Les plus fidèles lecteurs de ce blog auront pu remarquer qu'un de mes sujets de fâcherie les plus récurrents est la traduction française des titres de film : attention, nous avons ici un joli prototype, puisque "Wanderlust" est devenu "Peace, love et plus si affinités". Notez la présence du fameux "...et plus si affinités", digne de rejoindre les "...entre amis" et "...à l'anglaise" dans mes gémonies personnelles, en grande partie alimentées par le mépris affiché des distributeurs français.
Autre victime récurrente de mes colères : Judd Apatow, pourtant vénéré ça et là comme le chantre de la nouvelle comédie étasunienne. Producteur du présent film, réalisé par son comparse David Wain (déjà coupable de "They came together"), Apatow a beau provoquer l’admiration de nombreux cinéphiles, je n'arrive pas à accrocher à son style et je ne pense pas être le seul.
Autant dire que "Peace, love et plus si affinités" partait avec un sérieux handicap, dans ces colonnes.
George et Linda viennent de s'endetter jusqu'au cou pour s'offrir un minuscule appartement à New York. Lorsque Linda échoue à un énième entretien et que George se fait licencier, tout s'écroule pour eux. Ils sont contraints de se faire héberger par le frère de George, beauf parvenu ayant fait fortune en vendant des toilettes de chantier. Sur la route, Linda et George découvrent une communauté hippie, Elysium. Découvrant là une liberté qui leur a toujours échappé, le jeune couple décide de s'y installer. Mais, même chez les hippies, tout n'est pas idéal.
Si l'on peut, en visionnant "Peace, love et plus si affinités", avoir une petite pensée pour le franchouillard "Les babas cool" (où Christian Clavier se réfugiait dans une communauté hippie aussi), le présent film n'incite guère à la confusion. Si elles auraient pu s'avérer dispensables, les quelques séquences bien trash à la Apatow, désormais devenues sa marque de fabrique, sont là. Même si l'on a raté le générique, il est donc possible d'identifier la provenance du film. Et pourtant, ce n'est pas ce film qui m'insupporte le plus dans la production du grand manitou de la comédie américaine. Sans doute son insuccès y est-il lié, mais le fait est que "Peace, love et plus si affinités" est sans doute l'une de ses comédies les moins caractéristiques.
Certes, comme je le disais plus haut, on a droit à quelques gags au-dessous de la ceinture, mais ils ne laissent cependant pas un souvenir marquant, au point d'imprimer leur trace sur tout le film. Cela dit, le film lui-même n'imprime que peu la mémoire de son spectateur. La faute en revient à un scénario extrêmement prévisible, et plutôt pauvre finalement. Passées les premières étapes, de découvertes en confrontations, c'est comme si David Wain ne savait plus quoi faire de son histoire ni quoi nous raconter. Alors, il aligne les clichés pour combler le vide, mais sans duper personne.
Paul Rudd, l'un des fidèles interprètes des productions Apatow, retrouve ici, un paquet d'années plus tard, Jennifer Aniston, puisqu'il fit autrefois un passage dans la mythique série "Friends". Ni l'un ni l'autre ne sont particulièrement convaincants (parce que peu convaincus, peut-être ?). On se consolera avec les apparitions trop rares du grand Alan Alda , grand habitué des productions de Woody Allen. Au chapitre des avantages de ce film, on notera également la présence de la très jolie Malin Akerman (qui passe une bonne partie du temps peu vêtue, ce qui pourra en réjouir certains)
Alors qu'on pouvait s'attendre à une pochade bien lourde ou, au contraire, espérer une comédie joyeusement virulente et socialement pertinente, il faut se rendre à l'évidence ; "Peace, love et plus si affinités", avec son titre idiot, n'est rien de tout cela. Il s'agit juste d'un film sans grand intérêt, vite oublié après visionnage.
Alors qu'on pouvait s'attendre à une pochade bien lourde ou, au contraire, espérer une comédie joyeusement virulente et socialement pertinente, il faut se rendre à l'évidence ; "Peace, love et plus si affinités", avec son titre idiot, n'est rien de tout cela. Il s'agit juste d'un film sans grand intérêt, vite oublié après visionnage.
Tu n'es pas tout seul Laurent, Apatow non merci, Aniston tout pareil & plus si affinités :-)
RépondreSupprimerMerci, Ronnie. Je me sens effectivement moins seul (et bien accompagné, qui plus est).
SupprimerJe n'ai pas vu ce film (huhu le titre VF pourri effectivement) mais il ne me tente pas du tout. Rien ne m'attire en fait.
RépondreSupprimerPersonnellement, j'adore 40 ans toujours puceau et j'aime bien Girls (série qu'il produit, mais qui ressemble pas mal à son style), après tout le reste (This is 40, En cloque, mode d'emploi et autres productions), j'ai énormément de mal avec Apatow, je trouve qu'il ne se renouvelle pas. Je n'ai rien contre l'humour gras ou en dessous de la ceinture mais il faut que ce soit drôle, inventif et que ça ne mette jamais mal à l'aise. Or, je trouve que c'est de moins en moins le cas chez lui, comme si Apatow s'était pris à son propre piège.
Si je ne dis pas de bêtises, Rudd et Aniston avaient aussi joué ensemble dans L'objet de mon affection (si des gens l'ont vu, vous me le conseillez, vu que j'ai lu le bouquin ?).
Absolument, Aniston et Rudd ont partagé l'affiche de "L'objet de mon affection" (avec également Alan Alda au casting, d'ailleurs). Je ne l'ai pas vu et ne saurais dire s'il vaut la peine...ou alors, je l'ai oublié, ce qui revient au même.
SupprimerDu Apatow secoué au hippie shake, ça sera sans moi également. Merci en tous cas pour l'abnégation dont tu fais régulièrement preuve pour nous mettre en garde contre ces galettes peu digestes. ;)
RépondreSupprimerMes efforts sont récompensés par l'attention que vous portez à mes billets.
SupprimerMerci, Prince.
J'ai trouvé ça nul, ce truc, mais nul !!! Comme Tina, je ne suis pas fan du tout du style Apatow SAUF 40 ans toujours puceau.
RépondreSupprimerAucun intérêt, on est bien d'accord.
SupprimerMerci d'être passée dans le coin, Chonchon :)