Comme promis, les articles de "Deuxième Séance" (ancienne version) sont rapatriés sur ce blog. De nouveaux viendront bientôt.
« Antitrust », sous des dehors de thriller (catégorie série B, ne nous emballons pas) met en scène, une fois n'est pas coutume, nos amis les geeks. Sorti durant l'été 2001 (autant dire à la sauvette), ce film mineur est passé inaperçu aux yeux de tous, ou presque.
Avouez-le : vous ignoriez jusqu'à son existence, non ?
Le film dure 1 heures 44. Il a été réalisé par Peter Howitt (qui avait précédemment réalisé « Pile et Face »). Le scénariste est Howard Franklin, connu pour avoir collaboré à la très belle adaptation du « Nom de la Rose », entre autres. Les rôles principaux sont tenus par Ryan Philippe, Rachael Leigh Cook, Claire Forlani et Tim Robbins (la seule vraie « star » du casting)
S'inspirant sans vergogne des pratiques et démêlés de Microsoft et de son patron (j'ai nommé Bill Gates), « Antitrust » met en scène une bande de copains bidouilleurs, menés par le sémillant Milo (Ryan Philippe, spécialisé dans le thriller pour ados, style « Sexe Intentions » ou « Souviens-toi l'été dernier »). Ce dernier, surdoué de la programmation, a monté une start-up (vous savez, les sociétés qui éclatèrent à l'automne 2000) sur laquelle la toute-puissante société NURV lorgne goulûment. Alors que ses comparses, ardents défenseurs de la libre circulation des idées et du logiciel « open-source » refusent de se vendre à Gary Winston (Tim Robbins), chairman de NURV, Milo cède aux appels des sirènes et passe à l'ennemi, convaincu de pouvoir y exprimer son talent, sans devoir renoncer à ses principes.
Accueilli comme le messie au sein de NURV, Milo va vite déchanter, en découvrant les méthodes de son nouvel employeur
Nul n'est besoin d'être profondément geek pour se rendre compte que le scénario de ce film s'inspire fortement des faits et gestes des acteurs du logiciel libre, face à des sociétés tentaculaires, et en particulier l'omnipotente Microsoft. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un oeil à la composition de Tim Robbins, imitation flagrante de Bill Gates. Enfin, le générique final et ses crédits sont un serment d'allégeance aux grands acteurs du logiciel libre. On y trouve, notamment, des remerciements à Linus Torvalds et à Sun Microsystems.
Alors, « Antitrust » serait un pamphlet revendicatif ?
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. On est loin de l'oeuvre politique, hélas (ou tant mieux, selon le point de vue). Il s'agit ici d'un thriller mâtiné d'un brin d'informatique, point barre.
Alors, oui, bien sûr, avec un thème pareil, on aurait pu légitimement s'attendre à une vraie œuvre militante, qui aurait dénoncé plus efficacement les méthodes de certains grands groupes informatiques (euh, surtout un, en fait), mais le côté « thriller » de l'ensemble l'emporte. La raison de ce choix d'écriture est sûrement due à la volonté des producteurs de ne pas assommer les néophytes en les immergeant brutalement dans le monde étranges des informaticiens-du-fond-du-garage (ça fait plus long à écrire que « geeks »). Du coup, ce qui aurait pu être un film un peu différent des autres perd son identité afin de rentrer dans le rang. C'est finalement un peu dommage.
Enfin, et pour conclure sur un point positif, la bande originale est franchement très bonne : les chansons choisies pour illustrer l'action surpassent même la musique composée par Don Davis, ce qui est à signaler.
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