lundi 12 mai 2014

Parkland (2013)


L'assassinat du Président Kennedy a déjà maintes fois inspiré le septième art. On songera, bien évidemment, au "JFK" d'Oliver Stone ou, de façon moins directe, au remarquable "I comme Icare" de Henri Verneuil. Le projet "Parkland", initialement destiné à être une mini-série pour la célèbre chaîne HBO, était porté par Tom Hanks et Gary Goetzman.Tiré du livre "Four days in November : the assassination of President John F. Kennedy" de Vincent Bugliosi, c'est finalement sous la forme d'un film, le premier du jeune réalisateur Peter Landesman que l'oeuvre débarqua sur les écrans, l'an dernier, cinquante ans après les faits. Si le film était modeste, son accueil le fut plus encore...

22 novembre 1963, Dallas : alors que le Président des Etats-Unis vient de rencontrer son destin, l'hôpital de Parkland va accueillir ce patient aux portes de la mort. Un jeune interne va devoir prendre en charge le corps mutilé de l'homme le plus important du monde. Au dehors, les événements se précipitent. Tandis que le peuple est mortifié par ce qui vient de se passer, les services secrets s'entre-déchirent, sous les yeux d'une veuve hébétée. Les heures qui suivent changeront l'histoire des Etats-Unis.

Filmé comme un documentaire, caméra à l'épaule (ce qui peut vite être agaçant, dans bon nombre de films), "Parkland" s'attarde sur le parcours d'êtres humains ordinaires dont l'existence fut bouleversée par ce jour funeste. Sans s'attaquer au volumineux dossier que représenterait le volet criminel de l'affaire, le scénario ne s'engage dans aucune des thèses entendues ça et là, pour se pencher sur les multiples drames humains que déclencha l'assassinat de JFK. Des médecins qui prirent en charge le cas désespéré de JFK au cameraman amateur qui captura les seules images du meurtre, en passant par la famille du principal suspect, tous voient leur vie à jamais bouleversées par ce qui s'est passé à Dallas ce jour-là. En ancien journaliste, Peter Landesman, livre un film bouleversant, même si les multiples angles de vue peuvent désarçonner le spectateur lambda.

Remarquablement interprété (même si j'émettrais quelques réserves quant à la façon de jouer de Zac Efron) et esthétiquement installé dans un réalisme qui l'honore, "Parkland" bascule, dans sa deuxième partie dans un constat amer du chaos s'installant dans la vie de ses protagonistes. Dès le décès de Kennedy prononcé, les rivalités, les haines se déchaînent, face à la situation inédite et inacceptable pour beaucoup. Enfin, le dernier acte du film est celui où chute le rêve américain, où sont perdues toutes les illusions. On pourrait regretter que le film n'aille pas sur le terrain de l'enquête et ne prenne pas position sur ce qui a pu se passer ce jour là, à Dallas. Assumant jusqu'au bout son parti pris initial, "Parkland" décrit, à hauteur d'homme, les conséquences d'un drame bigger than life. Réussi de bout en bout, il mérite d'être vu.


11 commentaires:

  1. Parkland passe sur la théorie & hypothèses du complot & se concentre sur toute une galerie de citoyens lambdas pour les 3/4 dont la vie va se trouver mélée de façon inopinée à l'assassinat de JFK & aux 2/3 jours qui ont suivi.
    Si au final le film relève plus ou moins de l'anecdote, il a néanmoins le mérite de proposer une vision inédite de l'histoire..
    Mérite d'être vu de ttes façons.

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    1. Sans être le film du siècle, "Parkland" a le mérite de choisir un autre point de vue : en cela, il mérite d'être vu.
      Merci de ta fidélité à ce blog, Ronnie.

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  2. Aucun intérêt, j'en ai même un peu marre des films sur Kennedy. Bon sang il y a tellement de personnalités politiques qui mériteraient un meilleur visage. Je pense à Martin Luther King.

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    1. L'intérêt de ce film, justement, est de prendre la date du 22 novembre 1963 comme prétexte pour se pencher sur la vie de citoyens comme les autres, ou presque. J'ai trouvé ce traitement intéressant, même si ce film n'a rien d'un chef d'œuvre.
      Un film sur Martin Luther King serait passionnant, c'est vrai. Qui s'y risquera ?

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    2. Bah justement c'est tout le problème: cela ne m'intéresse pas et l'évènement en lui-même pris ainsi est trop américain pour intéresser un mec européen lambda comme moi!lol JFK de Stone m'a davantage intéressé pour son côté enquête.
      Paul Greengrass devait s'y atteler il me semble, mais il y a eu tellement de projets tombés à l'eau? En tous cas je pense qu'un film sur MLK pas trop académique ferait sérieusement du bien. PLus qu'un énième film sur JFK ou Nixon.

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  3. Un film qui adopte un point de vue original mais qui a du mal à s'en affranchir et à se développer. Dommage, mais sympathique au final.

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    1. Il aurait effectivement gagné à prendre un peu de hauteur, mais à son niveau, ce film reste fort honorable...à mes yeux, en tout cas !

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  4. Ce premier film m'avait tapé dans l'oeil au moment de sa sortie, mais je n'ai pas eu l'occasion de le voir, encore. Partie remise à bientôt, j'espère. Non pas que JFK me fascine - je serais plutôt intéressé par un film sur ses côtés sombres. Mais je trouve l'angle d'attaque plutôt intéressant.

    Merci d'en avoir parlé, Laurent.

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    1. J'ai effectivement trouvé que l'approche que choisissait "Parkland" était intéressante, même si le film accuse quelques moments de "mou". Je serais ravi de lire le billet que tu lui consacreras, le cas échéant.
      Bonne soirée, Martin.

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  5. Le seul avis positif que j'ai lu sur ce film. La critique n'a vraiment pas été tendre avec ce Parkland lors de sa sortie en salle.

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    1. Qu'à cela ne tienne, j'assume cette bienveillance envers "Parkland" ;-)

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