Nicolas Bedos ne laisse que peu de monde indifférent, à l'instar de son père, Guy. Ayant commencé sa carrière dans la télévision (en écrivant pour les autres), puis le one-man-show, avant de se frotter à l'écriture, à la radio, puis à la télévision, c'est au cinéma qu'il tente sa chance, notamment avec "Amour et Turbulences", qui ne connut pas le succès escompté. Comme quoi, il ne suffit pas de faire régulièrement le buzz pour drainer les foules dans les salles obscures. Réalisé par Alexandre Castagnetti, l'un des deux membres du groupe "La chanson du dimanche", cette comédie romantique méritait-elle un accueil si frileux ?
Par le plus grand des hasards, Julie et Antoine se retrouvent assis l'un à côté de l'autre pour le vol qui les ramène de New York à Paris. Le problème, c'est que tous deux ont eu une relation, intense autant que chaotique, il y a quelques années, et que se retrouver pendant sept heures à côté de son ex n'est pas ce qui les réjouit le plus. Elle est idéaliste, perfectionniste, romantique. Lui est dragueur, manipulateur et collectionne les aventures. Durant le vol, ils vont, sous le regard des autres passagers, revivre leur histoire, chacun de leur point de vue.
N'importe quel habitué de ce genre de film aura vu venir de loin le canevas éculé de la comédie romantique. Je ne vous ferai pas l'injure d'en donner une nouvelle fois la recette, l'ayant déjà fait à maintes reprises. Toujours est-il que, dans le cas de "Amour et turbulences", nous ne sommes pas en territoire inconnu. Point de surprises à l'horizon, donc : la fin est connue à l'avance, c'est le chemin pour y parvenir qui intéresse le spectateur (qui, dans ce registre est souvent une spectatrice).
La part de comédie est essentiellement assurée par Jonathan Cohen, dans le rôle de l'ami d'Antoine, prêt à tout pour séduire une femme. C'est sans doute la partie la plus réussie du film, avec les quelques scènes où apparaît Clémentine Célarié, dans le rôle de la mère de Julie. Quelques autres seconds rôles émaillent l'histoire sans cependant réussir à accrocher l'intérêt : Jackie Berroyer ou Michel Vuillermoz, par exemple, sont mal exploités à un point que cela en devient agaçant.
Pour ce qui est de la part de romance, pour prévisible qu'elle soit, elle est outrageusement centrée sur le personnage joué par Nicolas Bedos. Commençant comme un inventaire de ses travers et de ses fautes envers Julie, le scénario renverse la vapeur pour aller jusqu'à sa rédemption et en faire le véritable héros du film, quitte à laisser dans l'ombre sa voisine, Julie: Ludivine Sagnier se trouve réduite à jouer les faire-valoir et ne montre ici que peu de talent. Ce déséquilibre (et le peu de crédibilité de la dite rédemption) joue grandement en défaveur de l'histoire, et c'est sans doute le plus grand défaut du film.
La réalisation, élégante et efficace, est quant à elle à porter au crédit du film. Pour sa première mise en scène (après qu'il ait co-réalisé "L'incruste"), Alexandre Castagnetti réussit sa part du marché : à défaut d'un scénario complètement conforme au cahier des charges du genre, il montre qu'il sait diriger une équipe et une caméra. C'est déjà beaucoup et cela lui valut sans doute de prendre en charge "Le grimoire d'Arkandias" (qui n'a pas davantage connu de succès, soit dit en passant).
N'eut été l'omniprésence de Nicolas Bedos, "Amour et turbulences" aurait pu être complément réussi. A défaut, c'est un film qui peut se voir, mais qui laisse un petit arrière-goût de déception à son spectateur.
Je ne regarderai pas ce film pour l'instant (vu ma curiosité, il ne faut jamais dire jamais). Le duo Bedos-Sagnier me fait fuir... (deux têtes à claque)
RépondreSupprimerTu peux éviter ce film sans regrets, Tina.
SupprimerMerci de ton passage et de ta fidélité à ce blog :)
Contente que tu n'aies pas détesté ; c'est déjà ça. Je suis la seule personne à aimer ce film ! Je suis fan de Ludivine, il faut dire ; et aussi de Nicolas, ben oui. Et puis j'avais trouvé la réalisation sympa.
RépondreSupprimerEffectivement, si tu aimes les deux acteurs principaux, tu ne peux qu'aimer le film....mais l'inverse est également vrai, comme le disait Tina, plus haut ;-)
SupprimerPour ma part, un film vite vu et vite oublié malgré quelques têtes d'affiche et le personnage de Clémentine Célarié.
RépondreSupprimerJ'ai effectivement eu l'impression que les seconds rôles tiraient mieux leur épingle du jeu, dans ce film finalement très dispensable.
SupprimerMerci d'être passé.