Certains films vous laissent des souvenirs forts et s'impriment à jamais dans la mémoire. D'autres, au contraire, ne marquent pas leurs spectateurs. Je dois avouer que, bien que faisant partie du petit nombre de spectateurs s'étant déplacé pour aller voir "L'art de séduire" lors de sa sortie, je conservais peu de souvenirs de ce film, jusqu'à un récent re-visionnage.
Guy Mazarguil, dont "L'art de séduire" était la première réalisation, avait fait ses premières armes dans le court-métrage. Sa première incursion dans le long métrage s'étant soldée par un échec public et (dans une moindre mesure) critique, il n'a pas eu, depuis, l'occasion de réaliser d'autres films depuis...
Jean-François, psychanalyste de son état, a un vrai problème : il est amoureux d'Hélène, l'une de ses patientes, ce qui va à l'encontre de sa déontologie. Quand la jeune femme décide d'arrêter sa thérapie, Jean-François décide de foncer et de séduire Hélène. Seulement, il se sait piètre séducteur. Pour y remédier, il va donc demander conseil à l'un de ses patients, dragueur obsessionnel.
On l'aura compris à la lecture du pitch, c'est une fois de plus dans le registre cent fois exploité de la comédie romantique que "L'art de séduire" creuse son sillon. Guy Mazarguil confessait d'ailleurs, lors de la sortie de son film, un goût prononcé pour ce genre, citant dans ses oeuvres de chevet les classiques du genre (dont "Quatre mariages et un enterrement", par exemple). Au visionnage du film, il faut cependant reconnaître que "L'art de séduire" est loin d'arriver au niveau de ses illustres modèles. La raison en est simple : l'histoire est bien peu épaisse et laisse peu de place aux surprises et autres rebondissements, éléments pourtant indispensables dans ce créneau cinématographique.
Le scénario, dont les dialogues réussissent pourtant à faire mouche à plusieurs reprises, est donc sans conteste le point faible de "L'art de séduire". Tenant sur un ticket de métro, le script accumule les passages à vide et les longueurs.
Du côté de l'interprétation, le bilan est bien meilleur : les quatre acteurs principaux font de leur mieux et sont tous charmants, mais donnent malheureusement l'impression cruelle d'avoir peu de matière à se mettre sous la dent. Pour réussir à tirer un film consistant à partir d'une intrigue maigrichonne, mieux vaut s’appeler Woody Allen. Ce n'est pas le cas de Guy Mazarguil, aussi plein de bonne volonté soit-il.
Alors, certes, "L'art de séduire" est un film mignon tout plein, avec des acteurs pleins de bonne volonté, mais il accumule hélas les longueurs et les maladresses. A la réflexion, on peut se demander si le matériau de base comportait effectivement de quoi faire un film. En l'occurrence, c'est une petite friandise sans grande saveur, vite avalée, vite oubliée.
Disons aussi que, s'il faut s'inscrire dans les pas de Woody Allen à chaque fois qu'on réalise une comédie romantique, 1) on va développer un style tout de même particulier et 2) on va devoir franchir une barre assez haute.
RépondreSupprimerBon week-end, Laurent. J'aime vraiment bien le concept de ton blog.
Bien évidemment, il n'y a pas que la voie "Woody Allen" dans la catégorie "comédie romantique". Mais le fait est que ce film m'a nettement donné l'impression de loucher du côté du du grand Woody, sans arriver à la cheville du maître.
SupprimerMerci mille fois pour tes visites et tes compliments qui me vont droit au coeur. Excellent week-end, Martin.
Woody Allen est inimitable, je ne me fais aucun souci... ils peuvent toujours courir !
RépondreSupprimer"L'art de séduire" donne parfois l'impression de loucher du côte de ce que sait si bien faire Woody Allen, avec ses personnages qui tergiversent souvent, et passent parfois à côté de leur vie. Cependant, on est à des lieues du Maître.
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