mercredi 18 septembre 2013

Upside down (2012)


On peut évoquer mille sujets profonds par le biais de la science-fiction, qu'il s'agisse de thèmes de société ou d'angoisses existentielles. Il est plus rare de se servir de cette catégorie d'oeuvre à des fins de romantisme. Le film "Upside Down", avec son univers pour le moins original, tente l'exercice. Son réalisateur, Juan Solanas, en est alors à son deuxième long métrage, après "Air" et un parcours déjà remarqué, notamment en tant que directeur de la photographie. 
Sorti en catimini il y a quelques mois, "Upside Down", malgré la présence au casting de Kirsten Dunst ("Entretien avec un vampire", "Marie-Antoinette") et de Jim Sturgess (vu récemment dans "Cloud Atlas") n'a pas déplacé les foules, loin de là (à peine 40 000 entrées pour l'Hexagone, autant dire une misère). 

Dans le monde d'en-bas, ravagé par la misère et la pollution, vit Adam, un jeune homme que la vie n'a pas épargné. Quand il croise Eden, jeune fille venue du monde d'en-haut, où la richesse et la réussite sont lois, commence une grande histoire d'amour. Malheureusement, les deux mondes, pour proches qu'ils soient, ne peuvent se rencontrer, sous peine de bouleverser leur équilibre. 

La première impression qu'on a, en visionnant "Upside Down" est la bizarrerie de l'univers proposé, et dont les règles de fonctionnement ne sont pas très clairement explicitées, il faut bien le dire. Esthétiquement parlant, le film est de toute beauté et l'on passe vite sur l'incohérence de ces deux planètes qui cohabitent pour se régaler des images offertes, souvent spectaculaires et qui incitent à fermer les yeux sur les effets spéciaux pas toujours du plus haut niveau. L'enthousiasme de ses interprètes (essentiellement Jim Sturgess, qui ne ménage pas sa peine pour incarner ce pauvre Adam) incite également à se laisser entraîner dans le curieux voyage entre ces deux mondes, si proches et si éloignés.

"Upside down", avec son postulat de base hautement symbolique, aurait pu jouer sur le registre social, mais se cantonne dès le début dans une romance, certes agréable, mais moins riche de sens et donc plus anecdotique. Le propos social, voire politique, qui affleure de temps à autre, n'arrive hélas jamais à l'emporter sur la bluette (charmante, mais tout de même superficielle) jouée par les deux principaux interprètes.

Superbe dans sa forme, "Upside down" manque cruellement de fond. C'est d'autant plus frustrant qu'avec ses images superbes, le film est souvent à un cheveu d'être totalement réussi et d’accéder au statut de grand film de science-fiction.





11 commentaires:

  1. Une "bizarrerie" en carton malheureusement. Il y a effectivement ce fossé forme-fond, à tel point que le seul aspect graphique ne peut suffire, surtout que l'univers est somme toute assez compassé. Et pas neuf. Je n'y vois pas ce potentiel de grand film de genre, plutôt la caricature vide d'un cinéma visionnaire.

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    1. Effectivement, si la forme peut séduire, le fond manque cruellement (je me répète). Je persiste à penser qu'il y avait là matière à une fable pertinente.
      Dommage.
      Merci d'être passé.

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  2. Le film est clairement plus une romance qu'un long-métrage de SF. Si on ne réfléchit pas trop au concept proposé, Upside Down se regarde avec plaisir.

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    1. C'est plus fort que moi, j'aurais tellement voulu y trouver un fond qui donne matière à réflexion. Sinon, c'est vrai qu'on peut y voir une simple romance, dans un décor hors du commun.

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  3. Pas vu mais c'est dommage car, visuellement parlant, ça avait l'air d'envoyer du pâté de foie de canard.

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    1. L'esthétique est intéressante, mais il ne faut pas y regarder de trop près, sans quoi on y voit de nombreux défauts. Ca envoie donc un pâté un peu "light", pas grand chose à se mettre sous la dent.
      Merci de ta fidélité à ce blog.

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  4. J'avais très envie de le voir mais tous les avis dont le tien reviennent au même: c'est beau mais le fond ne tient pas.

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    1. Voilà, c'est cela...même si ça sent parfois le carton-pâte, la faute à des effets spéciaux un peu "cheap". Je serais ravi de lire ton avis, si d'aventure tu le vois.

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    2. En même temps ils n'ont pas eu le budget du prochain Transformers.

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    3. Il est clair que le budget de "Upside Down" doit être proche du budget cantine de "Transformes". On ne jettera donc pas la pierre à ce petit film sur ce point là.

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  5. J'ai trouvé la forme prétentieuse et laide, l'histoire mièvre au possible, et le "message politique" archi cliché. Pour moi vraiment rien à sauver dans cette affaire...

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