Les films post-apocalyptiques ont le vent en poupe. Entre "La route", "Le livre d'Eli", le récent "Snowpiercer" et le prochain retour de Mad Max, pour ne prendre que ces deux exemples, la période de crise que nous traversons est propice à ce mode d'expression. Les craintes les plus terrifiantes de l'humanité peuvent y être exposées, de la même manière qu'elles le sont dans les films (ou séries) de zombies. Remarqué au festival de Gérardmer, le film "The day" n'a pourtant pas eu l'heur d'une sortie en salles digne de ce nom (à l'instar du récemment chroniqué "The door : la porte du passé") dans les salles françaises, et c'est donc au rayon "direct-vidéo" qu'on peut trouver cette petite oeuvre au parfum d'apocalypse et de déliquescence de l'humanité.
Qu'importe la raison : l'humanité est terrassée et le monde n'est plus qu'un champ de ruines à l'abandon. Ça et là, vagabondent des bandes de survivants, prêts à tout pour survivre, alors que seule la loi du plus fort et du moins humain règne désormais. Cinq de ces survivants, affamés, trouvent refuge dans une maison loin de tout. Alors qu'ils pensaient pouvoir y trouver quelque repos, le terrible piège se referme sur eux : il va leur falloir affronter un gang d'anthropophages...
Dissipons vite le malentendu : "The day" est avant tout un suvival, qui ne fait qu'utiliser un contexte post-apocalyptique pour poser son intrigue et les motivations des protagonistes. Co-produit par Dominic Monaghan (le Merry du "Seigneur des Anneaux", remarqué dans la série "Lost") qui interprète l'un des cinq "héros", ce film peut laisser sur leur faim ceux qui seraient venus pour y admirer la fin du monde. En effet, passées les premières séquences, le cadre de l'action devient vite très limité et, faute d'explication quant à ce qui a pu se produire, il faut se faire une raison : le contexte invoqué n'est qu'un prétexte.
Ce qui frappe, au visionnage de "The day", c'est avant tout son esthétique, presque en monochrome, comme si les couleurs avaient été gommées du paysage en même temps que l'humanité. La forme adoptée par Douglas Aarniokoski, l'un des poulains de Robert Rodriguez (il lui servit d'assistant sur "Un nuit en enfer", par exemple), est sans doute le plus grand atout du film, avec son interprétation masculine : Shawn Ashmore et Dominic Monaghan, en particulier, tirent remarquablement leur épingle du jeu, malgré une intrigue, il faut le dire, assez maigre.
Le scénario, une fois les personnages pris au piège, est en effet, assez pauvre et ne surprendra guère. L'affrontement entre les survivants et leurs chasseurs manque souvent de surprise et la forme séduisante ne suffit pas à compenser le peu de fond.
C'est du côté de l'interprétation féminine qu'il faut également jeter l'opprobre. Ashley Bell, qui avait pourtant été saluée pour son interprétation dans "Le dernier exorcisme", en fait des tonnes dans son rôle de fighting-girl mutique, tandis Shannyn Sossamon, aussi mignonne soit-elle, est complètement à côté de la plaque.
Passé les oppressantes premières séquences, à force de répétitions et de longueurs, "The day" a du mal à masquer le manque de consistance de son scénario et perd vite de son intérêt. Il ne pourra donc captiver que les amateurs de survival.
Ton commentaire m'intrigue et m'incite à jeter un oeil curieux sur de DTV à l'affiche raccoleuse. Visiblement, jusque dans la grisaille esthétique de la toile de fond, il emprunte beaucoup à "la route". Il faut maintenant que croise la sienne.
RépondreSupprimerEffectivement, ce film n'est pas sans rappeler "La route", par sa forme, et un tout petit peu par son fond, mais il n'en a pas la puissance.
SupprimerJ'irai lire l'avis que tu rédigeras à son sujet avec un vif intérêt.
En adéquation avec son budget minimaliste ......
RépondreSupprimerNi La route ou Le livre d'Eli, mais pas sans intérêt néanmoins.
Pas sans intérêt, mais tout de même assez décevant, au regard des promesses qu'il portait.
SupprimerMerci de ta fidélité, Ronnie.
M'ouais... c'est vrai qu'il va falloir qu'ils se renouvellent, c'est toujours pareil. Ca manque sérieusement d'imagination. Une autre façon de voir le monde ; pourquoi pas un monde meilleur ? Réorganiser la société. Partager. Ca, ça serait une sacrée nouveauté !
RépondreSupprimerMmmm...un film qui traiterait d'une fin du monde optimiste, d'une voie utopique vers laquelle s'engager : ce serait une belle démarche. Je crois qu'on peut continuer à rêver, le côté obscur séduit plus les producteurs que la lumière...
SupprimerPas encore vu mais ta critique est intéressante et donne envie d'y jeter un œil. A voir donc pour moi.
RépondreSupprimerJe suis toujours content que mes petits billets créent l'envie de voir tel ou tel film, que je l'ai apprécié ou non.
SupprimerMerci, Roggy.
Euh... un film d'anthropophages qui laisse sur sa faim ? C'est pas banal ! ;)
RépondreSupprimerPlus sérieusement, ça ne me tente guère. Rien que la BA m'endort.
J'ai "La route" dans ma collection.
Il faudra que je me décide à le regarder, quand même !
Je te recommande fortement "La route" qui m'avait fait forte impression lors de sa sortie. "The day" est bien plus dispensable, à mes yeux.
SupprimerBonne journée, Martin