Quand, sur l'affiche d'un film, trônent les noms d'Emmanuelle Devos et de Karin Viard, j'ai tendance à me réjouir. Ces deux actrices, dans mon palmarès personnel, sont placées très haut sur l'échelle de l'admiration. Vous comprendrez donc, chères lectrices, chers lecteurs, que je me sois intéressé à "On a failli êtres amies", réalisé par Anne Le Ny, qui avait déjà été remarquée pour "Ceux qui restent" ou "Les invités de mon père". Pour sa dernière réalisation, la réalisatrice n'avait guère déchaîné les foules, malgré des critiques plutôt positives.
Marithé est formatrice pour adultes. Parmi ses élèves, majoritairement issus de plans sociaux et de reconversions forcées, se trouve Carole, femme de Sam, un restaurateur très en vue, plein d'énergie. S'attachant peu à peu au cas de Carole, Marithé va vite se rendre compte qu'elle est peu heureuse de son mariage et aspire à une nouvelle vie. De son côté, la formatrice découvre qu'elle est loin d'être insensible à la cuisine de Sam et à son charme.
Anne Le Ny, actrice souvent remarquée dans des seconds rôles (je songe notamment à sa présence dans "Le goût des autres") est également une réalisatrice à qui l'on doit de jolis films. "Ceux qui restent", par exemple, abordait avec délicatesse un thème grave (la fin de vie et ce qu'il advient de ceux qui restent, comme dit le titre). Son film suivant, "Les invités de mon père", même s'il ne tenait pas toutes ses promesses et perdait en chemin son intérêt, valait encore le visionnage pour ses acteurs. Son dernier opus, "On a failli être amies", confirme hélas le diagnostic précédent. Commençant sur un ton social, il s'aventure sur le délicat chemin des relations amicales, fussent-elles intéressées ou factices, avant de se fourvoyer sur le terrain du vaudeville.
Alors que l'émotion était palpable sur "Ceux qui restent" (avec, déjà, la délicieuse Emmanuelle Devos), celle qui aurait du alimenter chaque respiration des personnages de "On a failli être amies" est presque évanouie. Devenant vite téléphonée, l'histoire qui nous est contée perd vite tout intérêt, ainsi que (hélas) ses protagonistes. C'est d'autant plus dommageable que les deux interprètes principales donnent l'impression d'être sous-utilisées, endossant le rôle de personnages dont, finalement, on se fiche un peu. La lumineuse Emmanuelle Devos et l'énergique Karin Viard, épaulées par un Roschdy Zem qui réussit à être crédible en orfèvre de la gastronomie, ont beau faire de leur mieux, on ne s'attache pas à leurs destins.
Il y a de quoi regretter le traitement du sujet. L'amitié entre ces deux femmes, qu'elle soit fondée sur de véritables sentiments ou sur des intérêts plus bas, aurait pu donner lieu à un film intéressant. Ce n'est pas le cas, cette fois.
On a failli voir un bon film.
La bande annonce avait su titiller ma curiosité à l'époque, mais sans plus. Dommage qu'il rate ainsi le coche, le sujet semblait, sur le papier, plutôt intéressant.
RépondreSupprimerLà, j'ai franchement été déçu par le traitement, comme tu as pu le lire. Dommage, il y avait matière à une histoire plus profonde...
SupprimerJoyeux Noël Laurent !
RépondreSupprimer@+
Merci, Ronnie. Beau Noël à toi également.
SupprimerJe ne serais pas si dur. Un bon film pour ma part qui repose sur deux personnages un peu antipathique. Pas mal...
RépondreSupprimerJ'ai trouvé qu'il n'utilisait pas habilement ce thème de la rencontre de deux personnages qui n'ont que peu en commun (un classique du cinéma, d'ailleurs). Cela dit, je suis ravi qu'il trouve grâce à tes yeux.
SupprimerMerci du passage, Selenie.
Ca ne me tente guère, pourtant j'aime bien les actrices.
RépondreSupprimerC'est vraiment pour elles que mon regard s'est porté vers ce film, et comme tu as pu le lire, j'ai été bien déçu.
SupprimerMerci de ta fidélité, Chonchon
Bonsoir Laurent, tout d'abord mes meilleurs vœux pour 2015. Concernant ce film, je l'ai nettement préféré à Cornouaille ou Les invités de mon père mais mon préféré reste Ceux qui restent: très bon film. Dans On a failli être amies, le personnage d'Emmanuelle Devos m'a gênée mais je ne pourrai pas vraiment dire pourquoi. Trop artificiel peut-être. Bonne fin d'après-midi.
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