vendredi 27 juillet 2018

Approaching the unknown (2016)


La réussite de "Seul sur Mars" a forcément donné des idées à des producteurs. Oubliés les échecs (tout relatifs) de "Ghosts of Mars" ou de "Planète Rouge" (qui datent déjà un peu). Dans le sillage du film de Ridley Scott et parce que l'exploration de Mars est désormais du domaine de l'envisageable, le cinéma s'intéresse de plus près à celle qui fut autrefois peuplée de petits hommes verts (à en croire l'imaginaire collectif). En attendant que l'être humain y pose réellement le pied, le septième Art envisage comment cette colonisation pourra se passer. Mark Elijah Rosenberg, pour son premier long métrage, "Approoaching the unknown", s'est lancé dans (selon ses dires) un film de science-fiction philosophique sur un homme explorant ses limites. Pourquoi pas ?

Le Capitaine William Stanaforth porte sur ses épaules les espoirs de l'humanité. Créateur d'un procédé permettant de générer de l'eau à partir des richesses de n'importe quel sol, il est le seul passager d'une expédition vers Mars. Là, après un voyage de 270 jours, il posera les bases de la colonisation de la planète rouge. Mais rien ne va se passer comme prévu : Stanaforth va devoir affronter des incidents qui l'amèneront plus loin qu'il ne l'avait imaginé. 

Voilà un pitch qui aurait pu augurer de maints traitements différents. Il aurait pu s'agir d'un voyage initiatique, des péripéties d'un naufragé ou d'un film technique décrivant les conditions de pareil périple. A première vue, c'est vers la démonstration que s'embarque "Approaching the unknown", dont le héros, en plus d'être l'unique passager de son vaisseau, a aussi eu l'idée du processus permettant de générer de l'eau, la plus précieuse ressource dans pareil voyage. Et là, il faut bien avouer que, d'un point de vue technique, le scénario a quelques trous dans la raquette. 

Passons outre l'idée du procédé qui permettrait au héros de générer de l'eau en combinant tout bêtement de l'hydrogène et de l'oxygène (j'ai comme l'idée que cette réaction pourrait être un tantinet explosive), le choix même d'envoyer un homme seul dans cette odyssée est bien moins crédible et aurait tendance à briser la fameuse suspension d'incrédulité. Là où le postulat de base de "Seul sur Mars" tenait le coup malgré nombre d'invraisemblances, celui de "Approaching the unknown" s'écroule rapidement et force le spectateur à ne tenir compte que la partie initiatique du voyage  pour rester accroché au film. 

Pour tenir le premier (et presque unique) rôle de cette odyssée vers la planète rouge, Mark Strong, éternel second couteau d'Hollywood, est irréprochable. Tour à tour sûr de lui, puis en proie au doute et approchant les frontières de la folie, ce grand acteur toujours à la recherche du premier rôle qu'il mérite fait une belle démonstration de son talent. En capitaine d'un navire partant à la dérive, Mark Strong est le meilleur atout du film. On réservera donc la vision de celui-ci aux admirateurs inconditionnels de cet acteur et à ceux qui pourront trouver un sens spirituel à sa traversée du désert spatial. L'ultime partie du voyage, pour couronner le tout, ressemble fort à une baudruche qui, ayant perdu son contenu durant l'heure et demie précédente, tombe mollement au sol. 

Muni d'un matériau a priori richissime et qui aurait pu donner lieu à plusieurs axes de traitement, "Approaching the unknown" gâche bêtement son fort potentiel, parce qu'il est à la fois trop ambitieux (ou prétentieux, selon l'humeur du spectateur) et trop plein de vide. Il faudra, pour celles et ceux que fascine cette prochaine odyssée, se consoler avec d'autres approches.



Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film dont tu voudrais changer la fin"

3 commentaires:

  1. Je découvre l'existence de ce film (même si le titre ne m'étais bizarrement pas étranger). Ce que tu en dis n'invite pas forcément à partir dans les lacs martiens en compagnie de Mark Strong. Un scénario plein de vide dis-tu ? mais quoi de plus normal lorsqu'on voyage dans l'espace ? ;-)

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    1. "était", ça doit être à cause de l'ivresse spatiale...

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  2. Pour le coup, j'aurais aimé que ce voyage soit moins vide...

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