En préambule à ce billet, je me dois de justifier sa présence sur le blog. En effet, si "Cinq ans de réflexion" a aujourd'hui l'honneur de ces colonnes, c'est surtout en raison de son échec en France, où seulement quelques dizaines de milliers de spectateurs le virent. Si l'on prend en compte son affluence au niveau mondial, ce film n'est pas l'échec qu'il fut en France.
Voilà pour la justification. Passons maintenant aux choses sérieuses, à savoir la critique à proprement parler de ce long-métrage.
Voilà pour la justification. Passons maintenant aux choses sérieuses, à savoir la critique à proprement parler de ce long-métrage.
Judd Apatow est, depuis quelques années, devenu le grand gourou de la comédie américaine, et nombre de critiques s'accordent à lui trouver du génie. Mêlant allégrement les thèmes les plus actuels, les sujets les plus graves et les effets les plus crus, l'homme est à l'origine d'un véritable genre qui a ses adeptes, tant parmi les critiques qu'au sein du public. J'avoue ne pas adhérer à ce type de comédie à l'américaine, y préférant de loin son pendant britannique, plus fin et plus pertinent à mes yeux. On m'objectera sans doute (et je suis preneur de vos opinions, chers lecteurs) que ces films sont un reflet de leur temps, qu'ils en adoptent les codes et le ton pour être plus percutants, plus efficaces.
Quoi qu'il en soit, je n'arrive pas à trouver de génie dans les productions d'Apatow. Qu'il s'agisse de "Funny People", de "40 ans, toujours puceau" ou de "En cloque mode d'emploi", je persiste à trouver qu'on surestime grandement ses films, qu'il y soit réalisateur ou producteur. Chacun ses goûts, comme on dit. Il n'empêche que, pour en pas rester sur une mauvaise impression (sur plusieurs, en réalité, puisque j'ai visionné plusieurs de ses films pour tenter de comprendre cet engouement), j'ai courageusement regardé "Cinq ans de réflexion", réalisé par Nicholas Stoller (qui commit précédemment "Sans Sarah rien ne va" et "American trip") et fit ses premières armes en tant que scénariste (notamment sur "Braqueurs amateurs" et "Yes man").
Force m'est d'avouer que ce n'est pas ce film qui me fera changer d'avis sur Judd Apatow et sa bande. S'il l'on y croise quelques jolis moments, ils sont hélas noyés dans trop de longueurs et ponctués par des lourdeurs que je peine à trouver drôle. Pour une réplique fine et bien amenée, il y a dix gags au-dessous de la ceinture. Pour traiter efficacement des états d'âme de ces trentenaires que la vie bringuebale ainsi, n'importe quel épisode de "Friends" (pour citer le classique absolu) est plus drôle et plus touchant.
Force m'est d'avouer que ce n'est pas ce film qui me fera changer d'avis sur Judd Apatow et sa bande. S'il l'on y croise quelques jolis moments, ils sont hélas noyés dans trop de longueurs et ponctués par des lourdeurs que je peine à trouver drôle. Pour une réplique fine et bien amenée, il y a dix gags au-dessous de la ceinture. Pour traiter efficacement des états d'âme de ces trentenaires que la vie bringuebale ainsi, n'importe quel épisode de "Friends" (pour citer le classique absolu) est plus drôle et plus touchant.
"Cinq ans de réflexion" est long, beaucoup trop long (plus de 2 heures) et semble souvent ne pas trop savoir où aller. Enchaînant les situations amusantes (rarement, hélas) et les gags lourdingues (trop nombreux, à mon goût), il accumule les clichés éculés et souvent machistes.
La présence d'Emily Blunt et (dans un rôle secondaire et étonnant) de Rhys Efans (le colocataire gallois de Hugh Grant dans "Coup de foudre à Notting Hill") pourrait justifier le visionnage du film. S'il est un atout à trouver à "Cinq ans de réflexion", c'est effectivement du côté de son interprétation qu'il faudrait lorgner (encore que Jason Segel, qui collabora au scénario, n'est guère convaincant).
Plombé par ses longueurs et le ton outrancier qu'il a cru bon d'adopter, "Cinq ans de réflexion" rate le coche. Il était possible de traiter des aléas que traverse un jeune couple de façon subtile et fine. A vouloir y aller de la plus épaisse façon, l'équipe aux commandes de "Cinq ans de réflexion" livre un film pénible à voir et vite oublié.
Plombé par ses longueurs et le ton outrancier qu'il a cru bon d'adopter, "Cinq ans de réflexion" rate le coche. Il était possible de traiter des aléas que traverse un jeune couple de façon subtile et fine. A vouloir y aller de la plus épaisse façon, l'équipe aux commandes de "Cinq ans de réflexion" livre un film pénible à voir et vite oublié.
Aha je n'ai vu aucun des films nommés, sauf 40 ans toujours puceau mais je pense qu'on partage les mm avis sur les comédies américaines donc je vais soigneusement toutes les éviter! Merci de ton sacrifice cinématographique!
RépondreSupprimerCe type de comédie ne me convient définitivement pas, ce n'est pas faute d'avoir essayé, pourtant.
SupprimerMerci d'être passée !
Echange standard n'est pas une production Apatow. Supergrave si. Pour le reste, pas d'accord sur le surestimage d'Apatow. C'est probablement un des seuls à faire rire dans la comédie ricaine en tant que réalisateur. Ce n'est pas fin, ça tape en dessous de la ceinture mais c'est parfois d'une pertinence incroyable. Surtout dans le portrait des personnages. Ce sont souvent des rebus de la société qu'il tire vers le haut. Je ne suis pas toujours fan de ses productions (j'ai vite fait le tour de Supergrave, Bridesmaids est vraiment excellent), mais ses réalisations sont excellentes. A chaque fois que je vois 40 ans, toujours puceau c'est une véritable pignolade, la séquence de l'épilation notamment. En cloque, mode d'emploi décrypte un couple qui a très mal commencé à cause d'une vilaine capote! Qui plus est la différence entre la sobre Katherine et le grassouillet Seth est assez amusante. Funny People est son opus le plus sobre où Adam Sandler réussi enfin à faire rire dans un rôle plus sensible.
RépondreSupprimerConcernant "Echange Standard", je vais corriger, j'étais absolument persuadé d'avoir vu son nom dans le générique. Mea culpa, donc.
SupprimerPar contre, je n'arrive pas à apprécier ce type de comédie autant que toi, visiblement. Il faut, heureusement, de tout pour faire un monde :)
Non mais comme on assimile toujours son nom à du gras, il ne faut pas s'étonner qu'on le cite inutilement. Perso je trouve que Judd Apatow a un bon oeil de notre société comparé à beaucoup. Sans lui, je crois qu'on se ferait un peu chier dans la comédie actuelle.
SupprimerVu ce film depuis et c'est dommage qu'avec un tel duo d'acteur le film soit aussi nunuche. Et puis c'est trop long.
SupprimerCe genre de film est surtout fait pour ne pas trop se prendre la tête, si 10€ est trop cher pour payer un film comme ça, un bon divertissement entre copain n'est pas non plus exclu.
RépondreSupprimermistergoodmovies.net
A réserver cependant aux amateurs du genre...je crains de ne pas en être. Merci de ton passage.
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