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dimanche 13 octobre 2019

Belphégor, le fantôme du Louvre (2001)


Dans les années 1960, la série "Belphégor" fit frissonner la France. A l'époque, l'audience fut telle que n'importe quel directeur de chaîne se damnerait pour approcher le retentissement de cette fiction. Quarante ans plus tard, avant que la série télévisée n'entre dans son âge d'or, le cinéma français tenta l'adaptation de plusieurs fleurons de son patrimoine. Nous vîmes ainsi, avec divers degrés de réussite, des transpositions de "Vidocq", des "Brigades du Tigre" ou des aventures d'Arsène Lupin. Dans la foulée, Jean-Paul Salomé fut aux commandes de l'adaptation de "Belphégor", avec Sophie Marceau en tête d'affiche. Les critiques ne furent pas tendres avec ce film : à tort ou à raison ?

Paris, 2000 : au Louvre, sous la toute récente pyramide de verre, l'examen d'une momie oubliée fait apparaître Belphégor, une entité maléfique. Ce fantôme hante les couloirs du grand musée, la nuit. 
Lisa, qui habite en face du Louvre va, en compagnie de Martin, un électricien intrépide, tenter de percer le mystère qui, la nuit, terrifie les gardiens du musée.
Mais le démon ne compte pas se laisser faire. Que cherche-t-il et, surtout, comment le vaincre ?
Drôle d'idée que celle de vouloir adapter une série mythique, pourrait-on se demander ? Qu'y avait-il à ajouter à ce qui avait déjà été dit ? Qu'allait pouvoir apporter un passage au grand écran ? La série se suffisait déjà à elle-même et, quand bien même elle accusait le poids des années, conservait son pouvoir de fascination et de mystère. C'est donc en altérant profondément l'intrigue de base que ce film fut préparé : si vous avez vu (et aimé) le Belphégor de 1965, celui-ci n'a pas grand-chose à voir (mis à part son décor). Hélas pour le présent long métrage, la qualité n'est pas du tout au niveau du matériau originel. 

Filmé n'importe comment, au point qu'on se demande souvent si on n'a pas affaire à un téléfilm, oscillant entre comédie, intrigue policière et clip musical, "Belphégor, le fantôme du Louvre" peine à maintenir le spectateur en éveil. Entre les atermoiements de son héroïne, visiblement en proie à des sautes d'humeur incompréhensibles, les incohérences du scénario et les raccourcis que celui-ci se permet, le film semble ne pas savoir sur quel pied danser, comme s'il se demandait ce que la scène suivante lui réserve. 
Jamais crédibles, les personnages sont dotés d'une psychologie en carton et oscillent sans cesse entre inquiétude et légèreté, comme si eux aussi ne savaient pas s'ils font partie d'un film d'aventure ou d'un film d'horreur. Qu'il s'agisse de Sophie Marceau, particulièrement peu convaincante (mais j'ai peine à trouver un film où elle le fut à mes yeux, j'avoue), de Frédéric Diefenthal, en permanence à côté de la plaque, ou même du regretté Michel Serrault (le seul à tirer son épingle du jeu, mais pour lequel on éprouve rapidement de l'embarras), ce ne sont pas eux qui sauvent le film de l'échec. Et ce n'est pas l'apparition fugace de Juliette Gréco (le seul, le vrai Belphégor) qui sauvera ce film. Il faudrait pour cela une plus grande magie. 

Cette composante est totalement absente du film, malgré les nombreux effets spéciaux (novateurs pour l'époque, mais ayant eux aussi très mal vieilli), ou à cause d'eux, justement. En oubliant la magie et en ne croyant guère à ce qu'il raconte, Jean-Paul Salomé, qui devait ensuite saccager un autre pilier de la culture télévisuelle, à savoir Arsène Lupin, réussit à donner envie de revoir la série originale et d'oublier ce film. 


samedi 15 septembre 2018

Galactica, la bataille de l'espace (1978)



Dans l'élan de mode de la science-fiction qui suivit le triomphe de "Star Wars", en 1977, on vit de nombreux longs métrages regarder vers les étoiles. A l'époque, même James Bond endossa une combinaison d'astronaute, dans "Moonraker" (l'un des moins bons volets de la franchise, mais je m'égare). La série télévisée "Galactica", qui connut un certain succès (voire un succès certain) fut  l'origine d'un film, constitué du montage de plusieurs épisodes. Produit par John Dykstra, qui avait supervisé les effets spéciaux de "Star Wars", "Battlestar Galactica" n'a pas laissé dans les mémoires  des cinéphiles un souvenir impérissable. Si la série a conquis ses titres de noblesse auprès des amateurs, le film aurait-il pu faire date ?

Dans un passé lointain, ceux qui allèrent donner naissance aux civilisations humaines firent enfin la paix avec les terribles Cylons. Mais, alors que tous s'apprêtaient à célébrer cet armistice, les adversaires d'hier déployèrent leur flotte et anéantirent presque toute l'humanité. Fuyant les Cylons et rassemblés dans quelques vaisseaux, sous la direction du Commandeur Adama, les humains partent en quête de la seule colonie humaine ayant survécu : elle serait installée sur la planète Terre. Mais les Cylons n'ont pas renoncé et comptent bien faire réduire l'humanité à néant.

J'avoue n'avoir jamais suivi de près la série "Galactica", dans quelque incarnation que ce soit. Elle a pourtant, à mes yeux, une vraie proposition à faire : celle de suivre l'exil et les combats d'une humanité à venir. Le ton aurait donc pu être grave, mais le traitement ne l'est pas toujours. Si le cadre et les événements promettaient un véritable drama dans les étoiles, les protagonistes sont souvent coupables de badinage et de chamailleries qui nuisent à la crédibilité. 

L'impression générale de kitsch, ensuite, joue cruellement en la défaveur du film (et donc de la série, puisque le long métrage en compile plusieurs des épisodes) : on a du mal à croire en l'univers qui est décrit, faute d'ambition et de réalisme (oui, j'emploie ce terme à dessein). Si, dès les premiers plans de "Star Wars", le spectateur était happé et adhérait à l'univers proposé, ce n'est pas le cas dans "Battlestar Galactica".

La réalisation est également à pointer du doigt : malgré un formatage très télévisuel, l'assemblage des différentes intrigues (le conflit entre Humains et Cylons est au premier plan, mais plusieurs histoires dans l'histoire sont au second) nuit à la cohérence de l'ensemble. Et ce n'est pas l'interprétation des acteurs principaux (avec un look terriblement daté, les pauvres) qui sauvera le film, j'en ai peur. Enfin, les effets spéciaux de "Battlestar Galactica" s'avèrent bien moins convaincants que ceux de "Star Wars". Malgré la présence du grand Dykstra, on tique lors des combats spatiaux et les décors n'ont pas grand chose d'exotique. Bref : on n'y croit pas vraiment.

A jouer sur la proximité avec ce qui est devenu une des franchises les plus célèbres du cinéma, "Battlestar Galactica" souffre de la comparaison. C'est d'autant plus dommage que ce film aborde des thèmes intéressants.


Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film tiré de série / ayant inspiré une série"

dimanche 24 mai 2015

Chapeau melon et bottes de cuir (1998)


Les séries télévisées ont, semble-t-il, pris le pouvoir. On trouve chez les showrunners bien plus d'imagination que du côté des cinéastes, pourra-t-on se lamenter. A l'heure du triomphe de "Game of Thrones" ou "Mad Men", il me semble judicieux de rendre un hommage justifié aux ancêtres qui balisèrent le chemin, qu'il s'agisse du "Prisonnier", de "Mission : Impossible" ou de "Chapeau melon et bottes de cuir", par exemple. La plupart d'entre eux ont eu droit à une exploitation récente, que ce soit au petit ou au grand écran, mais le charme émanant de leur incarnation originale reste intact. 
Bien avant que les studios n'utilisent jusqu'à épuisement le filon de ces séries télévisées, il y eut déjà quelques tentatives de transpositions au grand écran. Parmi celles-ci, le passage de "Chapeau melon et bottes de cuir" ("The Avengers", en Version Originale) a laissé peu de traces dans les mémoires.

Londres, 1999 : la fin du millénaire est porteuse de catastrophes, semble-t-il. 
Alors que la météorologie n'en fait qu'à sa tête, deux agents de Sa Gracieuse Majesté, le sémillant John Steed et la ravissante Emma Pee, après s'être rencontrés, découverts, puis alliés, affrontent un ennemi capable de détraquer le temps : Sir August de Wynter, un excentrique scientifique. Celui-ci a décidé de bouleverser le climat, mais c'est sans compter les deux agents les plus britanniques.


Conspué par les fans de la série originale, "Chapeau melon et bottes de cuir" fait figure de tache dans la carrière de ses interprètes. Et pourtant, quel casting ! Uma Thurman, Ralph Fiennes, Sean Connery et, dans des rôles plus accessoires, Jim Broadbent, et Patrick McNee (le John Steed original) incarnent ici les personnages inspirés par la so sixties série télévisée qui fit le bonheur de plus d'un téléspectateur (et mériterait d'ailleurs une rediffusion), mais leur présence ne suffit pas à assurer la réussite du film. 

Deux fautes majeures sont responsables de l'échec : le scénario, tout d'abord, qui réussit à ne pas fonctionner, alors que maints épisodes de la série étaient plus fantaisistes mais réussissaient à emporter l'adhésion des spectateurs. En confondant l'exploitation raisonnable et intelligent du patrimoine de la série, le scénariste essore celui-ci et tente d'en exploser les limites, pour finalement livrer un résultat hors-sujet.

Second coupable : la réalisation. Jeremiah S. Chechik, qui s'était fait remarquer juste avant avec l'inutile remake des "Diaboliques", fait ici preuve d'un bien piètre talent pour la composition d'un long métrage. Si l'on peut pardonner les effets spéciaux qui ont bien vieilli, la mise en scène est d'une pauvreté rarement vue et témoigne d'un bien maigre capacité à conter une histoire. 
Dans la bouillie qui résulte de tout cela, les acteurs peinent à trouver leur place. Ralph Fiennes a rarement été aussi mauvais, comme s'il se rendait compte du péril dans lequel il s'est fourré et hésitait à aggraver son cas, Uma Thurman tente de limiter les dégâts et son charme de l'époque y contribue grandement, mais cela ne suffit pas. Quant à Sean Connery, portant perruque dans un de ses derniers rôles (il fit encore pire choix avant de raccrocher les crampons avec la sinistre "Ligue des gentlemen extraordinaires"), il cabotine outrageusement, prenant visiblement plaisir à s'exhiber en kilt.

Le cinéma peut faire des merveilles quand il s'empare avec talent d'une œuvre, qu'elle soit littéraire ou télévisuelle. Mais, lorsqu'il engloutit le matériau de base sans le respecter, l'avalant goulûment avant de le recracher au visage du spectateur, le résultat est loin d'être appétissant. Le cas de "Chapeau melon et bottes de cuir" est symptomatique. Si les fans de la série originale le détestent, ce n'est pas sans raison.






mardi 5 novembre 2013

Jacquou le croquant (2007)



Rendu célèbre par les clips qu'il réalisa pour Mylène Farmer (pour qui il composa également moult mélodies), Laurent Boutonnat a également mis en scène quelques longs métrages, qui n'eurent pas l'heur de rencontrer autant de succès que les tubes de la chanteuse rousse la plus célèbre de l'hexagone. Qui se souvient de "Giorgino", par exemple ? Son long métrage le plus connu, et aussi le dernier, fut "Jacquou le croquant", oeuvre à la gestation difficile, fresque ambitieuse qui n'atteint pas les sommets auxquels ses producteurs le destinaient. 

Il aurait pu vivre heureux dans son Périgord natal, le petit Jacquou, si le destin n'avait pas décidé de son malheur. Ainsi, il vit son père, vétéran des guerres napoléoniennes et pauvre métayer, abattre l'intendant du cruel Comte de Nansac, et être condamné au bagne et être tué en tentant de s'évader, puis sa mère mourir de chagrin. Recueilli par le père Bonal, le jeune homme qu'il devint put mûrir sa vengeance, malgré les obstacles devant lui et devenir le beau et grand Jacquou, meneur des croquants, combattant l'injustice.

Ambitieux, Laurent Boutonnat l'est sans aucun doute. Ses clips l'attestaient déjà, puisque certains étaient scénarisés comme des films et témoignaient de son admiration pour certains grands maîtres du Septième Art (l'ombre du Kubrick de "Barry Lyndon" plane sur plusieurs de ses œuvres). Ses ambitions sont visibles à l'écran, dans les décors (naturels, mais hélas pas ceux du Périgord, et c'est bien dommage, si vous voulez mon avis) et les costumes. Pour ce qui est de l'esthétique, la mission est accomplie : d'ailleurs, le film reçut deux nominations aux César, pour les décors et les costumes, justement.

Il faut constater qu'au chapitre des points positifs, la liste va s'arrêter là. Laurent Boutonnat, à défaut d'avoir pu convaincre Pathé de produire deux longs métrages, aurait du mettre plus de soin à refaire le montage des 2 heures 30 de film. Nombre de scènes trop longues n'apportent rien à l'intrigue, tandis que certaines accélérations du récit laissent au spectateur l'impression qu'il a eu une absence ou un micro-sommeil et raté une scène importante. Du coup, le film a du mal à retenir l'attention du spectateur.

Ce long métrage au rythme décousu, plein de trous, n'est en rien sauvé par son interprétation, assez peu convaincante. Aussi talentueux soient-ils, les acteurs semblent souvent à côté de leur personnage, surjouant souvent (notamment Albert Dupontel, qu'on a connu bien plus inspiré), cabotinant parfois, manquant presque toujours d'inspiration. On se consolera en admirant la prestation, fût-elle caricaturale, du regretté Jocelyn Quivrin.

Cerise sur le gâteau, la bande originale, souvent envahissante, écrase parfois les dialogues déjà peu audibles (ah, la diction de certains comédiens !).
Au final, "Jacquou le croquant" fait l'effet d'un livre empli de belles images, mais auquel il manque une page sur deux. Ça peut être agréable à regarder, mais ça s'arrête là. Ceux qui tiennent absolument à tout connaître des péripéties de Jacquou n'ont plus qu'à se diriger vers la série télévisée d'antan.

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vendredi 1 novembre 2013

Hors de contrôle (2010)


Qui aurait cru, il y a de cela quelques années, qu'un film mené par Mel Gibson ne serait pas synonyme de carton au box-office ? L'acteur (et réalisateur), oscarisé pour le très beau "Braveheart" a, à force de mauvais choix, de déclarations polémiques et de revers judiciaires, entamé une longue descente aux enfers dont on imagine mal le voir un jour revenir. En 2010, sous la direction de Martin Campbell (qui s'était fait remarquer avec "Casino Royale"), il endossa le premier rôle de "Hors de contrôle", vengeance-movie qui ne déplaça guère les foules et rentabilisa tout juste son budget. A l'époque de "Mad Max" et autres "Arme Fatale", pareil désaveu aurait semblé impensable. Les temps changent, comme on dit...

Thomas Craven, vétéran de la police de Boston élève seul sa fille unique de vingt-cinq ans, dont il sait finalement peu de chose. Quand celle-ci est assassinée sur le pas de sa porte et meurt dans ses bras, Craven décide d'enquêter, quitte à affronter les eaux troubles dans lesquelles sa fille évoluait. Découvrant que celle-ci menait une existence dont il ignorait tout, le policier solitaire va se retrouver face à des forces qu'il ne soupçonnait pas et devant lesquelles il devra être implacable.

Une fois de plus, je me dois de pester contre la traduction française du titre du film. Il est difficile d'affirmer que transposer "Edge of Darkness" par "Hors de contrôle" soit à l'origine de la débâcle financière du film, mais une chose est sûre : ce choix en dit long sur la façon dont sont distribués les films. Voilà, c'est dit (une fois de plus).

Si "Hors de contrôle" marque le retour dans un premier rôle de Mel Gibson (qui n'avait plus été tête d'affiche depuis "Signes", c'est dans un registre, celui de la vengeance, déjà maintes fois exploité par l'acteur, devant ou derrière la caméra. On se souviendra, par exemple, du très convaincant "Payback", auquel le présent film fait souvent penser, sur la forme à défaut du fond. Hélas, il faut vite se rendre à l'évidence, "Hors de contrôle" est bien loin du niveau de certains des grands films de Mel Gibson. 


Martin Campbell, qui avait réalisé la mini-série britannique dont "Hors de contrôle" est inspiré, est à l'origine de grands films (le déjà cité "Casino Royale") mais aussi de films plus mineurs (comme, par exemple, "Absolom 2022", dont j'ai déjà parlé). Au visionnage de ce film d'action, on se rend vite compte qu'il fait (hélas) partie de la deuxième catégorie. La faute en incombe à un scénario poussif et sans grande surprise, ainsi qu'à une réalisation plutôt mollassonne, alors qu'il lui aurait fallu être nerveuse et incisive. 
Devant la caméra, les acteurs semblent peu convaincus, quand ils ne donnent pas l'impression de s'ennuyer ferme. Alors, certes, le pitch de base n'augurait pas du thriller du siècle, mais on aurait aimé être agréablement surpris et, surtout, retrouver Mel Gibson dans un grand et bon film. En matière de come-back, "Hors de contrôle" est loin d'être une réussite. 




mercredi 15 août 2012

Le séminaire (2009)



En 2001 débarquait sur nos petits écrans (et, pour être précis, sur la chaîne M6) une sorte d'OVNI télévisuel, au format court (7 minutes par épisode quotidien) : "Caméra café". Cette micro-série, en peu de temps, cassa la baraque, notamment auprès des amateurs d'humour et de dialogues percutants. Aux manettes se trouvaient le talentueux duo Bruno Solo/Yvan Le Bolloc'h. 
Très vite, "Caméra café" s'impose comme un succès, tant et si bien que la série restera au programme pendant cinq saisons, avant d'être remplacée, sur le même créneau (20h30) par la non moins redoutable "Kaamelott", puis "Scènes de ménage". Un genre était donc né et le public se familiarisa vite avec Hervé Dumont, Jean-Claude Convenant, Maeva, personnages caricaturaux, certes, mais dans lesquels tous pouvaient projeter une part de leur vécu.

Dans la foulée de leur succès, les deux compères tentèrent l'aventure du grand écran, une première fois en 2005, avec "Espace détente", réalisé par Charles Némès. Si l'on avait, dans cette adaptation de la série, l'occasion de retrouver....force est d'avouer que la comédie perdait à passer au format "long". Moins percutante, plus délayée, la version longue de "Caméra café", si elle réservait quelques bons moments, était souvent ennuyeuse, et donc à mille lieues de la série originale (qui était loin d'engendrer la mélancolie).
 
Le premier film, sans être un triomphe, réussit tout de même à trouver son public... Quelques années, plus tard, Solo et Le Bolloc'h décidèrent de renouveler l'expérience et concoctèrent "Le séminaire", réalisé une nouvelle fois par Charles Némès. De l'eau avait coulé sous les ponts, les temps avaient changé. Cette fois, les employés de la compagnie Geugène partent tous en séminaire de remotivation, à Paris.
Alors, signe des temps ? Fin d'une époque ?

Toujours est-il que la machine à café ne fonctionne plus et qu'on assiste à une comédie laborieuse, voire poussive d'où émergent à peine quelques gags. Nombreux sont les symptômes, mais le diagnostic est clair : ce "Séminaire" est un échec, tout simplement. 
D'aucuns pourraient se demander pourquoi, par exemple, le personnage de Sylvain a disparu du scénario, ayant été malencontreusement tué...En réalité, Bruno Solo s'étant brouillé avec Alexandre Pesle, son interprète, a décidé purement et simplement de tuer son personnage. Au dernières nouvelles, tous deux ne se sont pas rabibochés. Ce  genre de querelle en dit long. 

On pourrait aussi s'interroger sur l'intérêt d'insister lourdement sur les travers des personnages, au lieu de consacrer du temps à donner une véritable ossature, c'est-à-dire une histoire solide. A ce titre, "Le séminaire" est exemplaire, puisque son scénario n'est finalement qu'un accessoire au service de personnages devenus caricaturaux et, de fait, sans aucune crédibilité. En inversant ce curieux rapport de forces, nul doute que la recette eût donné un film plus équilibré et donc moins raté. 

Servi par une réalisation minimale, le casting fait ce qu'il peut pour aller jusqu'au bout du voyage, sans donner l'impression de croire en son histoire (fût-ce une comédie burlesque). L'ennui étant communicatif, le spectateur est maintes fois tenté de déserter devant ce qui s'avère être une comédie pas drôle (un comble !). J'avoue avoir craqué avant la fin, en toute honnêteté.

"Le séminaire" est donc un constat amer (comme le café) du naufrage d'une bonne idée de base, exploitée malgré elle sur un support qui ne lui convient pas. Alors que "Kaamelott" devrait, prochainement subir le même traitement, on est en droit de craindre le pire, soit dit en pasant.

Donc, pour résumer, si vous avez l'occasion de ne pas voir "Le séminaire", faites-le.