-movie qui nous est servi s'alimente des différences entre les deux protagonistes pour nous faire rire. Ce n'est pas l'option que choisissent Philippe Mechelen et Julien Hervé, les deux co-réalisateurs (et co-scénaristes aussi), qui préfèrent miser sur les situations auxquelles leurs héros sont confrontés pour générer des gags. Il apparaît vite que ce choix n'était pas judicieux : on a vite l'impression d'assister à une succession de sketches, pas toujours heureux et souvent pas drôles du tout, chacun étant destiné à amener le suivant, souvent laborieusement.

L'un des ressorts de la comédie réside dans ses personnages : "Le doudou" oublie ce pré-requis et,
d'emblée, se condamne à l'échec. Si Malik Bentalha s'en sort à peu près avec les honneurs, il est difficile d'en dire autant de Kad Merad, dont le personnage a autant d'épaisseur qu'un billet d'avion et aucune personnalité. Endossant un rôle de clown blanc, tout en en oubliant la pétillance attendue, il ne convainc que rarement. C'est d'autant plus dommage que cet acteur a fait ses preuves dans d'autres registres (je songe à la superbe série "Baron Noir", où il était magistral).

Pour ce qui est d'une comédie efficace (c'est-à-dire qu'elle permet d'oublier un instant la morosité et de dérouiller un peu les zygomatiques), on repassera : "Le doudou" est un énième modèle de film du dimanche soir, coproduit par TF1 et destiné à remplir la juteuse tranche horaire dominicale. Cette mission-là est accomplie, mais celle d'apporter un peu de rire dans les foyers ne l'est pas. 



6 commentaires:

  1. Il est des expériences qui restent uniques la vie durant, bon visiblement pas celle là ;-)
    D'ou ma question : ¿ DONDE ESTA KIM BASINGER ?
    ++

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    1. En voilà, une excellente question :)
      Merci de la poser, Ronnie !

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  2. Ah ah ah ! Kim Basinger sera de retour chez moi le mois prochain !
    Et sinon, eh bien, je n'ai pas vu "Le doudou"...

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    1. Salue-la de ma part, Martin !
      Et tu n'as rien manqué, en ce qui concerne ce "Doudou".

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  3. Ah j'ai brièvement été tentée de le regarder et puis j'ai oublié qu'il passait et j'ai lancé autre chose. Finalement, c'était un acte pas si manqué, il va aller dans la liste des films à éviter !

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    1. J'aime bien le concept d'acte pas si manqué...le destin t'a sans doute guidé vers quelque film plus intéressant :)

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