Genre longtemps relégué aux oubliettes (après l’âge d’or de la période « Cecil B De Mille »), le péplum a connu, il y a quelques années, un retour en grâce, avec le très bon « Gladiator » de Ridley Scott. Dans la foulée, d’autres fresques historiques mettant en scène des hommes en jupe ont été mises en chantier, avec plus ou moins de bonheur. A titre d’exemple, et comme on ne fait jamais assez d’auto-promotion, citons le décevant « La dernière légion », le très esthétique "300", ou les séries « Rome « ou « Spartacus ».
Suite au matraquage publicitaire dont « L’aigle de la neuvième légion » est l’objet ces derniers temps, j’ai décidé de visionner ce film, que les producteurs tentent visiblement de rentabiliser sur le marché vidéo (sa sortie en salles n’ayant pas déchaîné les foules).
Basé sur un roman de Rosemary Stutcliff (qui s’inspire lui-même d’écrits de l’époque), « L’aigle de la neuvième légion » nous narre le destin de Marcus Aquila, fils d'un centurion disparu au nord du mur d'Hadrien avec la Neuvième Légion. Vingt ans plus tard, en pleine disgrâce, Marcus, avec l'aide d'Esca, son esclave personnel, va entreprendre de retrouver l'Aigle de la Neuvième Légion, et ainsi réhabiliter l'honneur de sa famille.
Blockbuster en puissance, « L’aigle de la neuvième légion » est réalisé par Kevin McDonald (qui fut aux manettes du « Dernier roi d’écosse »). Le casting, même si il ne comporte pas de véritables stars est plus qu’honorable, puisque les rôles principaux sont tenus par Channing Tatum (vu dans "Sexy Dance") et Jamie Bell (le Billy Elliott du film éponyme, qui prêta également sa silhouette au rôle titre des « Aventures de Tintin » de Peter Jackson et Steven Spielberg), mais aussi le vétéran Donald Sutherland, qu'il est toujours agréable de revoir, et également Tahar Rahim, quasiment méconnaissable et fort surprenant.
D'emblée, le film évite toute démarche spectaculaire à outrance. Les effets spéciaux sont discrets, voire absents, le réalisateur cherchant visiblement à garder un ton réaliste, voire sale. A titre de comparaison, l'ambiance générale du film fait plus penser au "Treizième guerrier" (ce qui, venant de moi, est un compliment) qu'à "Gladiator" : point de toges blanches immaculées, ici, mais des hardes sales (et trouées, qui plus est) en guise de costumes. Esthétiquement parlant, "L'aigle de la Neuvième Légion" est une vraie réussite, surtout au niveau des décors. A de nombreuses reprises, on est soufflé par la beauté plastique des images et l'efficacité de la photographie...
Alors, pourquoi un tel insuccès (que rattrapera peut-être le marché vidéo) ? c'est vrai, quoi, à lire les précédentes lignes, vous devez tous penser que "L'aigle de la neuvième légion" aurait du rencontrer son public, alors que ce ne fut pas précisément le cas. Après visionnage du film, il faut bien reconnaître que, même s'il est réussi sur plusieurs points (l'esthétique, comme je le disais plus haut), ce film pêche en bien d'autres et principalement en son ossature principale : le scénario.
La faute en incombe sans doute à un pitch un peu léger et ne réservant que peu de surprises au spectateur. Du coup, il s'agit plus d'une longue ballade en terre bretonne, parsemée, ça et là, d'affrontements bien virils.
J'avoue n'avoir pas lu le roman dont est tiré ce film et ne pourrait donc comparer les deux œuvres. Le fait est, cependant, que le long métrage aurait gagné à être doté d'un scénario un peu plus épais.
J'ai adoré! Dommage que le péplum ne soit pas un genre en vogue. L'image, les paysages et la musique sont magnifiques, il y a de belles scènes de combat, un peu de bons sentiments mais pas trop, bref pour moi il est quasi parfait dans le genre!
RépondreSupprimerA part l'intrigue un peu maigre, c'est effectivement un film des plus intéressants.
SupprimerBien aimé ce peplum qui revient à la normale, donc pas de fonds verts, de sang numérique, de sexe, de pecs toujours à l'air et autres conneries. Et puis c'est toujours moins con et vulgaire que Centurion.
RépondreSupprimerSi j'étais courageux, je m'attaquerais à "Centurion" (il passait ce soir, je crois), mais ce film, au bout de dix minutes, je craque et je prends la fuite.
SupprimerIl passe tout le temps sur la TNT et j'ai fini par le voir un jour. Un film que même Michael Fassbender veut oublier.
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