En préambule à ce billet, une mise au point s'impose : traiter d'un film dont les acteurs ont été ou sont sous les feux des projecteurs de la presse people signifie pour moi parler d'un film comme un autre. A ceux amateurs de rumeurs, commentaires et autres théories, je prie d'aller faire un tour sur les sites spécialisés, merci.
Maintenant que nous sommes entre nous, amis cinéphiles, et que nous y sommes bien, parlons cinéma, avec un petit film belge qui aurait pu attirer bien plus de monde dans les salles lors de sa sortie. Avec son joli titre, "Les âmes de papier" est passé inaperçu dans nos contrées, avec un box-office de moins de 6.000 entrées en France.
Drôle de métier que celui de Paul : avec sa plume adroite et acérée, il écrit des oraisons funèbres (qui ne plaisent pas à tous, et lui valent parfois des déconvenues). Emma, une jeune veuve, fait appel à ses services. Son fils de huit ans refuse le décès de son père, et se ferme dès qu'on évoque le sujet. Elle demande à Paul de raconter au petit garçon l'histoire de ce père disparu. Paul, lui aussi veuf depuis cinq ans (et toujours installé dans cette douleur) refuse, avant d'accepter... Entre Emma et Paul, une belle histoire se dessine...mais c'est sans compter avec les fantômes du passé.
A la fois comédie romantique, film légèrement fantastique et conte sur la vie et le deuil, "Les âmes du papier" est passé sous les radars de pas mal de cinéphiles (je confesse n'en avoir pas entendu parler lors de sa sortie). Propulser un petit film sur les écrans le jour de Noël 2013, dans l'ombre du "Loup de Wall Street", n'est sans doute pas l'idée du siècle. C'est bien dommage, si vous voulez mon avis, parce que "Les âmes de papier" aurait mérité de rencontrer plus de public, tout petit film qu'il est. Vincent Lannoo, son réalisateur, affirme ici un vrai savoir-faire, avec un long métrage qui vaut le coup d'oeil.
En effet, sous ses dehors modestes, "Les âmes de papier" (quel joli titre, au passage !) recèle une histoire attachante, qui saura toucher ceux à qui les thèmes du deuil, de la solitude et de la romance sont chers. Son scénario, certes pas exempt de quelques longueurs ou répétitions, est suffisamment fin pour faire passer le procédé qu'il utilise à mi-course pour relancer la machine. Agréablement filmée, cette jolie fable parle finalement de sujets universels : la vie sans ceux qui sont partis, l'acceptation du deuil, la reconstruction de soi. Sans en faire des tonnes, il réussit à sa manière à émouvoir. C'est déjà beaucoup.
En effet, sous ses dehors modestes, "Les âmes de papier" (quel joli titre, au passage !) recèle une histoire attachante, qui saura toucher ceux à qui les thèmes du deuil, de la solitude et de la romance sont chers. Son scénario, certes pas exempt de quelques longueurs ou répétitions, est suffisamment fin pour faire passer le procédé qu'il utilise à mi-course pour relancer la machine. Agréablement filmée, cette jolie fable parle finalement de sujets universels : la vie sans ceux qui sont partis, l'acceptation du deuil, la reconstruction de soi. Sans en faire des tonnes, il réussit à sa manière à émouvoir. C'est déjà beaucoup.
En dehors de son scénario, aux allures de conte finalement assez efficace, le gros atout des "Âmes de papier" est son interprétation. Tous ses acteurs sont remarquables, de l'étonnant Stéphane Guillon (dont on découvre ici un talent supplémentaire, en plus d'une plume acérée), à la charmante Julie Gayet, en passant par le toujours époustouflant Pierre Richard, venu ici "en participation", c'est-à-dire gracieusement (ce qui renforce l'admiration que j'ai pour le bonhomme). Jonathan Zaccai et, surtout, le petit Jules Rotenberg sont, eux aussi épatants.
Alors, oui, "Les âmes de papier" est un petit film, mais il s'agit d'une friandise douce-amère (je pense que je viens d'inventer un concept, là) qui mérite le coup d'oeil, pour peu qu'on soit friand de ce type de gourmandise. Il ne laisse pas un souvenir impérissable, mais permet de passer un bon moment, en grande partie grâce à ses interprètes. Pas mal de longs métrages de gros calibre ne peuvent se vanter d'y parvenir.
Bonjour Laurent. Voilà un joli plaidoyer, qui donne envie de se pencher sur ce petit film négligé. Je pense effectivement qu'il n'est pas sorti au bon moment. Et rien que Pierre Richard suffirait à attirer mon regard et, je l'espère, mon intérêt.
RépondreSupprimerBonsoir Martin,
Supprimerce petit film, certes pas exempt de défauts, est tombé "à pic". Je désespérais de chroniquer un film méritant d'être sauvé de l'oubli. J'espère que tu y trouveras un peu d'intérêt et ai hâte de lire le billet que tu pourras lui consacrer.
Bon à savoir. Effectivement, le pauvre réalisateur a dû pâtir d'une certaine actualité, pas de chance. J'aime beaucoup Julie Gayet et je regrette qu'on ne la voie pas plus souvent (je parle de l'actrice bien sûr...). Je serai donc enchantée de découvrir ce petit film dès que j'en aurai l'occasion.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé qu'il méritait mieux que le triste sort qui fut le sien. A l'occasion, je lirai avec intérêt ce que tu en diras.
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